3ème mandat/Ange Dagaret (PDCI) parle à Ouattara: « Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles, criera lui-même sans obtenir de réponse »
Qui pouvait le croire ? Le pouvoir transforme.
Le pouvoir ou l’argent transforme l’homme, selon Félix Houphouët-Boigny. Le président Félix Houphouët-Boigny, lors d’une audience qu’il nous accordait, nous conseillait : » Pour connaître un homme, mes enfants, attendez-vous qu’il obtienne l’une de ces deux choses : le pouvoir ou l’argent. »
Ensuite, il nous expliqua : » Dès qu’un homme a le pouvoir, il devient méconnaissable. Il devient une autre personne. S’il découvre l’argent, il change totalement. Il n’est plus la même personne que vous avez connue. Et, il finit par étonner tout le monde. »
Enfin, il avait conclu : « Ce sont l’un de ces deux éléments, le pouvoir ou l’argent, qui permettent souvent de distinguer les hommes, de mieux les découvrir et de les connaître. Mes enfants ! N’oubliez jamais ça ! Car, ainsi, seront, demain, vos relations avec les autres hommes. Prenez-y garde! »
Je rappelle ce conseil du vieux sage de Yamoussoukro, d’il y a trente ans, pour m’étonner de l’attitude d’un homme dont je n’ai jamais été l’un de ses « petits » dans l’espace politique ivoirien. Mais qui m’avait énormément fasciné. Dès les premiers moments où je l’avais vu. Jusqu’à ce que je perde mon latin pour le surnommer, « le gentleman de la politique ivoirienne ». Il le sait très bien !!! Sauf que maintenant, on oublie beaucoup et très vite dans notre pays. Sinon, il le sait !
POURQUOI JE RAPPELLE CE CONSEIL.
La première fois que je m’étais assis en face de lui, c’était le mardi 18 décembre 1990. À la résidence privée présidentielle du président Félix Houphouët-Boigny. Sise à Cocody-les-Ambassades-Blockhaus. C’était, dans le cadre politique du choix d’un candidat tête de liste parmi les six candidats postulants pour la tête de liste du PDCI-RDA aux municipales à Cocody, du dimanche 30 décembre 1990.
Ces choix étaient présidés par le président Félix Houphouët-Boigny, lui-même. Il y tenait pour les communes essentielles à sa politique.
J’étais un jeune étudiant et membre de la délégation de l’équipe conduite par Mel Eg Théodore. Ce jour-là, autour du président Félix Houphouët-Boigny, président de la République et président du PDCI-RDA, il y avait son nouveau Premier ministre Alassane Ouattara, son ministre de l’Intérieur, Émile Constant Bombet et le Directeur général de l’Administration territoriale, Antoine Ipaud Lago et bien d’autres personnalités. Au cours des échanges sur le choix de celui qui devrait conduire la liste d’union du PDCI-RDA à Cocody, le président du PDCI-RDA avait tranché en faveur du plus jeune des six candidats à ces municipales, Mel Eg Théodore, 38 ans. Il était le directeur de cabinet du maire central de la ville d’Abidjan, Ernest N’Koumo Mobio.
À la fin de la rencontre, le président Houphouët-Boigny s’adressa à son Premier ministre. Il lui demanda de veiller au respect scrupuleux de la décision politique qu’il venait de prendre pour la liste d’union conduite par Mel Eg Théodore, à Cocody. De la résidence privée présidentielle, le Premier ministre nous pria de nous retrouver à la Permanence du PDCI-RDA au Plateau pour formaliser cette liste d’union.
L’OBSESSION DU 1ER MINISTRE AU RESPECT SCRUPULEUX DES TEXTES.
Nous nous retrouvâmes en cette seconde étape autour de la table de conférence dans une des salles de cette permanence. Avec le Premier ministre, ses mêmes collaborateurs sans le président du parti. Ce jour-là, j’ai découvert un homme affable, charmant mais très rigoureux, ponctuel et décideur. C’était là que je tombai sous son charme avec son sourire franc, charmeur et sympathique.
Certains de nos adversaires à l’intérieur du parti, dans la salle, voulaient, en l’absence du président du parti, remettre en cause les acquis et les décisions de son chef. Il les avait promptement arrêtés. En leur rappelant qu’il avait reçu des instructions. Et, que ce n’était pas le lieu de poser des préalables et de remettre en cause ce qui avait été décidé sous la présidence du président Félix Houphouët-Boigny. Puis, avait-il conclu : » Je m’en tiens à ce qui a été arrêté. » Il avait ainsi clos le débat. Et, par la suite, il avait demandé aux malheureux candidats têtes de liste de déposer les dossiers de leurs membres désignés chez la tête de liste désignée par le président du parti.
Afin que tous les dossiers soient disposés au ministère de l’Intérieur. Je venais de découvrir, ce jour, un homme ponctuel, pointilleux sur les principes et qui savait faire respecter les décisions. Notre seconde rencontre fut pendant la grande grève des étudiants pour le retrait de l’arrêté n° 92-316 du 21 septembre 92. Qui supprimait le triplement en année de licence et la gratuité du transport aux étudiants. Cette grève s’enlisait. Alors, pour mieux nous faire entendre, nous avions opté de parler d’une seule voix.
La Fesci qui était le principal syndicat et toutes les autres organisations estudiantines avaient décidé de mettre en place un collectif des organisations estudiantines et syndicales. C’était ainsi que j’avais participé au titre de la Coopétude (la coopérative des étudiants) et également à titre exceptionnel en qualité du seul étudiant conseiller municipal, à toutes les négociations avec le Premier ministre du président Félix Houphouët-Boigny. Il m’avait laissé l’impression d’un homme respectueux et intransigeant sur les textes et règlements. Puisqu’au cours de nos négociations sur le retrait de l’arrêté par son ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il ne voulait rien savoir ni rien entendre. Parce que, selon lui, ce qui était écrit était écrit et qu’il ne voulait plus revenir sur cet arrêté rejeté en bloc par l’ensemble des étudiants de Côte d’Ivoire.
CE QUI BLOQUAIT LE FONCTIONNEMENT DE L’UNIVERSITE, DEPUIS DES MOIS.
Ce fut le président Félix Houphouët-Boigny, lui-même, qui trouva des stratagèmes politiques afin que le parallélisme des formes ne fût pas respecté pour contenter les étudiants et pour ne pas humilier son ministre qui en était l’auteur. Et ce fut ainsi !Donc, une telle personnalité d’une telle envergure qui avait donné de lui, l’image d’un homme intègre et respectueux des textes, du droit, peut-il, à cause d’un pouvoir temporel dont il s’est déjà servi, par deux fois, se renier ? La Côte d’Ivoire a là du pain sur la planche. Il faut s’y prendre tôt…
A CAUSE D’UN TROISIEME MANDAT, DU RIFIFI ET DES GRABUGES DANS NOTRE PAYS.
Ce sont tous le rififi en Côte d’Ivoire et ces grabuges dans notre pays à cause d’un troisième mandat qui font que je me rappelle ce que le président Félix Houphouët-Boigny nous avertissait au sujet du pouvoir et de l’argent ou bien de l’un ou de l’autre. Je me souviens, aujourd’hui, de ces conseils avisés que le grand homme d’État nous prodiguait. À travers les événements malheureux que notre pays vit actuellement à cause d’un troisième mandat anticonstitutionnel, inconstitutionnel et non nécessaire qu’un ancien haut fonctionnaire international est en train de gâter son nom dans son pays, dans le monde et à travers le monde. Et, il se fait finalement rattraper par sa propre histoire.
Ah ! Donc, le vieux sage de Yamoussoukro disait vrai au regard du comportement des hommes face au pouvoir ou à l’argent. Comme c’est actuellement le cas de son unique Premier ministre au pouvoir depuis 2011. Qui en veut encore après deux. Ah ! Donc, le pouvoir change vraiment les gens? Le Directeur général adjoint du FMI qui disait à Georges Djéni Kobina (Rdr), à Maryland (USA), que « la politique était le domaine des hommes sales et qu’il ne voulait pas s’y engager pour ne pas se salir » ; a-t-il vraiment pris goût au pouvoir qu’il s’obstine à gâter son nom, sa réputation à cause d’un troisième mandat auquel il n’a plus droit ? Ah !
Donc, le pouvoir change vraiment les gens ! Jusqu’à ce que le candidat du Rhdp groupement politique oublie finalement tous ses engagements politiques encore frais dans l’esprit et la mémoire des Ivoiriens. Le pouvoir change effectivement les hommes. Il rend bizarrement fou. Et il fait que l’homme s’oublie dans son obstination à obligatoirement triompher contre les autres. Qu’est-ce que recherche l’ex étudiant de Pennsylvanie dans un troisième mandat ? Pourquoi s’obstine-t-il tant à briguer un troisième mandat de trop ? Que n’a-t-il pas fait dans les deux premiers mandats qu’il doit réaliser encore dans le troisième ?
Lorsque l’on a beaucoup fait et que le peuple ivoirien le reconnaît, il n’est plus possible que l’on fasse un mandat de trop pour ne pas noircir son passage à la tête de la Côte d’Ivoire (qui n’était pas évident !). Est-ce vraiment le pouvoir qui a changé l’ancien émissaire du FMI dans des pays pour suivre les Plans d’ajustement structurel ? À telle enseigne qu’il ne se rend plus compte que quelle que soit l’issue de son entêtement pour son troisième mandat, sa réputation d’homme de parole et d’engagement a forcément pris un grave coup. Qui est déjà parti si loin !
Lorsqu’on n’espérait pas avec les hommes et que l’on y arrive miraculeusement, comme c’est son cas ; l’on lève les mains au Ciel et l’on lui dit merci pour cette grâce d’avoir été là. Où ce n’était pas évident avec les hommes. Mais l’on ne s’entête pas contre tous ! Que l’auteur de l’émergence ivoirienne non atteinte en 2020, prenne à son compte cette parole divine : « Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles, criera lui-même sans obtenir de réponse »!
Ange DAGARET-DASSAUD
Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA
Délégué Communal de Cocody 2
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