Sakozy et son ami Ouattara

Situation en Côte d’Ivoire: La France n’a pas d’autres choix, le peuple souverain doit prendre ses responsabilités

A propos du troisième mandat sollicité par le président sortant en Côte d’Ivoire, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires Etrangères françaises s’est récemment prononcé devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en ces termes :

« Nous sommes très vigilants sur la manière dont vont se passer les élections ». « Il y a un processus démocratique, je ne suis pas chargé d’apprécier la nouvelle Constitution. Ce serait de l’ingérence. Le président Ouattara a souhaité se représenter, c’est son libre choix ».

« Nous souhaitons que cela se passe dans les meilleures conditions de calme et que les habitants de la Côte d’Ivoire puissent s’exprimer très librement ».

 « Notre souci, c’est de faire en sorte que ces élections se déroulent de façon apaisée ».

Ces propos ont galvanisé le régime en place qui estime que la France cautionne le troisième mandat et que le débat est clos. Ce qui n’est pas juste. La France ne pouvait que mandater Le Drian pour tenir des propos d’apaisement. Car Emmanuel Macron ne veut certainement pas suivre les traces de Nicolas Sarkozy qui n’a pas hésité à s’ingérer ouvertement dans les affaires ivoiriennes en 2010-2011 au point de faire chuter Laurent Gbagbo qui, traduit devant la Cour pénale internationale, a été acquitté après 8 années de procès.

La France, étant vue comme l’instigatrice des troubles et coups d’Etat dans ses anciennes colonies, est en train de revoir sa copie. Elle ne compte plus s’ingérer militairement dans les affaires des pays africains.

Blaise Compaoré est par exemple tombé au Burkina-Faso en 2014 sans l’aide de la France. Ibrahim Boubacar Keita a chuté au Mali en 2020 sans l’ingérence du colon. La France sans le dire ouvertement, montre cette voie aux peuples Ivoiriens et Guinéens. A ces peuples de prendre leurs responsabilités.

Le Drian, affirme qu’ « il y a un processus démocratique » et que son « souci, c’est de faire en sorte que ces élections se déroulent de façon apaisée ». Quoi de plus normal.

Quatre candidatures ont été retenues par le Conseil constitutionnel aux ordres. C’est de la démocratie parce qu’il n’y a pas de candidature unique. Au même moment, elle souhaite des élections apaisées. Car elle sait que ce genre de démocratie où on choisit ses adversaires pour les élections est révoltant et inacceptable.

Mais au nom de ses intérêts en Côte d’Ivoire, la France appelle à des échéances pacifiques. Certaines personnes voient en cela, un jeu trouble de l’hexagone  et lui demande d’intervenir pour le retrait d’Alassane Ouattara. Ce qui n’est pas possible en ce moment. Les Français observent la situation de près. Malgré le fait que Emmanuel Macron a demandé à Alassane Ouattara de surseoir à son projet de 3è mandat, il s’entête en brandissant l’argument selon lequel la nouvelle Constitution de 2016 met le compteur de ses mandats à zéro. Finalement, la France n’a pas d’autres choix que de laisser le peuple souverain prendre ses responsabilités. Et c’est vers cette option qu’on s’achemine.

Nathanaël Yao