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Koumassi (Abidjan): Des populations ne se sentent plus en sécurité… la peur règne dans cité de Cissé Bacongo

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Cisse Bacongo

A la veille des élections présidentielles, des habitants de la commune de Koumassi ont largement partagé sur les réseaux sociaux, une vidéo dans laquelle la réalisatrice affirme que la mairie serait en train de distribuer des machettes. Cette vidéo  a même été repris par certains cyber activistes avec comme titre« Le maire Cissé Bacongo prépare un génocide ». Les services du maire n’ont pas tardé à réagir. «Il convient de noter qu’il s’agit, ni plus, ni moins qu’une campagne de dénigrement et d’intox contre le maire Cissé Ibrahim Bacongo », a dénoncé le service de communication de la mairie dans une note d’information transmise à l’AIP.

Ici un portail de la Sogephia detruit avec la facade de quelques maisons.
Ici, un portail de la Sogephia détruit avec la façade de quelques maisons.

Selon des collaborateurs de M. Cissé, « il a consacré sa journée du 31 octobre 2020 à sillonner les 16 quartiers de Koumassi afin de partager avec les populations un message de paix et de cohésion, avant de les appeler à aller voter. C’est ainsi qu’au cours de sa tournée, la délégation du maire a été attaquée par des individus dans un maquis au niveau du quartier Sogephia. Les altercations se sont soldées par un blessé dans les rangs des jeunes de la Sogephia. »

Selon des jeunes de ce quartier qui ont donné leur version des faits, « le maire a effectivement armé des loubards de machettes pour imposer leur suprématie lors de la période électorale et intimider les populations. Suite à l’incendie du Centre de dépistage COVID-19 du quartier Inchallah par des inconnus à quelques heures des élections présidentielles, des jeunes proches du maire, certainement ceux qui sont à ses ordres pour les sales besognes, ont accusés les jeunes de la Sogephia d’avoir posé cet acte. Alors, ils ont fait une descente dans ce quartier pour leur demander des comptes et cela a occasionné des affrontements rapidement maîtrisés par les autorités communales ».

« La mairie dans l’intention d’appuyer ses poulains dans leurs dérapages, a fait détruire tous les grands portails des différentes entrées du quartier. Des maisons ont été à moitié détruites. Nous ne nous sentons plus en sécurité dans cette commune où le maire règne en maître absolu », a déploré un père de famille visiblement en colère.

La Sogephia n’est pas le seul quartier où la mairie a sévi ces temps-ci.

Le spectacle est plus désolant au niveau de l’espace Prozaro du quartier Prodomo. Cet espace héberge en effet, plusieurs caves, buvettes et restaurants, sous des arbres qui retiennent la chaleur du soleil.

Le terrain de Prozaro a servi de cadre pour les derniers jours de la campagne présidentielle. Selon O.V, un jeune commerçant sur les lieux, le maire a profité de son dernier passage pour convaincre plusieurs occupants de l’espace et alentours de voter pour le candidat du RHDP, contre une somme d’argent qu’il leur aurait remis en espèce. Ce qu’ils ont accepté.

Lespace de Prozaro rase
L’espace de Prozaro rasé

Malheureusement le 31 Octobre 2020, le maire aurait constaté un taux d’abstention très élevé dans le centre de vote le plus proche de Prozaro. Après ses investigations, les jeunes étaient réunis autour de boissons et de nourriture, dansant même au son de musiques favorables à l’opposition. « Très en colère parce qu’il s’est senti trahi, Bacongo a rasé tout l’espace dans les heures qui ont suivi et ce, à l’aide de machines. Comme vous le constatez, il n’y a plus d’arbres, plus de caves et restaurants. Les tenanciers de caves et autres de cet espace ont tout perdu (argent et matériel). Mais personne n’ose broncher, de peur d’avoir des problèmes. Ce qui se passe dans cette commune ces derniers mois, dépasse tout entendement. Le maire fait ce qu’il veut ».

Beaucoup préoccupés par le climat d’insécurité qui règne dans la commune et surtout la destruction de biens privés, nous avons pu échanger avec deux agents de la mairie. Pour l’un, il n’y pas d’insécurité mais des incompréhensions qui sont rentrés dans l’ordre. « Si le maire casse un espace, c’est que cet espace est illégal », a précisé l’autre sans d’autres commentaires.

Mais pourquoi avoir attendu la période postélectorale pour réagir avec tant de violences ? Les portails de la Sogephia et les caves de Prozaro qui datent de plusieurs années sont-ils vraiment bâtis dans l’illégalité ?

Nathanaël Yao

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