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PDCI/Raymond Konan à Tidjane Thiam: «Il faut savoir faire l’attelage entre les anciens et les jeunes… que les nouveaux adhérents trouvent une organisation qui réponde à leurs aspirations»

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Elu président du Conseil régional du Bélier et délégué départemental du PDCI-RDA, Kouakou Raymond Konan se compte au nombre des personnalités du PDCI-RDA qui ont honoré leur formation politique lors des dernières élections locales. Dans l’interview qui suit, sa toute première grande interview depuis sa prise de fonction, il donne la recette de sa victoire et se prononce sur l’élection de Tidjane Thiam à la tête du PDCI-RDA.

Bonjour monsieur le Président. Vous êtes à la tête de la Région du Bélier il y a déjà un trimestre, comment vous vous sentez dans cette nouvelle fonction ?

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Merci cher frère ! Je voudrais dire que je suis à l’aise dans mes nouvelles fonctions. Comme vous le saviez, je suis un sachant parce que membre de l’équipe sortante. J’ai eu à travailler dans les deux premières équipes, à savoir celle conduite par le frère Jeannot Ahoussou-Kouadio et celle récente conduite par l’ainé Yéboué Pascal, en qualité de Vice-président. Et ce qui me réjouis, c’est que c’est la même équipe qui repart, qui rebondit à quelques conseillers près. Ce qui rend à l’aise ma fonction, ma tâche.

Nous savons, monsieur le Président, que la bataille n’a pas du tout été aisée. Avec du recul comment est-ce que vous l’avez appréhendé ?

Effectivement la bataille ne pouvait pas être aussi facile d’autant plus que nous avions eu à faire à un frère qui était avec nous et avec qui nous formions une équipe. Nous nous connaissons, chacun connaissait plus ou moins la stratégie de l’autre et donc chacun devrait affiner davantage sa stratégie avant de mettre en avant les moyens. Aussi, il ne faut pas occulter le fait que notre frère adversaire, était le Président en exercice du Sénat. Et vous savez que toute bataille de cette nature demande des moyens. Nous avons analysé tous ces contours et nous nous sommes lancés sur le terrain. Et Dieu merci, nous avons remporté la bataille.

Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence ?

La différence s’est faite sur le fait qu’avec l’avènement des Conseils régionaux, nous nous sommes entendus dès le départ pour dire que nous devions avoir des présidences tournantes, un mandant par département. Et après Didiévi avec le frère Ahoussou et Tiébissou avec Yéboué Pascal, il est venu le tour de Toumodi. Ce message a bien été perçu par les populations. Pour les populations, il fallait respecter cette sorte de convention que nous nous sommes données pour sauvegarder la paix, la cohésion dans la région. Ajouter à cela les dispositions que nous avons prises en termes de stratégie. Mais surtout les populations du Bélier ont manifesté leur attachement à la parole donnée, qui est sacrée en pays baoulé. Ça a été déterminant dans la bataille.

Pour vous, quelle est la symbolique de cette victoire ?

Voyez-vous, comme le disait Me Blessy au congrès extraordinaire, le Pdci c’est un esprit. Le Pdci, il n’y a rien d’autre à dire de ce parti. Et cela a été encore plus facile pour nous qui avons été désignés pour représenter ce parti, qui a lui seul est un véritable atout. C’est l’esprit qu’est ce parti qui s’est manifesté dans cette élection.

Deuxième chose, c’est que cette victoire a rendu au Bélier toute son importance. Le Bélier a joué son rôle de région majeure pour le Pdci-Rda qui avait déjà, aux législatives, remporté tous les postes dans les quatre départements et aujourd’hui nous avons la région, les deux postes de Sénateur et les deux grandes communes de la région, Toumodi et Tiébissou. C’est dire que le Bélier est dans une très bonne position et nous nous devons d’entretenir cela.

Cela fait trois mois que vous êtes à la tête du Conseil régional et en cette période vous avez tenu quatre sessions dont l’aboutissement a été l’adoption du budget primitif le 15 décembre dernier. Avec ce budget vous allez demeurer dans la continuité quand on sait que l’éducation et la santé ont été toujours les premières priorités pour les dirigeants du Bélier ?

Oui, nous allons continuer sur la même lancée. Parce que vous savez le développement d’une région ou d’un pays passe par l’éducation de ses enfants et la bonne santé de sa population. Et nous avons un taux de pauvreté au-dessus de la moyenne nationale, il nous faut construire des hommes avec des têtes bien faites, donc l’éducation, la formation de la jeunesse. Aussi comme je vous l’ai indiqué je suis des équipes précédentes et donc ce que nous avons fait de bien doit continuer et nous devons améliorer ce qu’il y a à améliorer.

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Nous allons amplifier ce que les équipes précédentes ont entamés et cela à travers les nombreux partenariats tissés. Nous n’avons pas besoin de changer et comme on le dit on ne change pas une équipe qui gagne. La politique que nous avons adopté est la mieux partagée et dans ces conditions il faut continuer avec et comme indiqué améliorer ce qui est à améliorer étant donné que toute œuvre n’est pas parfaite.

Les jeunes et les femmes sont au centre de votre politique. Vous avez au cours des mandats précédents été le point focal en ce qui concerne les projets et Vice-président chargé de la coopération décentralisée. Aujourd’hui à la tête du Bélier on peut espérer voire booster la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes ?

La question du chômage des jeunes étant nationale, nous à notre niveau nous allons continuer d’amplifier, de donner du poids à ce que nous faisons déjà au niveau des jeunes à travers les projets dont nous sommes bénéficiaires. Aujourd’hui, nos jeunes (jeunes garçons et jeunes filles) et femmes bénéficient de projets initiés par l’Etat dont nous avons la gestion comme les différents Pejdec, les projets C2D2. Nous avons la Plateforme des services (Pfs), qui permet de financer des projets jeunes et femmes et qui est gérée concomitamment avec les mairies de notre région.

Nous avons en finition le Schéma régional d’aménagement et du développement du territoire régional (Sradt), qui ouvrira plusieurs perspectives et opportunités pour nos jeunes et femmes, car c’est un instrument qui va nous permettre de planifier le développement de la région jusqu’en 2040. Cela, à travers d’importantes activités, notamment l’agriculture qui caractérise notre région, au bénéfice nos populations.

Raymond Konan Belier

Vous avez dit en début de propos que vous êtes à l’aise dans votre fonction, doit-on en déduire qu’il y a une bonne ambiance qui prévaut au cours des sessions ?

Oui, oui et oui cher frère ! Nous avons une très bonne ambiance. Car dès mon installation le discours tenu a été un discours d’appel au rassemblement, à la cohésion, à l’unité et à la conjugaison des intelligences pour qu’ensemble nous puissions apporter des solutions aux questions de développement auxquelles nos parents sont confrontés. Et cela, je crois, a été entendu par toutes et tous. Car à la faveur de la proportionnelle, nous avons avec nous des frères et sœurs qui étaient sur la liste adverse qui ont fait leur entrée dans le conseil. Et mon rôle c’est de faire en sorte que tout le monde se sente à l’aise et se sente concerné par le développement du Bélier. Cela, ils l’ont traduit en me disant qu’ils sont disposés et disponibles à répondre à mon appel chaque fois que besoin sera. Aussi, cela se fait remarquer par leur participation active aux sessions où des propositions et remarques pertinentes sont faites dans le respect des uns et des autres. Et puis ça ne peut en être autrement, nous sommes toutes et tous filles et fils de la région et donc des parents, nous sommes condamnés à nous entendre et à travailler ensemble pour le bonheur de nos parents. Aucune animosité et nous avons le devoir d’avancer.

La question de financement des collectivités décentralisées s’est toujours posée avec des budgets insuffisants qui ont toujours été décriés. Récemment le Sénat s’est approprié cette question avec un appel à l’Etat en vu de doter des moyens suffisants aux collectivités. Quel commentaire ?

Vous avez raison de le dire, la question de financement, de moyens pour faire le travail se pose. Les collectivités sont créées mais les mesures d’accompagnement ne suivent pas comme il se doit. Nous parlons, nous attirons l’attention des décideurs mais jusque là rien n’est fait. Nous avançons sans que les ressources ne suivent, ne viennent. Cela pose problème car les populations expriment les besoins et attendent des réponses de la part des élus que nous sommes. Nous pensons que le Président de la République a pleine conscience de la situation car tout le monde en parle. C’est une réalité ce que nous disons et si le Sénat qui est l’émanation des Collectivités en parle c’est une bonne chose. Mais est-ce que, c’est la question que nous nous posons ? Nous avons maintes fois décrié mais jusque-là aucune solution n’a été apportée.

Quel message à ce grand peuple du Bélier en cette nouvelle année 2024 qui s’ouvre ?

C’est un message d’espoir, vraiment un message d’espoir. Nous avons commencé avec les élections régionales où la population ne m’a pas lâché. Et donc j’ai le devoir de reconnaissance vis-à-vis d’elle. Je leur dis merci et qu’ensemble nous prions pour que ce mandat soit une réussite. Car nous devons tous aller, emprunter le chemin du développement. Qui est un passage pour tous. Les réalisations faites, les routes, les écoles, l’électrification, les centres de santé bénéficient à toutes et tous. Il est donc de notre devoir de faire en sorte que tout le monde soit à l’aise. Et c’est ensemble avec chacun des habitants, des cadres, des élus, des paysans etc. que nous réussirons ce pari. Donc je souhaite à toutes et tous bonne, heureuse et sainte année 2024. Beaucoup de santé et de bonheur partagé pour tous.

Monsieur le Président, l’actualité qui a fait couler beaucoup d’encre et salive ces dernières semaines c’est le congrès extraordinaire de votre parti, le Pdci-Rda. Tout s’est finalement bien passé avec l’élection du Président Tidjane Thiam. Avec du recul quelle analyse faites-vous ?

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D’abord je voudrais exprimer ma joie totale de voir que le Pdci-Rda s’est doté d’un Président jeune au terme de toute cette péripétie. Un jeune à la tête de ce vieux parti taxé d’un parti des vieux où on ne fait pas la promotion des jeunes. Et là ça vient à point nommé avec cette élection. Malheureusement il y a eu le décès de celui qui devrait prendre les mains de son « fils », pour le présenter à la population. Mais Dieu sachant faire les choses, aujourd’hui tous, avons été unanimes que ce soit Thiam. Si vous regardez bien tout devrait se faire à Abidjan ici avec l’organisation du congrès extraordinaire mais vous avez vu comment les choses se sont passées. Alors si vous regardez la chose de façon spirituelle cela nous a aidé puisque nous sommes allés aux pieds du Président Félix Houphouët-Boigny pour que son petit-fils qui est le choix de l’ensemble des militantes et militants soit élu comme successeur du Président Aimé Henri Konan Bédié. Je pense que la joie est totale car nous étions tous à Yamoussoukro et avons vu ce qui s’est passé. Le congrès s’est déroulé dans le calme, avec en prime la disposition qui fait Tidjane Thiam comme le candidat idéal pour 2025. Pour ma part l’analyse qu’on faire ou du moins la véritable leçon à tirer c’est la maturité politique des militants du Pdci-Rda. Parce que malgré les procédures judiciaires, les sorties de certains candidats, les militants sont restés sereins, imperturbables et ont répondu à l’appel de Yamoussoukro. Ils sont venus de toute la Côte d’Ivoire et vous avez vu sur près de 7000 congressistes attendus nous étions à plus 98% présents à Yamoussoukro. Cela démontre de la vitalité de notre parti qui contrairement à tout ce qui se dit vit et vivra, vivra, vivra ! Nous avons su laver notre linge en famille, nous avons su régler nos problèmes internes et donc le Pdci avance avec son nouveau Président, qui sera son candidat pour les présidentielles de 2025.

Quels sont les premiers pas attendus du nouveau Président du Pdci ?

Je l’ai dit plus haut que le Pdci a su laver son linge sale en famille. Et donc pour moi il faut continuer à laver le linge sale en famille par la réorganisation du parti. La réorganisation du parti en profondeur doit être la véritable priorité à mon avis. Cela parce qu’aujourd’hui, ils sont nombreux les jeunes qui frappent à la porte du Pdci-Rda. Nous sommes appelés par ci par là par nos enfants, des jeunes cadres à l’extérieur, qui veulent savoir comment ils procèdent pour adhérer au parti. Il y a des chiffres qui sont avancés sur les réseaux sociaux. Tout cela montre que les choses bougent et donc il faut que ces nouveaux adhérents trouvent en place une organisation qui réponde à leurs aspirations. Nous devons donner de la confiance par notre organisation.

Il faut savoir faire l’attelage entre les anciens et les jeunes ?

Oui, il le faut nécessairement ! Voyez le passage de témoin ça s’est fait de manière facile. Nous aurions pu nous battre au congrès, il aurait pu avoir un affrontement des générations mais vous avez vu que tout s’est passé avec le bon ton comme le dirait l’autre. Nous n’avons d’anciens se braquer contre les décisions arrêtées ni aussi les jeunes lever la voix pour marquer leur désaccord. Toutes les intelligences étaient prédisposées à ce passage de flambeau et nous pensons que le Président qui est un gestionnaire averti des ressources humaines saura faire cet attelage comme vous le dites pour que les choses se passent bien.

Vous êtes délégué départemental et nous avons vu la forte mobilisation de la base à travers les secrétaires généraux de section dans le choix du Président. Pensez-vous que cela rendrait facile votre tâche sur le terrain ?

Rendre facile la tâche des délégués, je dirai oui et non. Oui et non parce que comme je le disais tantôt, il faut une réorganisation du parti à faire. Tous les délégués nommés ne sont pas aussi valides. Il y a eu des nominations qui ne répondaient pas aux aspirations de la base et donc il faut une réforme des délégués. Il faut dire aussi que ce n’est pas facile être délégué. Si vous n’avez pas de moyens pour la gestion de la délégation cela n’est pas facile et ça pose un problème. Et donc en tant que délégué il faut trouver les moyens et même au niveau du parti où il n’y a pas assez de moyens voir qu’est-ce qu’on peut faire. Donc la question des ristournes se pose. Nous devons faire en sorte que les militants payent les cotisations et qu’à partir de là on puisse donner les moyens aux délégués. Parce que pour ce qui est donné d’observer c’est que les délégués emmènent leurs militants à payer leur carte n’ont jamais eu de ristournes. Donc cela doit faire des réformes que le Président devra apporter. Quant à la mobilisation de la base, elle demeure, les Secrétaires généraux de section ont toujours prouvé leur attachement au parti et je crois qu’ils le démontreront davantage avec le nouveau Président Tidjane Thiam. Et mon message aux militants, que tous soient unis autour de notre Président car notre rôle en tant que militant c’est de l’aider à aller jusqu’en 2025. Ça sera une très bonne chose de l’accompagner pour qu’en 2025, le Président nous ramène le pouvoir d’Etat. Cela sera une très bonne chose pour le Pdci-Rda et la Côte d’Ivoire toute entière.

Entretien réalisé par Ange Nicaelle LYRANE

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