Ong Playddo avec la delegation de Divo

Région du Gôh: L’Ong Playdoo veut instaurer un parlement des femmes à Gagnoa

Après le parlement des jeunes et des enfants, il y a une trentaine d’années, la Côte d’Ivoire pourrait bientôt avoir son parlement des femmes. Envisagé puis initié par l‘Ong Playdoo Côte d’Ivoire, en partenariat avec le Fonds National de la Démocratie, entériné par le Sénat Américain, un projet pilote de création du parlement des femmes devrait voir le jour dans quatre localités pilote de Côte d’Ivoire, dont Gagnoa.

Ong Playddo avec la delegation de Divo
Région du Gôh: L’Ong Playdoo veut instaurer un parlement des femmes à Gagnoa 3

Selon le directeur exécutif de l’Ong Playdoo, Donatien Gougoua Phouphouet, coordonnateur du projet ‘Parlement des femmes de Côte d’Ivoire’, 12 femmes dites « très dynamiques » et  trois hommes, dont la présence consiste à amener des hommes à s’approprier la cause féminine, vont composer chacun des parlements des quatre localités pilotes concernées, Divo, Gagnoa, Soubré et San Pédro.

Samedi 03 juillet dernier, il a conduit à Gagnoa, une mission de prospection des organisations de la société civile, notamment féminines, et d’information de ce qu’il y a un nouveau projet, devant assurer des plaidoyers dans le sens de la prise en compte des droits et des besoins des femmes, dans les processus décisionnels.

Le second volet de la mission a consisté à sonder les femmes et voir si ces dernières sont réceptives, et dans quelles mesures, elles pourraient être des « actrices actives » pour aider à faire de cette initiative, un succès à Gagnoa, a indiqué M. Gougoua.

« Il y avait un vide à combler », a insisté le directeur exécutif, pour justifier l’initiative de son Ong, qui constitue une grande première et qui répond à un besoin, notamment, celui d’amener la femme, à s’approprier les problèmes des femmes, dans le processus législatif de sorte que les lois votées, ne soient pas « aveugles du genre » et qu’elles prennent en compte, effectivement, et les droits et les besoins des femmes.

Dans la pratique, l’Ong assure depuis Abidjan, le relai, de sorte que, lorsqu’il y a un projet de loi, les parlements pilotes soient saisis et puissent l’analyser. Pour la première année, seuls cinq projets de loi seront récupérés et mis à la disposition des sections pour analyse. Elles seront initiées à la pratique des débats parlementaires, avec les techniques d’analyse de projet et/ou de proposition de loi, ainsi que les techniques d’analyse et de rédaction de lois.

Déplorant que dans les instances de prises de décision, les femmes soient sous-représentées, notamment 19% au Sénat et 12% à l’Assemblée nationale, il a indiqué que « qui mieux qu’une femme, pour s’approprier les problèmes des femmes, dans le processus législatif de sorte que les lois votées, ne soient pas aveugles du genre et qu’elles prennent en compte, et les droits et les besoins des femmes ».

Si à priori, le parlement des femmes s’intéresse à tout, il devra surtout veiller à ce que les lois adoptées ne soient pas aveugles du genre, notamment du point de vue des droits de la femme.

L’objectif du projet est d’innover avec ce projet, afin de faire bouger les lignes dans les processus décisionnels. Il est prévu à cet effet, la création d’une application, qui permettra d’aboutir au parlement digital des femmes, dans le cadre d’une application dénommée le Leadership des Jeunes et des Femmes pour l’Egalité, l’Autonomie et la Démocratie.

Notons que le projet de parlement des femmes à Gagnoa fait suite à celui de la justice transitionnelle, toujours initié par l’Ong Playdoo, et qui désigne un ensemble d’outils judiciaires et non judiciaires qui sont actionnés après les violations des droits humains occasionnés lors des conflits antérieurs. Peu connue, elle est une alternative aux situations après les crises.

Paul-Henry Kouman

Correspondant régional