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Pr Koby Assa lance des piques à Ahoussou Jeannot et consorts: «Militer au PDCI RDA est un choix politique des plus raisonnables. Comparativement à ceux qui ont deux cordons ombilicaux»

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Pr Koby Assa lance des piques à Ahoussou Jeannot et consorts: «Militer au PDCI RDA est un choix politique des plus raisonnables. Comparativement à ceux qui ont deux cordons ombilicaux»

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Pr Koby Assa Théophile
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Les sages du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) ont remis le couvert des ‘’Mercredis du Pdci’’, ce mercredi 25 septembre 2019, au siège dudit parti à Cocody. Thème de cette 5e conférence publique était intitulé : ‘’Le Pdci-Rda, une tradition de bâtisseur’’. Le conférencier du jour, Pr Koby Assa Théophile, ex-Secrétaire National chargé des études et prospectives du PDCI RDA, Membre du Comité des Sages, a entretenu l’auditoire.

LE PDCI RDA, UNE TRADITION DE BATISSEUR
Je remercie infiniment le Comité des Sages et le Comité Exécutif de m’avoir fait l’immense honneur de me confier la responsabilité de développer le thème du cinquième acte du PDCI-RDA dans le cadre du dialogue intergénérationnel entre Anciens et jeunes militants du Parti.
Je l’ai accepté à la foi avec joie mais aussi d’appréhension au regard du succès des autres conférences. Je mesure toutes les difficultés d’un tel défi surtout avec la brièveté du temps qui m’a été imparti, en quatre jours, pour traiter le thème du « PDCIRDA, une tradition de bâtisseur.
Vous aurez à subir en conséquence les contraintes d’une expérience académique dont le principal avantage est de donner la possibilité d’observer l’évolution socio-économique et politique du pays sous ses différentes facettes à partir de multiples disciplines. Une des exigences de cet univers académique est la recherche de la vérité dans la neutralité. Cette contrainte s’impose donc à moi en tant qu’universitaire, mais en même temps un ancien membre actif du Bureau politique et aujourd’hui un membre du Comité des Sages. Il est difficile d’être à la fois neutre et partisan.
Nous nous attendons de plus en plus parler des performances des derniers venus. Aux différents carrefours de la confrontation des idées sur la pertinente question des efforts déployés par le PDCI-RDA pour re-émerger comme le Parti Bâtisseur d’un pays auquel il a donné une audience internationale avant les bouleversements intervenus en Côte d’Ivoire avec l’irruption des militaires sur la scène politique. Son effet le moins contestable est qu’il a plongé notre pays dans un cycle infernal de crises de légitimité et d’incertitudes très critiques face à l’avenir. Des militants mal informés seraient fondés à douter d’un discours sur les aptitudes organisationnelles de notre Parti à pouvoir prétendre être un bâtisseur.
La présente conférence n’a pas pour but d’ouvrir un débat sur les performances comparées de nos formations politiques. Notre intervention portera sur le tronçon de notre histoire qui s’étend de 1960 à 1999 pour permettre à nos militants de comprendre les processus par lesquels nous avons fait émerger la Côte d’Ivoire au rang d’un des pays africains les plus crédibles.
Je me suis mis dans la peau d’un jeune militant du PDCI RDA qui me poserait la question suivante : Tonton, pourquoi est-ce qu’on dit que le PDCI a une tradition de bâtisseur ? En guise de réponse, je lui ai répondrais : c’est vrai, mon fils, ce Parti que l’on dit Vieillot traîne effectivement une tradition de bâtisseur dans un jeune pays : la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire et le PDCI sont tous deux liées par leurs destins de par leurs fortes personnalités respectives et leur responsabilité dans la construction de l’avenir des jeunes générations.
Passer en revue l’ensemble des thématiques qui permettraient de montrer le PDCI RDA en action de 1960 à 1999 dans l’élaboration de notre Nation serait une entreprise fastidieuse dans le temps imparti à cette cinquième conférence du Comité des Sages. La focalisation sur le seul thème de l’agriculture initialement prévu aurait occupé tout l’espace-temps de cette conférence. « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture ». Tel était le générique qui ouvrait les émissions de la RTI du temps du Président Houphouët-Boigny. Son ministre de l’agriculture renchérit en écrivant dans l’introduction de sa thèse de doctorat d’Etat en géographie en 1977 : « La Cote d’Ivoire, c’est l’agriculture, parler de l’agriculture, c’est parler de la Côte d’Ivoire tout court ». De fait, l’agriculture est un thème fédérateur par la multiplicité des substances qui concourent à moderniser cette activité en milieu non traditionnel : par exemple les potentialités naturelles, les ressources humaines, scientifiques, technologiques et financières, le transport et les infrastructures de circulation, les politiques publiques etc…Ce sont des éléments constitutifs pour élaborer une stratégie globale de développement d’une jeune nation comme la nôtre qui ambitionnait de décoller au sortir de la colonisation. Ce thème retenu initialement par le Comité des Sages tient sa pertinence des raisons complémentaires suivantes :
L’agriculture est un thème scientifiquement adéquat pour argumenter sur l’aptitude du PDCI RDA à bâtir en transcendant les émotions. Elle est une activité créatrice de richesses qui a impliqué le plus grand nombre des citoyens composant notre société qui place les acteurs centraux au carrefour des sciences de la nature et de l’homme. L’agriculture continue de demeurer le pilier de l’économie nationale après six décennies d’indépendance. L’agriculture est le secteur d’activité économique qui a le plus contribué à la structuration de l’espace national depuis l’aube de notre indépendance. L’activité agricole continue de demeurer un puissant levier d’intégration nationale et régionale par ses incidences sur les brassages physiques et culturels de migrants internes et internationaux dans un melting-pot unique en Afrique Occidentale. Notre agriculture a été révélatrice de l’aptitude des chercheurs Ivoiriens à la découverte scientifique et à l’innovation technologique, et un motif de fierté nationale avec les performances du CNRA et de nos agronomes.
Un tel thème ne pouvait être développé que par un acteur majeur de la construction de notre pays : l’ex ministre de l’Agriculture, Abdoulaye SAWADOGO, un des 149 Compagnons de l’Aventure de 1946, la première génération de cadres Ivoiriens formés en France à l’initiative du Président Houphouët-Boigny pour prendre la relève des colonisateurs. Cet illustrissime membre du Comité des Sages du PDCI RDA a été malheureusement empêché par des contraintes de dernières minutes mais ce n’est que parte remise. Cependant, il n’y a pas que l’agriculture pour parler de la tradition de bâtir du PDCI RDA.
UNE TRADITION s’entend une coutume pratiquée sur une longue période. On trouve des traditions à différents niveaux communautaires, qu’il s’agisse de clans, de tribus, d’ethnies, de groupes culturel plus ou moins étendus à l’échelle de tous les continents et de toutes les civilisations. Instituer des traditions est inhérent à l’homme.
Dans les traditions religieuses, « il s’agit d’un ensemble de vérités de foi qui ne sont pas dans la révélation écrite, mais qui sont fondées sur l’enseignement constant et les institutions d’une religion » selon le Petit Robert.
Au total une tradition renvoie à une manière d’agir ou de penser transmise et perpétuée de génération en génération, surtout dans le domaine culturel. En tout état de cause, les militants du PDCI seraient fondés à se demander s’il existe une tradition dans notre Parti, et comment elle est transmise aux militants, lui qui a l’avantage d’accumuler une profondeur historique de trois générations, et s’il a également le souci de valoriser cette tradition pour perpétuation dans l’espace et le temps.

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BÂTIR
Est bâtisseur celui qui bâtit, qui édifie, qui fonde quelque chose. La consonance est surtout matérielle dans le domaine politique. Les grands Partis politiques et leurs dirigeants marquent l’espace et le temps à travers leurs réalisations et s’immortalisent ainsi. Même si ces certaines de leurs réalisations sont des œuvres collectives impliquant des créateurs associés à la conception.
Dans le domaine politique cependant, on ne peut se contenter des réalisations matérielles pour évaluer l’aptitude à Bâtir d’une organisation en faisant abstraction de critères composites qui sous-tendent les dimensions matérielles. D’où la primauté des idéologies et des valeurs associées aux réalisations dans l’élaboration d’une Nation. Celles-ci sont au cœur des processus de mobilisation d’acteurs de toutes catégories. Sans les valeurs, il est difficile, voire impossible de cristalliser une vision et/ou des projets en réalisations concrètes ou même de susciter des changements significatifs par la créativité novatrice.
Pour approcher les problèmes de construction de l’avenir des organisations, les prospectivistes assimilent le processus du développement au planting et à l’entretien d’un arbre pour en récolter les fruits. Les racines de l’arbre sont constituées par les idéologies, les valeurs et les compétences développées par une organisation. Le tronc de l’arbre représente l’organisation pour concevoir et réaliser des projets. Le sommet de l’arbre correspond aux branches et aux feuilles et porte les fruits. Un bon arbre se reconnaît à la qualité de ses fruits. C’est sous cet angle qu’est approché la plus importante partie de ce développement qui est consacrée à la démarche par laquelle notre pays a été bâti par le PDCI RDA. L’arbre planté par le PDCI RDA a produit de bons fruits. C’est pourquoi il continue s’attirer pour se mettre sous son ombre, même en période de crise.
L’IDENTITE DU PDCI-RDA ET DE LA CÔTE D’IVOIRE
Le PDCI RDA est un Parti politique né le 19 avril 1946 ; il a une exceptionnelle longévité (73 ans) pour un Parti politique africain, le deuxième après l’ANC en Afrique du Sud; il figure parmi les quatre partis politiques au monde dans cette catégorie d’âge ; sa lutte pour l’indépendance a été axée sur la défense du monde paysan pour une meilleure rémunération de son travail, en s’appuyant sur le Syndicat Agricole Africain ; il a gouverné la Côte d’Ivoire de 1960 à 1999 et mis en place les fondamentaux d’un pays pour le développement qui ont donné son audience internationale à la Côte d’Ivoire ; le PDCI demeure la seule section territoriale du RDA encore politiquement active et ayant un poids significatif pour pouvoir reconquérir le pouvoir perdu par l’irruption des militaires sur la scène politique nationale en 1999 ; il est le seul Parti politique ivoirien à avoir gouverné dont l’existence n’a jamais été fondée sur le flirt avec l‘armée.
La politique du PDCI-RDA a fait de la Côte d’Ivoire le premier pôle d’attraction démographique de l’Afrique Occidentale dans un melting-pot intégrant au minimum 26% d’étrangers (recensement de 1998). Notre pays est de par les stratégies passées et la volonté du PDCI RDA la locomotive de l’UEMOA et un pays clé de la CEDEAO. Les structures socio-économiques de notre pays à l’aube du troisième millénaire sont encore très proches du modèle imprimé par la gouvernance du PDCI-RDA depuis son indépendance.
L’importance du PDCI RDA et du PDCI ont été liées pendant quatre décennies dans l’élaboration de notre Nation au point que cela a développé certaines traditions qui tendent à se perpétuer comme nous le verrons dans la suite de notre développement.
LE PDCI-RDA ET LES RACINES DE LA CÔTE D’IVOIRE
Nous étions au début de l’indépendance dans un contexte de parti unique bien que la loi fondamentale ait retenu le multipartisme. Les idéologies, valeurs et compétences relèvent du projet de société du PDCI-RDA. Celles-ci ont déjà été développées dans la conférence du Vice-président Bombet. Ce sont la culture de l’attachement à la Paix comme préalable à tout développement ; le Dialogue pour régler nos différends entre nous et d’éventuels adversaires ; la Non-violence comme arme de combat politique, la Discipline la Solidarité et la fidélité.
Nos adversaires attribuent le respect scrupuleux de ces valeurs par nos militants à une couardise. L’histoire de nos rapports avec le régime colonial à Abidjan, Dimbokro, Séguéla etc., la marche des femmes sur la prison de Grand Bassam prouvent qu’il n’en est rien.
La tradition de la culture de la Paix continue de coller à la peau des militants du PDCI-RDA et est largement partagée par les Ivoiriens, même en ces temps de turbulence où il y a eu de vaines tentatives de liquidation juridique de notre Parti par d’anciens alliés. Le fragile équilibre actuel de paix repose en Côte d’Ivoire sur l’attitude houphouésienne (E-C Bombet) des militants du PDCI et une large majorité d’Ivoiriens de bonne volonté. C’est une tradition à préserver pour les futures générations.
LE PDCI-RDA ET LES COMPETENCES DE LA NATION
Au moment où la Côte d’Ivoire accédait à l’indépendance, on pouvait compter au bout des doigts le nombre de cadres de niveau universitaire. Il a donc fallu compter au départ avec les premiers cadres issus de William Ponty au Sénégal en attendant le retour de la première vague de 149 jeunes Ivoiriens envoyés en France en 1946 à l’initiative du député Houphouët-Boigny. C’est donc une équipe soudée composée par les premiers animateurs de la vie politique nationale issue du Syndicat Agricole Africain qui a constitué les ressources humaines de base pour asseoir la tradition de bâtisseur du PDCI-RDA.
Bien que n’étant pas de niveau universitaire pour la très grande majorité d’entre eux, on peut noter leur très grand mérite en relevant la rigueur avec laquelle ils ont géré la première phase de la mise en place des fondamentaux du développement du pays.
Le développement du capital humain a été la première priorité des priorités du parmi les options stratégique du PDCI-RDA, avant même l’agriculture, puisque 40% du budget national ont été consacrés au début à la formation des hommes pour la mise en place d’institutions solides devant soutenir la politique nationale de développement. C’est entre 1970 et 1980 qu’ont commencé à arriver les premiers contingents importants d’universitaires, une période qui coïncide avec l’accélération des programmes de développement par la mise en œuvre des plans quinquennaux issus de l’étude prospective Côte d’Ivoire 2000 en 1973-1974. A telle enseigne qu’un ministère de l’ivoirisation des cadres a été créé pour canaliser l’utilisation des cadres nationaux dans la relève de l’assistance technique française notamment.
L’HERITAGE COLONIAL
Au début de l’ère coloniale, le Gouverneur Reste écrivait ceci à propos du niveau du développement de la Côte d’Ivoire : “ Une nature indomptée. Pas de routes, pas de moyens de communication, des sentiers se développant à l’infini dans les plaines, au milieu des hautes herbes. Des pistes se perdant dans la forêt, à travers les dédales de grands arbres, des lianes et des palmiers […] Pas de ponts, des lianes tressées enchevêtrées permettant seules, à défaut d’embarcations, le passage des cours d’eau tumultueux (exemple du pays Yacouba en Côte d’Ivoire). Pas de cités, au sens que nous donnons à ce mot, des villages perdus à l’orée de la forêt […] Pas d’industries. Pas d’écoles. Pas d’hôpitaux”.
L’observation de l’évolution de notre pays au seuil du troisième millénaire révèle des milieux physiques et humains profondément remaniés et en mutation accélérée. Si le Gouverneur Reste pouvait ressusciter, il réviserait sans doute certaines pages des afro-pessimistes après avoir parcouru nos régions, tant est profond le fossé qui sépare le passé du présent depuis les interventions planifiées de la puissance publique quelques décennies seulement après l’indépendance, sous l’égide du PDCI RDA.
Depuis l’irruption du phénomène colonial en Côte d’Ivoire, les politiques publiques en peuvent être définies comme des actions conduites par l’Etat pour organiser la vie de la Nation. Elles ont été des vecteurs puissants d’innovation et de transformation des structures géographiques. Un regard rétrospectif lucide de ces politiques permet en effet de repérer des changements structurels de l’espace, résultats des stratégies passées avec leurs promesses et /ou désillusions.
Les politiques publiques sont ainsi des instruments pédagogiques commodes non seulement pour initier le public ivoirien aux premiers ingrédients de la prospective des territoires, mais aussi apprécier l’efficacité des acteurs gouvernementaux dans l’actualisation de leurs projets de sociétés.
La finalité du pouvoir métropolitain était l’enrichissement du trésor français. Les e
Le développement de l’agriculture a été une nouvelle donne majeure et fondamentale à inscrire parmi les mutations structurelles de l’économie et de la société. Pour la colonisation française, le gouverneur Angoulvant affirme sans ambiguïté qu’il s’agit de « contribuer à la prospérité de la France en offrant des débouchés à son commerce et en lui fournissant en retour des denrées coloniales» .Après l’installation de comptoirs pour garantir des débouchés à ses propres produits, l’impulsion du gouverneur Angoulvant a priorisé l’agriculture grâce à l’introduction par la contrainte du cacao alors que les populations s’y opposaient en ébouillantant les fèves destinées aux plantations. « Il a fallu l’exemple de quelques audacieux parmi l’élite de l’époque et des trésors de ruse pour arriver à conduire les premiers vergers jusqu’à l’entrée en production »
Avec le café et le cacao, le réseau routier et le port d’Abidjan sont les deux autres héritages laissés par le colonisateur français en 67ans. Nous verrons plus loin ce qu’ils sont devenus sous la gouvernance du PDCI RDA.
L’ENTREE EN JEU DES POLITIQUES PUBLIQUES DE SOUVERAINETE ET LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL SOUS LA GOUVERNANCE PDCI-RDA
Comment tout a commencé
La prospective sans l’histoire, surtout sans rétrospectives, n’est pas crédible. L’itinéraire du développement de notre pays été tracé en se fondant au départ sur la réflexion sur le long terme. Il faut y voir une influence de la démarche à la française, au lendemain de la seconde guerre mondiale, où la métropole était en pleine reconstruction, en s’appuyant sur « la planification, une ardente obligation » (Général De Gaulle). Ministre dans plusieurs gouvernements français jusqu’au rang de ministre d’Etat, Houphouët ne pouvait pas ne pas avoir été influencé par cette philosophie technocratique de l’action gouvernementale et un savoir-faire dans l’organisation et la gestion de l’Etat qu’il a tenté de reproduire dans son pays devenu indépendant.

Trois études prospectives ont été conduites sous le régime du premier président ivoirien : Côte d’Ivoire 2000 en 1973-1974 ; Côte d’Ivoire 2010 en 1983-1984, et Côte d’Ivoire 2025 en 1993-1995, soit une réflexion prospective tous les dix ans. Cette tradition a été soutenue et renforcée par ses successeurs dans une stabilité dynamique qui honore tous nos Présidents malgré leurs différences idéologiques. Côte d’Ivoire 2025 lancée par Houphouët a été poursuivie et validée en 1995 sous le régime Bédié après la disparition du Père de la Nation. L’étude Côte d’Ivoire 2040 initiée sous le régime du Président Gbagbo, a été elle aussi poursuivie achevée et validée en conseil des ministres par le régime du Président Ouattara le 30 septembre 2015. La pérennisation de cet héritage laissé par le PDCI comme au niveau des recensements démographiques dépendra de la volonté politique des futurs gouvernants et des relais de la recherche universitaire.

Un autre trait caractéristique des études prospectives ivoiriennes est le souci qui a animé tous nos présidents : articuler prospective et stratégie. « (…) Troisième et dernier sujet : l’Assemblée et le Conseil économique et social seront appelés à délibérer sur le développement économique, culturel et social en se prononçant d’abord sur un projet de plan intérimaire concernant 1962 et 1963 ; ensuite sur une loi d’orientation définissant la politique à suivre et les objectifs à atteindre, énumérant de surcroît les études à effectuer qui permettront d’établir les programmes d’investissement des dix prochaines années. L’objet en sera de construire une puissance économique du pays sur des bases rationnelles, avec le support des connaissances scientifiques et techniques et à partir de l’homme ivoirien, de ses besoins, de ses possibilités, de son idéal et de son enthousiasme. Une fois cette puissance construite, nous pouvons bâtir l’édifice social qui mettra à la portée de tous les moyens. (Félix Houphouët-Boigny, discours à l’Assemblée Nationale,15 janvier 1962).

« L’homme balloté entre la crainte du pire et l’espoir du meilleur ne connaît pas son avenir. Aussi, ne serait-ce que pour exorciser de telles inquiétudes, l’intérêt d’une étude nationale prospective se justifie pleinement au plan philosophique. Cette étude n’en recouvre pas moins un réel besoin d’adaptation pour affronter la complexité annoncée du 21e siècle. La Côte d’Ivoire ne peut échapper aux lois de la globalisation de l’économie et de l’intensification des échanges qui, durant ces dernières années, ont remodelé l’espace géopolitique en termes de déréglementation, de concurrence, de compétitivité de pôles économiques et aussi de mutations technologiques. Dans un tel environnement, tous ceux qui participent à la vie économique et politique doivent pouvoir disposer de points de repères fiables, d’un cadre de références, pour prendre des décisions à temps et mener des actions en confiance. D’autant que les projets des économies nationales doivent se montrer de plus en plus ambitieux et performants ». (Henri Konan Bédié, préface de l’étude prospective Côte d’Ivoire 2025).

Plus près de nous, le Président Ouattara renchérit : « Je me réjouis également de ce que toutes les études prospectives ivoiriennes aient débouché sur le vote, par le Parlement, de lois-plans et de lois-programmes budgétisés puis régionalisés pour faciliter leur mis en œuvre. Ainsi, le schéma d’aménagement harmonieux du territoire national jusqu’à l’horizon 2000 figurait dans le plan quinquennal 1976-1980, comme une boussole des réflexions prospectives et stratégiques de long terme. De même, la troisième étude Côte d’Ivoire 2025, a inspiré la conception des projets de l’Eléphant d’Afrique entre 1995 et 1999. Pour ma part, tirant les leçons des expériences passées et tenant de la nécessité d’accélérer le rythme du développement économique et social, pour le bien-être des populations et au profit des générations futures, mon gouvernement a renoué avec la planification opérationnelle dès la fin de la crise postélectorale. Ainsi, le Plan National de Développement (PND) 2012-2015 a permis de stabiliser puis de relancer l’économie après plus d’une décennie de crise. Intégrant les conclusions de l’étude Côte d’Ivoire 2040, le PND 2016-2020 s’inscrit dans la perspective de l’émergence en 2020… ».(Alassane Ouattara, préface de l’étude prospective Côte d’Ivoire 2040). Par la volonté commune de tous ses présidents, la Côte d’Ivoire est ainsi devenue une terre africaine de prospective à l’initiative du PDCI-RDA.

Un schéma de cohérence territorial pour l’horizon 2000
La structuration du territoire a été résolument volontariste en visant pour l’horizon 2000 l’émergence de pôles urbains, l’agriculture demeurant le fer de lance du développement. Le désenclavement des régions grâce à des infrastructures routières et ferroviaires pour renforcer la solidarité entre les régions autour de ces vecteurs d’innovation post colonial ont été des préoccupations constantes des planificateurs. De grandes opérations de développement à l’échelle de tout le territoire vont engendrer des ruptures dans les continuités traditionnelles du peuplement et l’amorce d’une densification économique de l’espace selon un gradient sud-nord à l’avantage du sud.
Les difficultés rencontrées pour inverser cette tendance lourde sont, après bientôt six décennies d’efforts, au cœur des enjeux actuels du rééquilibrage du développement régional. Qu’en est-il de l’émergence des pôles urbains ?
Les pôles urbains programmés ont effectivement émergé

Au regard du bilan actuel de l’urbanisation en Côte d’ivoire, on relève que les pôles urbains projetés par l’étude prospective Côte d’Ivoire 2000 réalisée en 1973-1974 et mis en œuvre dès le plan quinquennal 1976-1980 ont effectivement émergé. Sur le front maritime, Abidjan et San-Pedro étaient des pôles majeurs à vocation maritime qui devaient commandent de vastes arrières- pays. Bouaké au centre, Man à l’Ouest ; Korhogo-Ferké au Nord ont été projetés comme des pôles d’équilibre principaux qui ont également émergé et qui se maintiennent dans la dynamique impulsée au départ. Mais des villes non programmées comme pôles d’équilibre principaux : Daloa, Yamoussoukro, Gagnoa et Divo ont évolué, surtout Daloa, au rythme des pôles projetés au regard du tableau de la hiérarchie des villes ci-après en 2014. Elles se localisent dans les zones à plus fortes concentration démographique du pays en zone forestière après la métropole abidjanaise. Cette évolution est due à l’émergence de la seconde boucle du café-cacao entre 1950 et 1970. Quant à Yamoussoukro, ce sont les effets des investissements massifs pour aménager la nouvelle capitale nationale qui justifient son dynamism
La France a posé les bases du désenclavement du territoire en reliant par des routes en terre tous les postes coloniaux. C’était déjà en 1960 une avancée notable si l’on considère le vide total en routes 67 ans auparavant, à la naissance de la colonie. Les conditions étaient réunies pour passer de la marche à pied et/ou du portage des colons au transport par automobile des hommes et des biens. Mais les déplacements étaient lents. A la veille de l’indépendance, se rendre dans les extrêmes nord et nord-ouest, à l’ouest et au sud-ouest à partir d’Abidjan relevait encore d’une épopée qui pouvait prendre plusieurs jours par voie routière. Aujourd’hui, « Par autocars, les principales villes du nord sont à moins de 10 heures d’Abidjan. Même s’ils mettent plus de temps, les camionneurs ne sont pas moins rassurés d’arriver régulièrement à bon port, quels que soient la saison et le type de temps ».
Les voies bitumées, (600 Km environ en 1960) gravitaient dans un rayon de 200 Km vers l’est dans la première boucle du cacao jusqu’à Abengourou ; vers les anciennes capitales (Grand Bassam et Bingerville) ; vers Dabou-Ndouci-Tiassalé et ne dépassaient pas la latitude de Toumodi. Les cartes de l’évolution du réseau routier de 1960 à la veille de l’an 2000 situent qualitativement l’effort déployé par la nation souveraine pendant quatre décennies parmi lesquelles 30 sous le régime politique autoritaire du parti unique, et du capitalisme d’Etat planifié avec souplesse comme modèle économique. Le bitume est sorti de la zone forestière (nord de Bouaké) et du huitième parallèle entre 1970 et 1975), soit 15 ans après l’indépendance et 82 ans après le début de l’ère coloniale. Cette dynamique s’est poursuivie vers le nord en direction de Korhogo et Odienné au terme de l’âge d’or de la planification en 1980. Bouna au nord-est a cessé d’être un « Finistère » en 1997 avec le bitumage de l’axe Bondou- Bouna.
LES MOYENS MIS EN ŒUVRE POUR ARTICULER PROSPECTIVE ET STRATEGIE
Les comptes de la nation pour la période 1971-1980 ont estimé l’investissement global effectué dans les régions à 2 223, 2 milliards sur la base des dix lois-programmes. Les pôles de Yamoussoukro, Sans Pedro et Abidjan-Bingerville-Bassam se démarquent comme les espaces priorisés dans les investissements publics. Au regard de leur poids relatif sur le démographique, le Nord et le Centre ont été les deux autres régions privilégiées, contrairement aux idées reçues, surtout pour le Nord. Seul le Nord-Est peut véritablement être qualifiée de marginale au regard des investissements réalisés. « C’est grâce à l’organisation des fêtes tournantes dans les chefs-lieux de régions que Bondoukou a pu bénéficier de 3,5 milliards de (F/1981) pour la construction d’un abattoir, un hôtel, améliorer les performances des réseaux téléphonique, électrique, et la distribution d’eau, équiper la ville d’un marché, d’un stade, aménager la voirie et des résidences officielles (présidence, préfecture)…»
Ventilation des investissements de l’Etat 1971-1980 au profit des régions


Régions Montant
Publiques (Milliards F/CFA) Equivalant tête habitant Poids de la population en année médiane % des ressources affectées
Nord 214 342 770 9,3 8,6
Ouest 122,4 169 975 10,9 4,9
Centre-Ouest 143,3 183 130 11,7 5,8
Centre (non compris
Yamoussoukro) 593,8 375 995 23,5 23,8
Yamousoukro 211,5 2 106 725 1,5 8,5
Est 13,1 35 145 5,6 0,5
Sud-Ouest 266 1 364 355 2,9 10,7
Sud (non compris Abidjan) 251,9 207 945 18,1 10,1
Abidjan (y compris Bassam,Anyama,Bingerville) 673,2
605 625 16,5 27,1
TOTAL 2 223,3 100% 100%


Source: Ministère de l’Econome et des Finances, Les comptes de la Nation
On pourrait aller beaucoup plus en profondeur dans la ventilation des ressources financières par année et par secteur d’intervention pour apporter un éclairage sur les disparités régionales. Mais nous préférons nous appesantir sur un autre aspect géographique portant sur le système spatial engendré par les politiques du nouvel Etat indépendant. Ses empreintes ont été gravées sur le terrain depuis bientôt six décennies.
Il n’y a pas eu que l’agriculture et l’équipement du territoire
La formation du capital humain dans un pays dont le nombre d’universitaire à la veille de l’indépendance pouvait se compter au bout des doigts a permis de remplacer les coopérants français dans l’enseignement secondaire et supérieur. Elle est la première richesse de la nation créée par le parti libérateur et ses bâtisseurs. Les grandes écoles de Yamoussoukro, les lycées d’excellence de Yamoussoukro (dans un piteux état aujourd’hui) et d’Abidjan, les instituts de recherche etc. témoignent de la volonté stratégique accordée à la priorisation de la formation du capital humain avec 40% du budget national consacré au début de l’éducation. Passons outre le secteur énergétique avec les barrages d’Ayamé 1 et 2, de Kossou et Taabo, de Bouyo et les productions d’Azito et des centrales thermiques de la CIPREL logées au port d’Abidjan, sans oublier le vaste réseau de distribution d’énergie électrique, domaine d’Etat géré par la vague d’ingénieurs ivoiriens formés par KONAN Lambert de l’EECI. Le PDCI a ouvert la plus grande raffinerie de pétrole de la sous-région et a rendu la Côte d’Ivoire exportatrice d’énergie électrique dans les Etas circonvoisins. Et dire enfin que nous avions une importante flotte maritime destinée à transporter au moins 40% du volume des marchandises sortant de nos ports, et que nos partenaires extérieurs nous ont recommandé de vendre ces bateaux au motif que l’Etat n’avait pas à s’ingérer dans la création de richesses par des entreprises d’Etat ! Nous avons raté ainsi notre ambition nationale de devenir une puissance maritime régionale sous la direction de l’amiral LAMINE FADIGA. Et dire encore que nous étions autosuffisants en riz en 1977, grâce à la SODERIZ sous la direction de feu OULAÏ KEMIANGNAN, une « Mauvaise chose » que les bailleurs extérieurs de fonds nous ont déconseillée au profit de l’importation de riz ! Voilà comment certains futurs neufs projetés par le pouvoir PDCI n’ont pu s’actualiser.

Passons outre également les autres interventions planifiées qui ont permis de poser les fondamentaux de la modernisation du pays par la benjamine des pays francophones de l’Afrique Occidentale devenue le pôle d’attraction économique et démographique majeur de l’Afrique Occidentale francophone, et qui continue de le demeurer, malgré certains regrettables gâchis de le Refondations et autres rebelles qui ont ouvert l’épisode d’un « changement démocratique » fondé sur la force des armes avec son corollaire de crises de légitimité depuis l’éviction du PDCI du pouvoir. Dans le challenge ivoirien pour le progrès, la période 1960-1980 a été capitale pour la mise en place des fondamentaux du développement et de la modernisation de la Nation avec un taux moyen de croissance économique de 7% l’an supérieur au taux de croissance démographique. Les partis politiques ivoiriens désireux de prendre la relève du PDCI RDA ont la lourde responsabilité de maintenir le pays au minimum au niveau où la barre leur a été laissée.

Démystification

Cessons donc d’agiter l’épouvantail du déclin de la Côte d’Ivoire si une autre formation politique accède au pouvoir aujourd’hui. Au regard du bilan des stratégies antérieures conduites par le PDCI RDA, il y a eu le cycle du « miracle ivoirien » pendant les « vingt glorieuses » de 1960 à 1980. Le pays a connu d’autres avancées avec Bédié au pouvoir entre 1994 et 1999 en prélude au déploiement du programme de l’Eléphant d’Afrique jusqu’à l’horizon 2025. Une rétrospective de indicateurs macro-économiques de cet épisode le confirme avant l’irruption des militaires sur la scène politique nationale, pour ceux qui auraient la curiosité de faires quelques recherches sur la question. Il est absolument faux de penser que la Côte d’Ivoire s’effondrerait sous l’égide d’un autre parti ou d’une autre coalition de partis. Acceptons donc l’hypothèse que tout parti candidat à la gouvernance de ce pays le développera sur les pierres angulaires et les piliers de l’héritage légué par le PDCI RDA. Mais à la seule condition que ceux qui ne sont pas au pouvoir ne concoctent pas de stratégies pour rendre le pays ingouvernable, que l’on ne fasse pas l’apologie des coups d’Etat, et que ceux qui sont au pouvoir n’usent pas à leur tour de méthodes anti-alternance démocratique pour s’y’éterniser. Nous sommes malheureusement, dans notre Côte d’Ivoire actuelle aux avenirs peuplés d’incertitudes, au cœur de ces cas de figure regrettables, et de la problématique du malaise négro-africain face aux enjeux électoraux avec des tripatouillages pour rédiger des constitutions opportunes au service d’intérêts claniques. Les Ivoiriens, fatigués, sont en quête du messie qui les délivrera du syndrome de ces tripatouillages et des crises de légitimité à répétitions depuis 20 ans pour notre pays. Ce n’est pas un bon signe et surtout pas un indicateur d’émergence. Que sert à un citoyen de voir battre des records de taux de croissance et de construction d’infrastructures hyper modernes si la gouvernance de son espace politique ne lui permet pas de vivre dans l’espérance d’une quiétude au lendemain de chaque élection, cependant que le taux de pauvreté augmente ?

Message aux jeunes

Il est important de souligner que le PDCI-RDA, à l’aube de l’indépendance, avait un souci réel d’autonomie de pensée interne -souci aujourd’hui amoindri- en matière de politique publique de développement territorial, et également une volonté de puissance ivoirienne régionale, doublés par un esprit de compétition fléchant l’ambition d’émerger parmi les nations nègres dans certains domaines d’intervention publique tels l’agriculture, l’éducation, les infrastructures de transport, de circulation et de communication. Le fait d’avoir eu la première télévision nationale en 1963 fit grand bruit à l’époque contre nous. Certains qui sont venus après nous, nous devancent hélas aujourd’hui ! sur le plan de la liberté d’expression à la télévision. 0

Au total, Il n’y a vraiment rien de nouveau sous le soleil ivoirien en matière de stratégie d’équipement et de développement territorial. Les Ivoiriens et la communauté internationale dont l’ancienne métropole n’ont rien à redouter du retour du PDCI, Parti Bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne qui aspire à revenir au pouvoir en 2020. « Que le pays ait été solidement pensé dans la première phase de sa construction, Il n’y a pas de doute et cela grâce à l’important effort de planification mené par des équipes chevronnées animées par la volonté de réaliser des performances sociales hardies. Malgré le pragmatisme affiché, le refus de s’engager dans des débats idéologiques, les bâtisseurs de notre système économique n’ont pas moins fait preuve de cohérence de rigueur et de cohérence dans la mise en place de ce que l’on a pu qualifier de capitalisme d’Etat ont été la locomotive. […] Le relèvement général du niveau de vie [notre taux de pauvreté était de 10% en 1985 contre 46% aujourd’hui !] découle de tous les efforts de conception dans la réalisation des programmes économiques tant dans les campagnes que dans les villes ». (Hauhouot Asseypo Antoine dans Développement, Aménagement, Régionalisation en Côte d’Ivoire, EDUCI, 2002, p. 351).

Militer au PDCI RDA est un choix politique des plus raisonnables. Comparativement à ceux qui ont deux cordons ombilicaux en plus d’un cœur d’un côté et la raison de l’autre. La longévité de cet étrange pari politique nous sera révélée par l’histoire du futur. S’informer objectivement et se former est encore mieux et renforce le militantisme et la culture démocratique dans notre Parti politique. Abdoulaye SAWADOGO, agronome ivoirien, ministre de l’agriculture d’Houphouët-Boigny de 1966 à 1977, converti en docteur d’Etat et professeur de géographie et sciences humaines au terme de sa carrière ministérielle, fut un acteur clé dans la première génération des Bâtisseurs du système économique et socio-spatial ivoirien. Tout l’espace géographique national porte encore au sol des empreintes de son ministère en complicité avec le Bélier de Yamoussoukro, inspirateur de la philosophie de l’action du PDCI RDA.

Se targuer d’avoir fait mieux en huit ans que les premiers et authentiques héritiers du PDCI RDA est une information qui heurte la conscience de ceux qui connaissent et ont vécu l’histoire économique politique et sociale vraie de la Côte indépendante. Le Comité des Sages et le Secrétariat Exécutif remercient les militants et militantes venus s’abreuver, en ce cinquième acte des « Mercredi du PDCI RDA », à la source rafraichissante de ses sachants, dans un dialogue intergénérationnel sur l’avenir commun des Ivoiriens, avec la seule section territoriale du RDA encore pleine de vie et en action face au dérisoire combat pour le déstabiliser.

Pr Koby Assa, ex Secrétaire National chargé des études et prospectives du PDCI RDA
Membre du Comité des Sages

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