Jeannot Kouadio Ahoussou PDCI RDA politique congrès extraordinaire Sénat

Relations AEC-GC/Ahoussou Jeannot: «Ahoussou aime le PDCI, mais il préfère le RHDP à monnaie sonnante et trébuchante» (Un cadre de l’Aec-Gc)

Relations AEC-GC/Ahoussou Jeannot: «Ahoussou aime le PDCI, mais il préfère le RHDP à monnaie sonnante et trébuchante» (Un cadre de l’Aec-Gc)

« L’Eléphant » se souvient qu’à la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, il est venu à l’idée des Baoulés qui se sont retrouvés à Yamoussoukro, de créer une association qui allait leur permettre d’être toujours ensemble. Se sont-ils rendu compte qu’ils constituent une force dans ce pays ?
C’est ainsi qu’ils ont commencé à se réunir un peu un peu. Ayant senti que la petite idée d’au départ pouvait prendre une certaine allure voire des proportions grandioses, ils se sont alors retrouvés chez l’un des leaders lui-même Baoulé qui porte le nom qui sonne bien, Ahoussou Kouadio Jeannot.
En quelques réunions, un rendez-vous a été donné pour se retrouver à Yamoussoukro pour faire naitre l’AEC-GC signifiant Association des Elus et Cadres du Grand Centre.
Ahoussou Kouadio Jeannot a 68 ans, il a décidé de rejoindre jusqu’à nouvel ordre le RHDP qui signifie Rassemblement des Houphouëstistes pour la Démocratie et la Paix. Quittant ainsi le PDCI ou Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, de Henri Konan Bédié.
Ahoussou Kouadio Jeannot est à un tournant important dans sa carrière politique. Il a fini avec le côté avocat de formation et Premier ministre. Il a fait toutes ses classes au PDCI où son avenir semblait bouché.
Ne dites surtout pas que son maintien à la tête du Sénat avait été conditionné à son adhésion au tout nouveau parti unifié, Ahoussou assure que sa décision est avant tout une œuvre de conviction et affiche sa loyauté à Alassane Ouattara.
« Jeune Afrique » a posé une petite question à Jeannot Ahoussou-Kouadio : Pourquoi avez-vous décidé de quitter le PDCI et de rejoindre le RHDP ?
Lisons sa réponse : Je suis devenu président du Sénat dans le cadre du RHDP. Je me suis présenté aux élections dans ma région du Bélier en tant que RHDP car j’y ai cru. Je ne pouvais pas abandonner le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) en cours de route. Mes motivations sont historiques. J’ai toujours été contre la rupture entre le PDCI et le RHDP. Ma conviction a depuis longtemps été qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié devaient se remettre ensemble, car ce sont ces deux personnes que Félix Houphouët-Boigny nous a laissées. J’ai vécu assez douloureusement le coup d’État de 1999, lors duquel j’ai constaté que la rupture du consensus politique et social construit par Houphouët-Boigny avait été rompu. Dès janvier 2000, j’avais pris la liberté d’échanger avec ADO en formulant le vœu qu’il se rapproche de Bédié pour sauver la Côte d’Ivoire. À l’époque déjà, quand mes camarades du PDCI l’ont appris, j’ai été interdit d’accès à la maison du parti pendant un mois.
Une certaine analyse laisse entendre que certaines personnalités du PDCI ont rejoint le RHDP et sont très critiques de la gestion de Bédié. Suivons ce qu’en dit Ahoussou : « Je ne critique pas la gestion du président Bédié. Lui, il est dans les perspectives à long terme. Mais, je dis que la gouvernance au quotidien du parti, qui se fait en sanctionnant, n’est pas la bonne. Est-il normal qu’un monsieur comme Duncan, la deuxième personnalité de la Côte d’Ivoire, soit traduit devant un conseil de discipline pour des divergences d’opinions politiques ?
Le rapprochement entre le PDCI et le FPI
On se souvient que le quadrupède avait fait un focus dans lequel il avait analysé le paysage politique ivoirien en affirmant que des trois grands partis de Côte d’Ivoire que sont le PDCI, le RDR devenu RHDP et le FPI, aucun ne peut espérer gagner une élection présidentielle seul dans ce pays. Ahoussou Jeannot aussi est convaincu que le paysage politique ivoirien doit se regrouper autour de deux grands blocs, à l’image de ce qui ce passe au Ghana, et que la place du PDCI est auprès du RHDP et non du FPI ou des autres formations de gauche. Cependant, il faut faire la part des choses. Le président Bédié a une grande responsabilité. Il est le plus ancien des chefs d’État encore vivants, il est celui qui a connu le coup d’État. Ahoussou pense qu’il doit pouvoir se placer au-dessus de la mêlée pour réconcilier la classe politique, sans être partisan. Un journaliste peut se tromper, mais il dit plus la vérité non ?
ANTOINE EDO (Membre de l’AEC-GC)