Arnaque et exploitation des jeunes footballeurs: Djibril Cissé, l’OIT et l’UFPCI se dressent contre les cas “Simon Adingra”

En collaboration, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Union des Footballeurs Professionnels de Côte d’Ivoire (UFPCI) ont organisé un séminaire de formation à l’attention des jeunes footballeurs et footballeuses locaux, le samedi 10 février 2024, au terrain de l’école Saint Pierre Marie, à Yopougon-quartier Maroc.

Axée sur le thème, “L’immigration mal préparée”, l’activité avait pour objectif principal de doter ces jeunes athlètes locaux d’outils nécessaires pour comprendre et planifier leurs projets de migration en s’appuyant sur les notions de liberté, dignité, équité et sécurité.

Ce séminaire de formation a mis en relief les défis auxquels sont confrontés ces jeunes rêvant de devenir footballeur professionnel et aussi l’importance cruciale de la sensibilisation pour prévenir les risques liés à la migration clandestine.

Dans son intervention, la directrice du bureau-pays de l’OIT-Abidjan, Ndeye Coumba Diop, a décliné l’approche de sa structure sur les thématiques évoquées faisant à la fois le lien entre football et travail décent.

”Le métier de footballeur est un travail comme les autres ; pour cela vous êtes dans l’obligation de le promouvoir. Vos parents et vos clubs ont le devoir de vous protéger en tant qu’êtres humains et en tant que travailleurs dans le secteur du football. La seule manière d’avoir d’autres alternatives d’emplois en dehors de celui de joueur professionnel est d’investir dans votre éducation, vos études et votre formation nécessaire à une insertion socioprofessionnelle”, a-t-elle expliqué.

Faisant l’état des lieux déplorable du phénomène de migration des jeunes footballeurs, la représentante de l’OIT a instruit les participants sur la bonne voie à suivre pour une expatriation réussie.

Avoir recours aux structures et institutions spécialisées dans le domaine pour prendre des informations et les conseils d’usage avant de tenter une quelconque aventure; confier sa carrière à un agent reconnu qui exerce en toute légalité. C’était cela l’essentiel du message de Coumba Diop.

A travers des témoignages de vie, partage d’expériences, le président de l’UFPCI, Zoro Marc et d’autres anciens footballeurs tels que Didier Otokoré, Akassou Ghislain, Wilfried Kanon et Michael Potey (ancien international béninois d’origine ivoirienne) ont ressassé aux séminaristes les défis qu’ils ont eus à relever durant leurs parcours.

L’ex-international français, Djibril Cissé, a mis le pied dans le plat en insistant sur la responsabilité partagée des parents, des encadreurs et des jeunes athlètes.

”Vous les éducateurs, vous avez un rôle primordial à jouer dans le processus d’évolution des enfants. Avant de devenir pros, ce sont d’abord des enfants et ils comptent sur vous. C’est pourquoi vous devez les mettre dans le droit chemin”, a martelé l’ancien sociétaire de Liverpool.

Il a demandé par la même occasion aux jeunes de croire en leurs rêves, ajoutant ceci : ”L’histoire de beaucoup d’entre nous ici doit vous inspirer”.

Au moment de mettre sous presse, soit deux jours après l’activité, il est évident que cette campagne qui lutte à la fois contre les formes d’arnaques et l’exploitation des jeunes athlètes vient à point nommé.

Selon certains écrits, le tout nouveau vainqueur de la CAN avec les Eléphants de Côte d’Ivoire, Simon Adingra, avait été victime des ces mauvaises pratiques de faux agents de joueurs.

Dans un projet d’immigration mal préparée, il s’était retrouvé entre les mains de véreux agents qui l’avaient abandonné dans l’aventure en question seul à son sort au Bénin à l’âge de 12 ans.

N’eût-été l’intervention d’une autre âme bienfaitrice venue le secourir pendant qu’il vagabondait pour l’emmener dans un centre de formation au Ghana voisin, Adingra n’aurait pas fait partie de la sélection ivoirienne et peut-être que celle-ci n’aurait pas remporté cette 34ème édition de la CAN vu son apport dans la réalisation de ce sacre continental.

Vagoné Dry-Bi

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