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Urbanisation: Abidjan, capitale du « viol » urbain? Un projet de «lourbardisation» totale du pays dénoncé

Je peux me tromper. Ce serait normal au vu de ma condition de simple humain identifiable seulement en Afrique. De l’Ouest pour être précis et en Côte d’Ivoire pour être définitif ! Permettez-moi de le dire de la façon la plus pédagogique qui soit, j’ai l’impression que parmi nous, il y a des gens qui développent un projet de « lourbardisation » totale de notre pays. Certains faits pris, ici et là, peu importe le domaine, nous prouvent que cette façon diabolique de retourner le pays dans un sens autre, est déjà en marche. J’en veux pour preuve, l’excellent « dossier » que Fraternité Matin » en ses pages, 6 et 7, nous a proposé, ce mardi, cinquième jour du nouvel an avec pour titre : « Pollution sur l’autoroute du Nord, ce scandale des producteurs de béton qui n’a que trop duré à la baie du Banco ». Peu importe la nature du contrat foncier qui existe entre cessionnaires et attributaires de ces parties de terrains sur lesquels opèrent les sociétés. En effet, il pourrait s’agir, pour l’une ou pour l’autre ou pour les deux à la fois, d’un simple bail ou d’une vente définitive avec les documents à l’appui et dûment délivrés par le Ministère qui en a, seul, la compétence. Supposons que les deux sociétés qui ont pour activités principales de vendre du ciment préparé prêt à l’emploi immobilier et autres, disposent chacune d’un ACD, c’est-à-dire ce seul et unique acte qui confère la propriété sur le domaine foncier urbain chez nous, est-ce à dire qu’elles n’ont plus de compte à rendre à qui que ce soi ?

En d’autres termes, est-ce que la délivrance de l’ACD nous permet de faire ce que nous voulons au point de mettre en place (involontairement), les conditions de « tuer » à petit feu autour de nous ? Au point de créer les conditions d’une invisibilité routière qui pourrait être à l’origine de bien de désagréments corporels et matériels ? Selon les autorités du CIAPOL : « Il faut savoir que les poussières véhiculent autour des sites de production du béton des particules fines (Pm) de tailles différentes, selon le type de poussière. Celles-ci pénètrent en profondeur dans les poumons. Elles peuvent être à l’origine d’inflammations, et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires. De plus, elles peuvent enrober et transporter des composés cancérigènes jusque dans les poumons ». Si les propos de spécialiste du professeur Yapo Ossey ne vous font pas trembler de peur et surtout d’exaspération, moi si ! Ces hommes et ces femmes qui exploitent ces lieux donnent l’impression d’être des détenteurs légaux de permis de tuer !? En effet, pour toute défense, un responsable d’une des sociétés en question nous dit que leurs engins ne sont pas les seuls à rouler sur la piste qui fait près de 1500 m. Et qu’on devrait plutôt penser à réserver cette voie privée, à leurs seuls usages ! C’est en quelque sorte en tant que manager, l’unique et la seule solution qu’ils peuvent dégager pour mettre un terme à ce qui est en réalité, un gros problème d’environnement et de pollution. Je connais une grande Dame du prénom de Pulchérie, elle est la meilleure en réalisation et en production d’étude d’impact environnementale ici au pays.

Abidjan sous les

Malheureusement, depuis le 15 août 2020, elle a retourné ses études-là sur la célèbre prison de la MACA. Probablement que le ministère qui a délivré les papiers à ces opérateurs industriels, savait la nature des travaux qui allaient y être exécutés, mais il ne pouvait pas, en l’absence de cette étude, imaginer l’ampleur des conséquences environnementales qui allaient être émises à partir de cette zone. J’ose croire qu’en l’état actuel de mes acquis, que c’est encore « ceci qui explique cela » ! Ce que je ne comprends pas en retour, comment une société peut-elle mener ses activités tout en sachant qu’elle nuit gravement à la qualité de vie autour d’elle sans jamais prendre la moindre mesure de nature à corriger son intervention et à pérenniser son exploitation ? C’est-à-dire qu’elle se fait un maximum de pognons, en semant la mort et la maladie autour d’elle ! Impunément. Ceci aux nez et à la barbe de tous les spécialistes !  Avouez que c’est effarant et indigne de notre pays. Ce n’est pas parce qu’on n’a perdu notre BEAU rêve de pays émergent à l’horizon dernier, qu’on va se relâcher à ce point ! ? Il ne faut pas qu’on cède le pays à la folie capitaliste ! Le Pape a donc raison, lui qui a mis sur pied un comité restreint (au sein duquel figure notre compatriote Thiam), afin de plancher sur la réforme du capitalisme mondial. Si le dossier duquel je m’inspire pour ce papier a été suscité par les spécialistes du CIAPOL, je m’incline. Mais si tel n’est pas le cas, j’accuse tous les sachants qui auraient dû alerter la responsabilité publique sur l’éventualité des  risques encourus par les usagers occasionnels ou permanents.

L’OSER, qui est si prompt à nous envoyer des SMS de sensibilisation en fin d’année, est où dans ce dossier ? Je voulais également interpeller Monsieur le maire, mais je suis incapable de vous dire à quelle mairie appartient cette portion de terrain qui semble si habilement au confluent des problèmes !? Au demeurant, la solution ne sera jamais de bitumer le tronçon privé. Sinon il suffirait de ne plus déverser les restes de béton contenus dans les soutes des toupilles, pour que le malheur prenne fin ! Le fait est que les toupilles ne peuvent pas s’empêcher de perdre leurs restes parce qu’elles auraient enfin un tronçon de goudron pour elles seules. Le fait que ces engins, Dieu seul sait combien elles ont chacune, passent en non-stop sur ce tronçon de 1500 m, concentrent le déversement du béton en ce lieu. La solution définitive, vu qu’elles pourraient disposer d’un ACD, c’est de les délocaliser au plus vite. Et puis, je n’explique toujours pas comment nos autorités peuvent-elles donner des autorisations d’exploitation à des entreprises de cette nature, en ce lieu qui n’est pas répertorié comme une zone industrielle ni semi-industrielle, tout en sachant qu’elles pourraient être à la base d’une nuisance folle et affolante ? Il y a manifestement une faute et quelqu’un devra payer pour la santé des Ivoiriens.

On peut ne pas disposer d’une politique lisible en matière de qualité de la vie, tout en ayant un sens relativement bon en matière d’environnement ! A la décharge de la société en charge de l’enlèvement des ordures, vu qu’elle n’est pas (forcément) spécialisée dans l’enlèvement de ce type de déchet et bien d’autres encore, peut-être qu’il y a quelque chose à négocier pour plus de moyens afin de préserver la pauvre vie des balayeuses qui n’ont que leur nez pour manifester parfois bruyamment, leur ras-le-bol ! Au lieu de céder aux caprices de ce type d’entreprises qui cherchent à se rapprocher le plus possible des sites qui génèrent le maximum de travaux de construction, pensons dans un proche avenir, à leur dédier un site propre. Comme cela entre opérateurs ECONOMIQUES exerçant dans le même secteur et avec les produits, ils pourraient « s’empoisonner » mutuellement vu que leurs carnets de commandes respectifs est pleins pour dix voire, trente ans ! De grâce, protégeons ceux et celles qui ne peuvent pas s’acheter d’affilée deux cachets d’aspirine, quoique sa notoriété autrefois en vogue soit en chute !   Moi je n’ai pas libre !!! Il y a un fait qui est indéniable, ce pays-là et une certaine catégorie de sa population me donnent l’impression de l’aimer de moins en moins ! La preuve… ! Comme disent les sages : un viol en appelle un autre ! Si ça se trouve, le processus du viol est en marche il y a longtemps. Déjà ! C’est pourquoi je pense qu’il faut à ce pays, non pas une nouvelle génération, mais une génération pionnière de lanceurs d’alerte avec un statut qui les protège ! C’est notre seul salut !

KONE Kobali

Libre auteur, créateur

In le nouveau réveil / vendredi 08 janvier 2021 – N°5656 // www.lereveil.net