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Agriculture durable/Kouassi Adjoumani, depuis la FAO : «Il faut abandonner nos vieilles habitudes archaïques et rudimentaires»

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Adjoumani au FAO
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En marge de la 43eme session de la Fao, l’Union Africaine et l’Union Européenne  ont convié les Ministres en charge de l’Agriculture à une rencontre autour du thème “Systèmes alimentaires résilients et chaînes de valeur agroalimentaires durables”. Cette rencontre s’est déroulée ce 30 juin ,à la salle verte,  au siège de la Fao.

A l’ouverture de cette assise, Monsieur Kobenan Kouassi ADJOUMANI, Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, au nom de ses pairs Africains s’est adressé à l’Assemblée réunie. Ont eu à prendre la parole à cette tribune, le Représentant de l’UA  Madame Sojefa Sacko, du commissaire de l’UE Janusz Wojciechowski, le Directeur General de la Fao et le Ministre Italien de l’Agriculture au nom de ses pairs Européens.

Ci dessous l’allocution du Ministre d’Etat Adjoumani au nom de l Afrique.

(…)

Chers participants,

La Côte d’Ivoire est honorée de prendre la parole au nom de l’Afrique à cette 5ème conférence ministérielle Union Africaine-Union Européenne (UA-UE) sur l’agriculture.

Avant tout propos, je voudrais exprimer mes remerciements à l’endroit des organisateurs de cette 5e Conférence qui nous réunit et saluer le partenariat entre l’Union Africaine et l’Union Européenne.

Mesdames et messieurs,

Les effets combinés des conflits, des chocs climatiques, du COVID-19 et des prix élevés des denrées alimentaires continuent d’aggraver la faim et la malnutrition dans le monde et particulièrement en Afrique.

Adjoumani au FAO

Selon l’analyse de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2023, le nombre de personnes n’ayant pas un accès régulier à des aliments sains et nutritifs en Afrique devrait quadrupler pendant la période de soudure de juin à août 2023, entrainant ainsi une expansion géographique de l’insécurité alimentaire dans notre région. Ces chiffres non reluisants nous interpellent et témoignent de la nécessité d’apporter des solutions urgentes et durables.

Si malgré les multiples efforts déployés, nous sommes loin d’atteindre nos objectifs, il nous faut certainement adopter un comportement nouveau impliquant une approche nouvelle et de techniques nouvelles en réponse à cette atmosphère délétère et incertaine.

Dans cette quête de survie, sans compromettre la vie des générations futures, l’Afrique devra pouvoir compter sur elle-même en s’orientant vers l’usage d’engrais biologique pour faire face à la flambée du coût des engrais mais aussi et surtout en maximisant et en valorisant ses produits locaux de première nécessité sans être trop dépendant de l’extérieur. Il s’agit ici de la nécessité de promouvoir de nouveaux systèmes alimentaires locaux et des chaines de valeurs agricoles durables et résilientes.

Il convient aussi d’abandonner nos vieilles habitudes archaïques et rudimentaires pour épouser de nouvelles techniques plus innovantes en matière de mécanisation, de transformation des produits, de maîtrise de l’eau et de contrôle du marché, le tout couronné par l’utilisation de semences améliorées qui répondent aux besoins du changement climatique.

Pour y parvenir, la coopération multilatérale et les innovations scientifiques et technologiques nous paraissent extrêmement importantes. Car c’est dans le cadre d’un partenariat global que nous pouvons lutter contre les effets du changement climatique. Et c’est également en innovant, aussi bien dans nos comportements que dans la promotion de nouveaux systèmes alimentaires que nous pouvons vaincre l’insécurité alimentaire.

Dans cette marche, l’Afrique doit pouvoir compter sur ses partenaires stratégiques pour l’accompagner résolument vers le développement durable.

C’est à juste titre que nous saluons l’UE pour son appui constant aux pays africains dans la quasi-totalité des secteurs de développement et singulièrement au niveau des systèmes alimentaires et nutritionnels durables.

Toutefois, face à l’apparition régulière de nouveaux défis, nos partenaires doivent renforcer le financement du secteur agricole notamment dans le développement de chaînes des valeurs agroalimentaires. Ces financements devraient soutenir les programmes favorisant la création d’emplois stables, afin d’éviter aux jeunes de s’aventurer à la traversée de la mer. Les annonces de financements promis doivent être également suivis d’actions et doivent être reparties à la fois entre les pays en conflits et ceux qui croupissent injustement sous les effets collatéraux des conflits, dont les victimes se comptent tant chez les antagonistes que chez d’innocentes personnes qui en subissent les conséquences désastreuses.

Par ailleurs, face au défi du changement climatique, il convient aussi de noter que le nouveau règlement de l’UE sur la déforestation établit des règles pour stopper la déforestation et la dégradation des forêts dans le monde. Cette mesure ambitieuse attire l’attention particulière des pays forestiers africains dont l’économie repose essentiellement sur la majorité des produits indexés à cette règlementation et qui malheureusement, ne peuvent se pratiquer qu’en forêt. Dans ce contexte, au vu des efforts colossaux effectués ces dernières années dans la gestion et la sauvegarde des forêts des pays africains, il convient de porter d’autres regards sur cette réglementation dans le strict respect des conventions et de la préservation de la biodiversité, tout en accordant un intérêt particulier au volet social, seul gage pour garantir le bien-être des producteurs qui œuvrent au quotidien pour assurer la durabilité de leurs produits.

Mesdames et Messieurs,

Avant de clore mon propos, permettez-moi de saluer le leadership des Organisations des Nations Unies basées à Rome ; la FAO, le FIDA et le PAM, dont la collaboration avec les Etats africains, en particulier, constitue une aide technique, financière et sociale indéniables. Ces Organisations qui sont au cœur du partenariat multilatéral sont également en première ligne dans le combat contre l’insécurité alimentaire.

Nous remercions les Etats membres qui acceptent d’accroitre leur contribution pour leur permettre de mener efficacement la lutte contre la faim dans le monde.

Enfin, au nom des Etats de l’Union Africaine, je souhaite plein succès aux travaux de cette 5e Conférence Union Africaine-Union européenne et que vive la coopération multilatérale.

JE VOUS REMERCIE.

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