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Daoukro (Iffou) / Henriette Lagou, promotrice du village CAN 2023: « Faisons cette CAN et puis après, on va se lever et on va prendre nos responsabilités »

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La ministre Henriette Adjoua Lagou est la promotrice du village Akwaba CAN 2023 à Daoukro. Elle était, ce jeudi 18 janvier 2024, au studio de la radio Daoukro, face aux journalistes pour répondre à leurs préoccupations. 

Pourquoi offrez-vous un village CAN aux populations de Daoukro alors que compte tenu du décès du président Henri Konan Bédié, l’on a produit un communiqué pour demander de surseoir aux cérémonies d’envergure ?

Toutes les villes de la Côte d’Ivoire vibrent aujourd’hui au rythme de la CAN. Ça a commencé depuis le samedi 13 janvier 2024. C’est beaucoup de joie pour la population de vivre cette édition et vous savez, depuis 1984, 1992, ce ne sont pas des choses qui se passent chaque fois, disons, à tout moment. Ce sont des années après que les pays luttent, cherchent et trouvent. Et, cette année, la Côte d’Ivoire a eu la chance, parmi plusieurs prétendants, d’être choisie pour organiser la CAN. Cette compétition est donc nationale. Ça concerne toutes les populations qui vivent en Côte d’Ivoire sur nos terres. Aussi, beaucoup de frères africains viennent de tous les pays d’Afrique pour être ici avec nous pour suivre ces matchs parce que pour certains, les équipes y sont, pour d’autres, c’est par amour pour l’Afrique et au delà même de l’Afrique. Le monde entier est en Côte d’Ivoire. Toutes les régions, sinon on peut dire tous les départements, les chefs-lieux abritent des villages Akwaba CAN. Pourquoi pas Daoukro ?

Depuis le décès du président Bédié, beaucoup de cadres de Daoukro sont un peu hésitants à l’idée d’organiser des activités récréatives sous le prétexte que la localité est en deuil alors que ces activités peuvent atténuer la douleur des populations. Vous qui avez pris ce courage, vous qui portez cette opération de village Akwaba CAN, quel message voulez-vous laisser à vos parents ?

J’avoue que c’est vrai que papa Bédié est décédé. Avant papa Bédié, on a eu de grands décès. Nous avons eu le décès du grand-frère du président Bédié. Nous avons eu le décès de notre roi, Nanan Kongo Lagou. Moi-même j’ai eu le décès de ma fille. Le président Kolia a eu le décès de son fils. C’est vraiment beaucoup de décès pour l’année 2023. Ça a été lourd et plein de tristesse. C’est vrai qu’au début, on était tous paniqués. On est devenus orphelins tout d’un coup. La réaction est normale de dire que nous sommes paniqués. Mais après, nous avons de la jeunesse avec nous. Notre jeunesse doit vivre. Les jeunes avaient terriblement une envie qui ne pouvait rester inaperçue. Moi surtout, je ne pouvais rester sans faire face à leur demande et à leur désir. Depuis le mois de mai donc, les jeunes ont commencé à nous visiter, à voir les aînés, à voir les élus mais j’avoue que la détresse aidant, c’était compliqué. J’ai donc réfléchi et j’ai répondu favorablement à leur appel en me disant ceci :  » C’est vrai qu’on pleure mais il faut qu’on reste dignes dans notre douleur « . Je me suis également dis ceci :  » En d’autres temps, Daoukro serait remplie de personnalités, de ministères, de directeurs généraux qui voudraient bien venir faire la CAN parce que c’est chez le président Bédié, parce que le président Bédié est là, parce qu’on ira le saluer mais il n’est plus là. Ils ne sont pas venus. La population reste orpheline. Il fallait rester dignes et rester dignes veut dire il faut répondre aux préoccupations des populations, surtout aux préoccupations de la jeunesse. Nous avons pris sur nous de répondre à ces préoccupations. Je l’ai dit tantôt, je me suis engagée à faire des démarches auprès des services du COCAN pour qu’on puisse avoir un agrément et c’est un parcours du combattant. C’est au dernier moment, trois jours avant le début de la CAN qu’on a eu l’agrément. Je dis tout ça là pour dire que c’est vrai que nous sommes en deuil mais on va vivre au même rythme que les autres frères Ivoiriens, au même rythme que la Côte d’Ivoire et puis après, nous allons pleurer, nous allons chercher à aller faire ce qui est de notre devoir d’accompagner nos défunts à leurs dernières demeures. Je dis Yako à tout le monde mais restons dignes dans notre deuil. Faisons cette CAN comme des personnes responsables parce qu’un responsable, un chef de famille, c’est celui-là même qui pleure cinq minutes et qui se lève et commence les activités pour que la famille se porte bien. J’ai donc décidé d’être cette mère de famille qui porte son peuple, ses enfants. Les enfants vont s’amuser et puis après, on va se lever et on va prendre nos responsabilités pour essuyer les larmes de toute cette population en détresse.   

La compétition s’est ouverte depuis le samedi 13 janvier 2024. Jusqu’à ce jour jeudi 18 janvier 2024, quel bilan à mi-parcours pouvez-vous faire ?

A mon niveau, je me dis que l’objectif est atteint, ne serait-ce que par rapport au premier jour et après, les autres jours, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui joue. Du coup, les populations viennent. Il y a les fans du football qui sont toujours là, qui ne bougent pas et il y a toujours du monde pour suivre les matchs. Comme moi je suis fanatique du football, j’y suis toujours pour regarder, pour peser les équipes. Par exemple, là, on a regardé l’équipe qu’on va rencontrer aujourd’hui. Par ma petite expérience, je craignais un peu, j’avoue, par rapport à leur palmarès mais je me rends compte que ça peut aller parce que moi je les ai vus, ils ont souffert lors de leur premier match. Aujourd’hui, on est confiant. Il n’y a pas match comme on le dit si bien. Donc, je suis satisfaite. Le bilan à mi-parcours est positif.

Propos recueillis par C.K

Correspondant régional

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