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Enrôlement bâclé par la CEI/Pulchérie Gbalet (ACI), en colère, aux jeunes: «Nous devons obliger le Président Alassane Ouattara à considérer nos revendications»

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Enrôlement bâclé par la CEI/Pulchérie Gbalet (ACI), en colère, aux jeunes: «Nous devons obliger le Président Alassane Ouattara à considérer nos revendications»

Pulchérie Edith Gbalet, la présidente de l’ONG Alternance citoyenne ivoirienne (ACI), a rencontré des nouveaux majeurs, après l’enrôlement bâclé par la Commission électorale indépendante (CEI). Elle n’est pas contente de la situation actuelle en Côte d’Ivoire. Et elle le dit sans prendre de gant…

RENCONTRE DU 18 JUILLET 2020 AVEC LES NOUVEAUX MAJEURS

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Chers nouveaux majeurs, nous sommes venus vous délivrer un message et à travers vous, nous nous adressons à toute la jeunesse de Côte d’Ivoire.

Le pays va mal et vous devez le savoir. Le pays va mal et vous devez savoir pourquoi. Non seulement vous devez savoir pourquoi mais vous devez être conscients de votre responsabilité pour qu’il y ait changement.

Vous êtes certes jeunes, mais vous devez vous faire respecter. Vous devez faire respecter ce que vous voulez pour votre pays. Et dans un pays normal, cela se fait dans les urnes. Malheureusement, nous ne sommes pas dans un pays normal.

Nous sommes dans un pays où le droit de vote est bafoué. On vous a refusé votre droit de vote à travers une opération de révision de la liste électorale bâclée. Le droit de vote est le premier droit politique du citoyen qui lui permet de choisir ses dirigeants. De quel droit la CEI confisque le droit de vote des ivoiriens, particulièrement celui des nouveaux majeurs ? 

Sur des milliers de dossiers déposés, on n’a même pas traité 10% dans l’ensemble :

Dabou sur 30 000 demandes, 200 ont été traités soit 0.6% des demandes ;

Agboville sur 11 000 pièces déposées 1000 reçues, soit 9% des demandes ;

Anyama sur 15000, 500 reçues, soit 3% des cas ;

Bingerville sur 3000 déposées, 500 reçues ;

Cocody 8000 pièces déposées, 350 reçues ;

Yopougon sur 40000, 5000 reçues, soit 12% ;

Bonoua sur 10000 demandes, 1500 délivrées ;

Bassam sur 17000 demandes, 10000 traitées ;

Marcory sur 4000 demandes, 700 traitées ;

Plateau sur 20000 demandes, 1500 traitées ;

Man sur 16000 demandes, 300 traitées ;

San-pedro sur 24000 demandes, 2000 traitées.

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Sur l’ensemble de ces 12 communes, 198 000 demandes ont été déposées et seulement 21 750 ont été traitées, soit 10,9% des 198 000 demandes. Qu’en est-il des 189 communes restantes du pays ? Pourquoi exclure des ivoiriens qui veulent voter ?

Nous ne sommes pas dans un pays normal parce qu’en plus des électeurs, on exclu aussi des candidats par le cautionnement et le parrainage. Celui qui a un bon projet de société et qui n’a pas 50 millions, ne peut pas se présenter. Le parrainage dans le contexte actuel n’est pas pertinent et il a été imposé dans un code électoral pris par ordonnance.

Nous ne sommes pas dans un pays normal parce qu’il n’y a plus de séparation des pouvoirs. La justice et le parlement sont assujettis à l’exécutif donc nous assistons à toutes sortes d’abus. Si tu n’as d’argent, tu ne dois plus porter plainte parce que tu auras tort. Les forces de l’ordre qui devraient protéger les populations sont devenues des bourreaux. Pendant le couvre-feu, un jeune a été battu à mort par trois (3) policiers au Dokui, pour ne citer que ce cas-là.

Nous ne sommes pas dans un pays normal parce que tout se décide par le RHDP seul alors que nous sommes dans une crise politique. Tout est biaisé à la base. La CEI, le Conseil constitutionnel, le code électoral et la constitution sont sur la base des calculs d’un seul camp.

Vous voyez vous-même que rien n’est normal. Et dans ce contexte illégal que la CEI actuelle continue d’organiser des élections. C’est dans ce conte là qu’on veut nous faire aller à des élections, mais pour quels résultats ? Que doit-on faire face à toutes ces dérives politiques ?

La jeunesse doit prendre ses responsabilités parce qu’il s’agit de son présent et de son avenir. C’est ce que tu es aujourd’hui et ce que tu fais aujourd’hui, qui détermine ton avenir. Si vous voulez qu’on vous respecte, soyez une jeunesse de conviction. Sortez de la prostitution ! Vous devez montrer que vous valez mieux que des tee-shirts et des miettes d’argent. Vous devez montrer que vous avez des idées et une vision pour votre pays et que vous êtes prêts à les défendre.

Voilà pourquoi ACI a décidé de revendiquer quatre (4) choses avant ces fameuses élections qui veulent encore nous mener vers une guerre pré ou postélectorale. ACI demande qu’au plus tard le 06 août 2020, le Chef de l’Etat prenne les décisions suivantes :

– Une ordonnance pour reprogrammer la révision de la liste électorale, car aucun ivoirien ne doit être exclu de cette liste ;

– Une grâce présidentielle le 06 août pour tous les leaders politiques (particulièrement tous ceux qui ont écopé de 20 ans de prison par contumace), tous les prisonniers politiques et militaires, et faciliter le retour de tous les exilés, afin d’engager un véritable dialogue inclusif pour un consensus autour des élections.

– Une réforme de la CEI comme prescrit par les deux arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, de même que les CEI locales en incluant les nouveaux majeurs dans la supervision. Toute la loi sur la CEI devrait être révisée ;

– Une ordonnance pour la dissolution du conseil constitutionnel actuel qui est illégal et pour définir les conditions pour l’élection des nouveaux membres.

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Par rapport au Conseil constitutionnel, il est important de préciser que même avec la meilleure des CEI, le conseil constitutionnel actuel constitue un danger dont on doit parler maintenant ! Il est illégal parce que selon les textes il doit être composé de neuf (9) membres proposés par plusieurs entités dont le Président de la République et le Président de l’Assemblée nationale. Primo, les membres du Conseil constitutionnel actuel ont été tous nommés par le Président de la République. Secundo, leur mandat finissait en 2020, mais non seulement le Président a pris un décret pour les reconduire jusqu’en 2021 le temps d’accomplir toutes les basses besognes liées aux élections, ce qui est anticonstitutionnel, mais tertio, il a ajouté 3 membres, donc ils sont passés à 12. A quoi rime tout ce désordre alors que c’est le conseil constitutionnel qui donne les résultats définitifs ?  Dans un contexte comme le nôtre où il n’y a pas de confiance entre les acteurs, que pouvons-nous attendre d’un tel Conseil constitutionnel ? Il est donc important que nous en parlions pendant qu’il est encore temps et que dans le cadre d’un dialogue politique on voit comment régler cette question car le mieux serait que les membres du conseil constitutionnel soient élus pour plus de crédibilité et d’honnêteté intellectuelle.

Nous devons donc obliger démocratiquement le Président à considérer nos revendications, l’obliger à prendre une ordonnance pour rallonger la période de la révision de la liste électorale, l’obliger à respecter l’arrêt de la cour africaine des droits de l’homme pris ce 15 juillet, l’obliger à prendre cette Grâce Présidentielle, l’obliger à dissoudre ce conseil constitutionnel, l’obliger en un mot à sauver le pays du séisme qui le guette.

Ces trois derniers mois avant le scrutin, la jeunesse ivoirienne de tout bord doit se lever pour sauver la Côte d’Ivoire, car comme le dit notre hymne,  » le pays nous appelle » ce n’est plus le moment de faire des calculs politiciens, car si le pays va mal on ne peut pas faire la politique, votre parti politique ne pourra pas conquérir le pouvoir d’état. Pour qu’il y ait jeu politique il faut que le pays existe, il faut que la démocratie existe, il faut que nos lois que nous nous sommes données soit respectées, c’est pourquoi je suis venue vous demander d’accompagner ACI dans ce combat pour le respect des libertés et pour la paix en Côte d’Ivoire.

Ce 20 juillet, nous allons donner un mot d’ordre plus précis et nous comptons sur vous épouser notre combat et partager le message avec votre entourage, dans l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire.

Je vous remercie.

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