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Respect de la constitution: Alassane Ouattara s’en fout, et pourtant John Kufor lui a donné l’exemple

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John Kufor

Respect de la constitution: Alassane Ouattara s’en fout, et pourtant John Kufor lui a donné l’exemple

Comme son micro l’a trahi à son investiture pour son projet de 3e mandat en disant dans les haut-parleurs du stade FHB : «On s’en fout de Corona ». Dès lors, s’il n’a pas peur de maladie, ce n’est pas constitution qu’il va respecter, encore moins les Ivoiriens.

En Afrique, la violation des constitutions est monnaie courante depuis des décennies. L’un des derniers cas est celui de la Côte d’Ivoire où le président en fin de deuxième mandat est dans une logique de passage en force pour briguer un troisième mandat. Il s’enfiche des anciens présidents  qui se sont retirés dès la fin de leur mandat et sont rentrés dans l’histoire.

L’exemple souvent cité est celui du Ghana où, à l’échéance de ses deux mandats présidentiels en 2008, le président John Kufuor a passé le relais à son successeur John Atta-Mills (décédé en 2012 et remplacé par son vice-président Mahama).

En effet, élu le 7 décembre 2000 pour un mandat de 4 ans, John Kufor a été réélu le 7 décembre 2004. Après son deuxième mandat, il fut approché par plusieurs de ses plus proches collaborateurs afin qu’il modifiât la constitution pour un troisième mandat. Mais il refusa la proposition. Invité en 2009 au bord de la lagune Ebrié par l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (OJPCI) dans le cadre des grandes conférences, Kufor a fait cette confidence au monde entier. Il a ajouté que cette proposition qu’il qualifie d’indécente, a été faite. Car il a bien travaillé.

En fait, l’un de ses chantiers présidentiels était de développer la puissance économique et commerciale ghanéenne, mais aussi de faire du Ghana un pays « moderne » en initiant un programme de grands travaux d’infrastructure. Ce qu’il a réussi.

En outre, l’accent était mis sur l’éducation et la santé. Grosso modo, le peuple ghanéen a apprécié ses réalisations mais cela ne l’a pas empêché de respecter la constitution en se retirant.

On pourra aussi citer le Sud-Africain Mandela qui est parti à la retraite dès le terme de son premier mandat en 1999 ou le Malien Alpha Oumar Konaré qui a quitté le pouvoir après ses deux mandats en 2000.

Les imaginaires africains restent encore aujourd’hui marqués par le retrait très digne du Sénégalais Abdou Diouf qui a transmis le pouvoir à l’opposant Abdoulaye Wade qui venait de remporter l’élection présidentielle de 2000.

Ces présidents africains cités ci-dessus, étaient presque tous irréprochables sur le plus réalisations et bien-être du peuple. Mais la constitution étant sacrée, il fallait la respecter.

En Côte d’Ivoire, tous les présidents qui se sont succédé ont apporté leur pierre à l’édifice. Houphouët Boigny est décédé en 1993 plusieurs années après avoir fondé le pays.

Henri Konan Bédié a été victime d’un coup d’Etat injustifié en 1999 alors qu’il pilotait les 12 chantiers de l’éléphant d’Afrique.

Laurent Gbagbo a subi une rébellion armée de 2002 aux élections de 2010 pendant qu’il avait des projets de développement du pays dans plusieurs domaines.

Alassane Ouattara a gouverné tranquillement pendant 10 ans. Il a réalisé en matière d’infrastructures routières. Mais il  doit absolument se retirer au terme de ses deux mandats comme le demande  la constitution, en suivant sagement l’exemple de John Kufor et autres. Cela va non seulement l’honorer mais aussi honorer le pays.

Nathanaël Yao

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