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Ivory Coast's former prime minister and President of the Truth, Reconciliation and Dialogue Commission, Charles Konan Banny, gestures as he speaks during an interview with AFP, on December 10, 2014 in Abidjan. Charles Konan Banny announced today his candidacy for the Ivory Coast Democratic Party (PDCI) for the 2015 presidential election. AFP PHOTO/SIA KAMBOU

Les vérités de Charles Konan Banny au régime Ouattara : «Nous devons refuser l’asservissement, la soumission, l’esclavage, la dépendance… le Pdci ne peut pas accepter qu’on lui dicte un chemin»

Les vérités de Charles Konan Banny au régime Ouattara : «Nous devons refuser l’asservissement, la soumission, l’esclavage, la dépendance… le Pdci ne peut pas accepter qu’on lui dicte un chemin»

Le vice-président du PDCI-RDA, Charles Konan Banny, était, le samedi 27 avril 2019, à Kononfla où il a assuré le parrainage de la rentrée politique de la délégation départementale Sinfra 2 qui prend en compte les sous-préfectures de Bazré et Kononfla.
Invité par Antoine Goly Sahoua, délégué Sinfra 2. L’ancien Premier ministre a été invité à faire des éclairages sur la situation politique que vit le Pdci-Rda mais aussi, sur le pays dans son ensemble. A l’entame de son propos, l’ex patron de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) a, d’emblée, mené des réflexions sur la notion d’indépendance. Qui, pour lui, signifie « refus de l’assujettissement, refus de l’asservissement, refus de la soumission ».
« C’est ça l’indépendance et c’est pourquoi nos parents ont lutté pour l’indépendance. Pour ne pas que nous continuions à être soumis à d’autres peuples, ça a été difficile. Et dans cette région, on sait ce que cela veut dire, ça a été difficile. Et l’instrument de cette lutte pour notre indépendance, c’est le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda). Jeunes gens, soyez donc fiers du Pdci-Rda. L’indépendance doit guider chacun d’entre nous toute sa vie. Toute notre vie, individuellement, nous devons refuser l’asservissement, la soumission, l’esclavage, la dépendance », a-t-il indiqué avant de faire noter que « l’indépendance ne signifie pas aussi l’indifférence ».
« (…) Il faut être sensible à ce qui se passe autour de soi et c’est la mission que le Pdci-Rda, en tant que parti, se fixe parce qu’il veut travailler pour améliorer le sort des populations ivoiriennes…» Ayant salué la marque de solidarité des délégués présents pour soutenir leur collègue, il a traduit sa gratitude aux têtes couronnées pour leur hospitalité légendaire, avant de leur transmettre les salutations du sphinx de Daoukro, Henri Konan Bédié. Se référant à sa dernière mission, à savoir la conduite de la CDVR, Charles Konan Banny, après avoir évoqué l’enquête menée sur l’ensemble du territoire national, a fait savoir qu’entre autre opinion livrée par les populations de Côte d’Ivoire, la quête essentielle pour ce pays et ses habitants était la paix, la réconciliation.
C’est pourquoi, il dira ceci : « La paix, c’est le refus de toutes violences à commencer par les violences verbales. La paix commence par le respect des uns et des autres, de tous les Ivoiriens, le respect des communautés, le respect des individus, le respect des us et coutumes, le respect de nos traditions, car personne aujourd’hui ne peut inventer une tradition. Car quelque chose d’aujourd’hui n’est pas une tradition puisque demain ça va changer…», a-t-il fait savoir avant d’ajouter : « Le Pdci-Rda, à cause de l’idéal qu’il a fondé ou sur lequel il est dans la vérité. Et le Pdci est dans la vérité parce que le Pdci se soucie de l’autre, parce que le Pdci n’est pas arrogant, le Pdci n’est pas égoïste et c’est cela que les responsables du Pdci-Rda, en passant par le Président aux délégués, et les secrétaires généraux de section, c’est cette philosophie que nous essayons de transmettre aux populations. Et c’est pour cela que le Pdci-Rda vivra, vivra et vivra !».
« C’est le parti duquel nous sommes tous sortis. C’est notre maison commune, c’est elle qui nous a permis de sortir du joug colonial, c’est un parti de liberté. C’est pour cela que le Pdci-Rda ne peut pas prôner l’asservissement. Nous avons besoin d’être ensemble pour construire ce pays, nous ne pouvons pas construire ce pays les uns contre les autres. Ceci signifie que tout comportement qui tend à exclure certains parce qu’ils ne se sont pas comportés comme on l’a voulu à un moment donné, qui participe de l’exclusion, n’est pas Pdci, n’est pas de l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Car ce pays, la Côte d’Ivoire, se doit de rassembler tous ses enfants dans la diversité… »
Poursuivant, Charles Konan Banny qui a parlé pendant plus d’une heure a expliqué ceci aux militants « Souvenez-vous, le Pdci ne peut pas accepter qu’on lui dicte un chemin. Le Pdci est prêt à discuter parce que c’est le parti du dialogue même au plus fort de la crise inventée, imposée… Ce n’est pas un parti d’autistes, c’est un parti responsable. » Révélant que les alliés d’hier avaient pour seul dessein « marche ou crève, tu me suis ou tu t’en vas, tu me suis ou tu dégages », il a dénoncé l’arrogance dont font preuve les alliés d’hier à l’endroit du président du Pdci-Rda « On ne peut pas avoir un ancien président de la République, président d’un parti politique, parti source de la Côte d’Ivoire, duquel nous sommes tous sortis, on peut ne pas être d’accord avec lui mais on ne s’adresse pas à lui de façon arrogante, ça ne se fait pas ! » a-t-il décrié.

TABOURETS ARRACHES : QUE CELA CESSE !
L’un des points du dernier conseil des ministres tenu à Yamoussoukro, c’est l’arrachage des tabourets de deux éminents cadres Pdci. A savoir les présidents de Conseils d’administration de la Poste et du Bnetd, Denis Kah Zion et Allah Kouadio Rémi. Et ce, après plusieurs autres qui ont vu leur tabouret arraché du fait de leur appartenance et conviction politique.
Face à cette situation qui, pour lui, est source d’exclusion et de désunion, le vice-président du Pdci-Rda a tapé du point sur la table « Les tabourets qu’on arrache sont les tabourets de la nation. Il s’agit d’être ensemble pour construire la nation. C’est mieux d’être ensemble mais il n’y a pas d’ultimatum. Alors, si certains m’entendent, qu’ils sachent que le Pdci ne peut pas accepter l’ultimatum. (…) Il n’y a pas de semaine qui se passe sans qu’on dise que les fils de la nation avec qui on a travaillé hier, on ne peut plus travailler avec eux. Pour quelles raisons? S’ils ont commis des fautes dans leur gestion, je suis le premier à applaudir, alors il faut le dire pour que nous sachions. Mais s’ils n’ont pas commis de fautes graves, si c’est pour des considérations politiques, j’ai failli dire politiciennes, alors je dis, nous ne pouvons pas construire une Côte d’Ivoire unie et solidaire en ayant de telles attitudes. Que cela cesse pour faire revenir la confiance entre tous les fils de la Côte d’Ivoire. Quels que soient les partis politiques, nous avons besoin de nous unir mais dans la vérité et sur un schéma de respect des uns des autres, dans la pensée des uns des autres… »
Pour clore son propos, le vice-président a galvanisé la base de son parti : « Aujourd’hui, le Pdci nous appelle dans un moment difficile. Mais le combat n’est pas perdu au contraire, tous ceux qui analysent finement les choses savent que demain appartient au Pdci-Rda. Ils le savent ! Demain là c’est quand? C’est 2020 et ça appartient au Pdci-Rda. Moi, je ne dis pas les choses au hasard, certes je ne suis pas Dieu, c’est lui qui donne. Mais examinez ce que Dieu a donné aux uns et autres qui ne sont pas de la même famille politique que nous » a-t-il révélé avant de faire cette précision de taille « Nous voulons prendre le pouvoir en 2020 mais pas contre qui que ce soit. Nous voulons prendre le pouvoir pour les Ivoiriens et pour la Côte d’Ivoire. Il faut que ce soit clair, le Pdci ne vient pas au pouvoir contre qui que ce soit. Le Pdci vient au pouvoir pour construire la Côte d’Ivoire avec son idéal de paix, d’entraide, de solidarité et de concorde, dans la sécurité et le respect » a-t-il précisé.

JPL