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Législatives du 6 mars 2021: Attention aux choix qui suscitent des votes-sanctions, ouvrir la saine compétition interne!

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Opposition ivoirienne

Les élections législatives du 6 mars se préparent activement dans les différents états-majors des partis, groupements de partis et candidats indépendants. Chacun affûte ses armes pour sortir victorieux de cette autre joute électorale. Qui, au-delà des colorations politiques, engage beaucoup plus l’équation personnelle des candidats qui sont avant tout des filles et fils des localités où ils se présentent.

C’est pourquoi, pour ces élections qui mettront aux prises des frères et sœurs d’une même localité, appelés à vivre ensemble avant d’aller au rendez-vous du vivre-ensemble à l’échelle nationale, il convient de faire en sorte que la violence soit écartée. Afin que tout se passe dans un esprit d’apaisement, de convivialité, de fraternité et de cohésion.

Car après les élections, ces candidats qui vont entrer en compétition et dont certains sortiront victorieux et d’autres perdants, sont appelés à continuer à vivre ensemble au sein de leur famille biologique, de leur mutuelle de développement du village, de la sous-préfecture ou du département. Les mutuelles de développement au plan régional sont pour le moment rares. Peut-être faut-il y penser.

Ceux qui postulent ont chacun à cœur de contribuer à leur manière au développement et à la marche harmonieuse de leur localité. Les populations qui les connaissent mieux que les leaders politiques feront le choix qui leur paraît juste et conforme aux réalités du terrain. Quelles sont ces réalités ? C’est que certains candidats apparaissent comme du cheveu sur la soupe ou comme des fleurs saisonnières juste le temps d’un printemps électoral.

ATTENTION AUX CHOIX QUI SUSCITENT DES VOTES-SANCTIONS !

Puis après le scrutin, ils disparaissent soit avec une victoire obtenue grâce à des stratagèmes divers (achat de consciences, fraudes, violences, etc) pour ne réapparaître que de temps en temps lors des funérailles ou tout autre événement. Où ils se font toujours attendre parce que persuadés que leurs places sont réservées. Ceux-là ne voient que le côté honneur du pouvoir que le peuple leur a délégué. Ils foulent aux pieds les nombreuses obligations que leur impose leur nouvelle fonction d’élu du peuple et par le peuple.

A côté de ceux qui s’en tirent à bon compte, il y a les candidats saisonniers perdants qui, eux aussi, disparaissent une fois le vote terminé et les résultats proclamés en leur défaveur. Ils retournent tranquillement là d’où ils sont subitement sortis pour prendre part à la compétition électorale. Soit ils rangent définitivement leurs ambitions politiques soit ils remettent cela pour cinq ans. Ils vont se couper de leurs populations qu’ils reviendront courtiser lors des prochaines échéances.

Tout ceci pour dire que les élections apaisées dans les localités dépendent en partie de ces facteurs. C’est-à-dire du choix des candidats. Dans la presse d’hier, un cadre de la localité de Gboguhé dans le Haut-Sassandra, Dr Lorougnon Horé Félix, dénonçait le parachutage d’un militant du Rhdp pour être candidat dudit parti dans sa localité sans même l’en informer en sa qualité de délégué du parti. Résultat : il a démissionné du Rhdp et s’est porté candidat avec le soutien de ceux qui semblent mieux connaître les réalités du terrain. Ces cas foisonnent souvent, créent la division et font le terreau des affrontements entre les candidats et leurs partisans.

Il faut ardemment espérer que les choix qui se font en ce moment tiennent compte de ces paramètres. Surtout au sein de l’opposition où le choix se fait à deux niveaux. D’abord à l’intérieur des partis. Puis entre les différents partis dans le cadre des plateformes. Même s’il s’agit du bastion d’un parti, si le choix du candidat ne correspond pas aux réalités du terrain, les populations feront un vote-sanction. Car, comme je le disais plus haut, entre un cadre qui a bien épargné son argent pour faire campagne juste le temps des élections et un autre qui, lui, est constamment aux petits soins desdites populations au risque de ne pouvoir épargner, si le choix porte sur celui qui apparaît juste le temps des élections parce qu’il faut faire un arbitrage en faveur d’un parti allié, il y a de gros risques de vote-sanction. Attention donc aux choix qui suscitent des votes-sanctions !

LAISSER LES CADRES S’ADONNER A UNE SAINE COMPETITION DANS LEURS LOCALITES

L’équation personnelle des candidats compte beaucoup dans les élections locales. C’est pourquoi, le vrai arbitrage qui tienne compte du comportement des cadres en temps normal vis-à-vis des populations, dont ils sollicitent les suffrages, ne peut être fait qu’avec ces populations elles-mêmes. Ni leaders politiques détachés du terrain ni quelque autre personne non au fait des réalités sociopolitiques des localités ne peuvent faire un arbitrage objectif à partir d’Abidjan. Que ce soit dans les bastions des partis ou pas, le choix des candidats doit reposer sur leurs rapports personnels avec la population, au vécu quotidien de leurs parents.

Pour ce qui est de l’environnement électoral général, chacun devrait œuvrer à semer la paix pour récolter des élections apaisées. Car si les discours et les actes préélectoraux sont enflammés, il va de soi qu’on prépare les esprits à la belligérance. Acteurs politiques, journalistes, guides religieux, société civile, gouvernement, Cei, tous doivent emboucher la trompette de la paix pour un scrutin sans heurts. Pour cela, la Cei doit faire preuve de professionnalisme. Elle doit travailler dans un esprit d’équité et de transparence.

Ici, il faut laisser les cadres des différentes localités s’adonner à une saine compétition. Ce n’est pas une affaire de président de la République où l’enjeu est de toute autre nature. Il faut permettre aux Ivoiriens qui ont du mérite aux yeux de leurs populations de se faire élire sans tricherie inutile. Le développement et l’harmonie dans nos villes et villages en dépendent. Car lorsque les élus ne sont pas de bonne qualité, cela influe négativement sur la situation sociopolitique de leurs localités. Ceux qui ont déjà régné se sont soit bonifiés, soit laissés scléroser par le pouvoir. Aux populations de faire le bon choix.

C’est dans cet esprit que je voudrais lancer un appel à tous ceux, autorités policières, politiques, administratives et autres. Qui ruminent encore des ressentiments vis-à-vis de leurs compatriotes à la suite des manifestations de l’opposition dans le cadre de la désobéissance civile et du boycott actif. Qu’ils mettent un peu d’eau dans leur vin. Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix, dit Ecclésiaste. Le temps de la guerre est passé.

Que tous regardent en direction de la paix. Avec des actes empreints de sincérité et de bonne foi. Loin des calculs mesquins d’intérêts égoïstes. Après le chaos de la présidentielle du 31 octobre 2020, la Côte d’Ivoire est attendue sur le chemin des prochaines législatives. Pour un scrutin avec zéro violence et zéro fraude. « Yes we can ! » (Oui nous le pouvons). Bonne, Sainte et Heureuse Année 2021 à tous mes fidèles lecteurs. Les artistes parleraient de fans. 

ABEL DOUALY In le nouveau réveil / vendredi 08 janvier 2021 – N°5656 // www.lereveil.net

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