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Côte d’Ivoire/OSC et ONG: «Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit», un Expert international interpelle

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Yao Esai

L’animation de la vie publique en Afrique en général et particulièrement en Côte d’Ivoire laisse apparaître divers acteurs, dont les acteurs de la société civile. Ceux-ci peine à se faire entendre, mieux à se faire comprendre. Le concept de Société Civile étant mal appréhendé.

Nous avons animé une conférence, en prélude des “Assises de Bouaké” organisée par la société civile Initiative et Relève Citoyenne, le 4 juin 2022 à Bouaké.

Nous partageons avec vous le résumé de notre intervention.

Qu’est-ce que la société civile ? Quelle relation entre les différents acteurs de la société et les organisations de société civile ? D’où la société civile tire-t-elle son financement ?

Voici une série de questions auxquelles nous tenterons de répondre.

Le concept de Société Civile trouve son origine dans l’antiquité grecque. Le célèbre philosophe Aristote désigne de “Société Citoyenne”, en latin “societas civilis”, une assemblée composée de personnes partageant les mêmes points de vue et mutualisant leurs forces pour défendre leurs intérêts au sein de la société. Les femmes et les esclaves en étaient exclus.

Le concept a évolué avec le temps pour désigner  le domaine au sein de la société entre les sphères publiques et privées, c’est à dire entre l’État, le marché et la famille. Ainsi, est appelée Société Civile, les O.N.G, les syndicats, les associations religieuses, sportives, de jeunesse, des femmes…La société civile intervient sur tout sujet touchant la vie en société y compris la façon dont la vie publique est organisée.

Après avoir situé les organisations de société civile dans leur contexte, il nous faut établir le pont relationnel entre elles, le pouvoir publique et la population.

En effet, le développement renvoie nécessairement à une dynamique et non à des projets, à des acteurs et non à des infrastructures, à des réseaux qui sont différents des institutions. Ainsi, les initiatives de développement, local ou national, contribuent à modifier les rôles et les rapports entre les acteurs.

La nécessité se pose d’initier une action dans une dynamique collective et de faciliter les synergies entre représentant d’horizon diverse et se traduit par un soutien à des processus de développement et/ou de l’organisation de filière économique, Sociale dans la mise en place d’une démocratie participative. En plus du rapprochement de l’administration des administrés, les Organisations de Société Civile (O.S.C) suscitent un partenariat étroit entre population, autorité publique, techniciens, là où la confiance semble manquer à l’appel, pour l’élaboration concertée des plans de développement.

Cependant, les dynamiques de développement sont limitées par le désintéressement des populations pour lesquelles les O.S.C se battent, la réticence de certains élus à partager le pouvoir avec la société civile et l’insuffisance budgétaire des collectivités locales.

Ces difficultés et incompréhensions n’entachent en rien la détermination des organisations de société civile dans leur rôle humanitaire. Elles donnent des alertes précoces, sonnent l’alarme de prévention, gèrent les crises et participent à la reconstruction après les crises en tenant compte de la faillite des États, des frustrations et des regains d’hostilité. Ce sont elles qui peuvent et doivent repérer les menaces et les contenir sur les théâtres d’opérations militaires dans la perspective d’une collaboration entre humanitaire et militaires. Tout cela dans la discrétion car le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit.

En ce qui concerne les financements des O.S.C, outre les Cotisations traditionnelles des membres qui ne sont toujours pas suffisantes, diverses institutions nationales, continentales ou Intercontinentales ont mis des mécanismes en place pour le financement des O.N.G.

Il convient donc de saisir directement les opportunités qui s’offrent à chaque organisation.

Nous venons de partager notre réflexion, non pas en tant que sachant, mais en tant que citoyen, qui apporte sa pierre à l’édification d’une Afrique prospère, débarrasser de toute forme de soumission car une société civile forte doit nécessairement contrôler et canaliser les débordements du pouvoir politique.

Ainsi donc, depuis les origines de la société civile au Mec de financement, en passant par la nécessaire collaboration société civile-pouvoir public- population, nous avons tenté de susciter le débat. Chacun devra animer ce débat par des réflexions constructives, participatives et scientifiques sans oublier le contexte socio-économique et politique africain caractérisé par des violations constantes et impunies de nos lois fondamentales par ceux supposés les protéger.

Nous voulons une société civile forte pour contrebalancer le pouvoir politique.

Docteur YAO Esaï

Expert International pluridisciplinaire, membre fondateur de l’Ordre mondiale des Experts internationaux (OMEI)

kouadioesai24@gmail.com

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