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Maurice Kakou Guikahué, S.E du Pdci-Rda et Médecin, révèle sur Pdci-TV: «Les chiffres qu’on a sont loin de la réalité. Quand on va nous écouter…»

Maurice Kakou Guikahué, S.E du Pdci-Rda et Médecin, révèle sur Pdci-TV: «Les chiffres qu’on a sont loin de la réalité. Quand on va nous écouter…»

 

La pandémie du coronavirus a dépassé la barre des 300 infectés du COVID-19 en Côte d’Ivoire, cette semaine. Invité de l’émission : « Regard sur l’actualité » de Pdci-TV, mardi 7 avril, Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda et Professeur titulaire de chaire de Cardiologie, a répondu à plusieurs questions d’actualité sur la gestion de la pandémie du coronavirus. 

Comment ont été mises en œuvres les directives du président Henri Konan Bédié par la direction du parti en ce qui concerne le Coronavirus ?

Je vois que vous vous portez tous très bien. Cela veut dire que vous respectez les mesures édictées par le Conseil national de sécurité. Effectivement quand la pandémie du Coronavirus a été déclarée en Côte d’Ivoire, après les décisions du Conseil national de sécurité le 17 mars, le président Henri Konan Bédié a fait un message aux militants et à toute la population en leur demandant de se conformer strictement aux directives édictées par le Conseil national de sécurité. Se laver souvent les mains, utiliser du gel hydro-alcoolique, ne pas se saluer en se serrant les mains, respecter une distance règlementaire d’un mètre. Et tout cela a été respecté. Le 19 mars, c’est-à-dire deux jours après, j’ai eu une séance de travail avec le président du parti à Daoukro où il a arrêté un certain nombre de décisions concernant la Maison du parti et le fonctionnement du parti. C’est ce jour-là qu’il a décidé » d’annuler sa visite qu’il devait effectuer à Bocanda. C’était pour le 21 mars. Ensuite, on avait une importante réunion du Bureau politique, le 25 mars, il l’a également annulée. Il nous a demandé d’annuler toutes les activités de regroupement, tous les meetings, toutes les grandes réunions sur toute l’étendue du territoire national. Et il a demandé qu’on prenne aussi des décisions en faveur du personnel administratif en décidant le travail minimum. Quand nous sommes revenus, dès le lendemain, nous avons mis en œuvre ce plan, on a fermé la Permanence du Pdci au Plateau et on a fait un service minimum au niveau du siège de Cocody où on a réduit le personnel. On a fait une permanence, on a ouvert trois services. Les moyens généraux, l’identification et la boutique parce que les militants voulaient venir se faire enrôler et acheter leur pagne. On a aussi maintenu ouverts les studios de la télévision Pdci-Tv mais avec un minimum de personnes qui ne dépassent pas 10 agents. Nous avons fait des vérifications et depuis le 20 mars jusqu’ à ce jour, ce sont ces dispositions-là que nous observons au siège du Pdci-Rda. Donc, c’est une affaire sérieuse, les Ivoiriens ne doivent pas s’amuser avec. Mais, il faut que les gouvernants leur donne l’occasion de prendre les choses au sérieux. Je l’ai déjà dit, les tâtonnements du départ, l’affaire de l’Injs, l’isolement retardé d’Abidjan, tout ça fait que le virus est rentré. Le 11 mars, on avait un cas. On savait que c’est quelqu’un qui venait d’Italie, il fallait agir, on pouvait le bloquer. Il y avait un cas. Le 16 mars quand le Conseil supérieur de la sécurité se réunissait pour la première fois, on était à 4. Et quand le président faisait son message le 23 mars, C’était à 27 cas. Entre le 23 mars et le 7 avril, c’est deux semaines. 323 moins 27, ça fait 300 cas en 10 jours.

 

Votre parti, le Pdci-Rda, est représenté sur toute l’étendue du territoire national. Concrètement, comment toutes ces mesures édictées par le gouvernement, appuyées par le président Bédié ont été mises en œuvre sur le terrain ?

Nous nous sommes adressés aux vice-présidents, aux secrétaires exécutifs, aux délégués départementaux et communaux pour leur demander de véhiculer ces instructions du président. Ce qui a été fait à la lettre. Aujourd’hui, que ce soit dans nos sections, nos délégations, les uns et les autres observent tout cela. Peut-être que vous allez dire qu’on ne sent pas, mais ce n’est pas de la publicité. C’est la vie des gens dont il s’agit. C’est ce qui est fait effectivement. Si vous remarquez, aucune activité politique ne se mène sur le terrain s’entend et la sensibilisation se fait. Donc, le personnel politique a vraiment adhéré aux instructions du président Henri Konan Bédié qui sont en train d’être appliquées à la lettre sur le terrain. Nous en avons les échos.

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Les mesures sont prises, du gouvernement jusqu’à la base, mais les cas de Coronavirus en Côte d’Ivoire ne font qu’augmenter. Comment expliquez-vous cela, vous qui êtes un professionnel de la Santé ?

Vous me donnez l’occasion. Là, c’est le professeur de médecine qui parle. Voyez-vous, le Coronavirus, c’est une pandémie assez sérieuse. Et le contrôle de ce virus qui est nouveau, c’est-à-dire le temps qu’on le connaisse bien et qu’il y ait des vaccins, il est nouveau. Ce n’est pas la première fois, il y a eu la grippe espagnole en 1920 si mes souvenirs sont exacts. C’était exactement la même chose. C’est une maladie assez sérieuse qui a besoin de plusieurs compétences. Souvent, on dit infectiologue ou virologue. Ce n’est pas suffisant parce que quand le développement de la maladie est fait dans le corps, nécessite qu’il y ait une concertation entre les pulmologues, les infectiologues, les virologues, les cardiologues et puis les hémato-urologues et les spécialistes de santé publique. C’est ça qu’il faut. C’est une équipe multidisciplinaire qu’il faut pour s’occuper de ce dossier. Dans la phase terminale, la plus grave, les gens viennent en détresse respiratoire. Mais quand vous avez une détresse respiratoire en venant de chez vous, ce n’est pas écrit sur votre visage que c’est Coronavirus. De fois même, la fièvre peut monter. La première réaction, on peut dire que le patient a mal au cœur, il faut l’envoyer en cardiologie. Le poumon, le cœur se retrouvent dans la même boîte qui s’appelle le thorax. Donc, je voulais dire que cette affaire est une affaire sérieuse. J’ai l’impression que les gens s’amusent avec. C’est une affaire sérieuse qu’on peut endiguer en étant rigoureux. Donc, il ne faut pas s’amuser avec. Les chiffres qu’on a, ce sont des chiffres hospitaliers, c’est-à-dire que ce sont des gens qu’on a dépistés, mais c’est loin de la réalité. Si on rentrait dans un quartier et qu’on testait tout le monde, ça va être multiplié par 27. Donc, ce n’est pas la vraie prévalence de la maladie qu’on nous donne tous les soirs. Tous les soirs, on nous donne pour ceux qui se sentent mal et dont a pris les échantillons et puis on trouve les résultats. Et puis, ensuite, c’est une croissance exponentielle. Hier (lundi dernier) on a trouvé 62 nouveaux cas. Peut-être que ce soir (mardi soir) ça sera un peu plus. 

 

Parlons des mesures prises par le Gouvernement, quel est votre avis sur ces mesures ? Les mesures sont-elles en application ?

Les mesures sanitaires, elles, sont correctes. On ne peut pas faire autrement, c’est comme ça qu’il faut faire pour arrêter une épidémie en ciblant les zones. On dit aujourd’hui : Cocody, Marcory ? mais quel est le traitement particulier qu’on fait à Cocody et Marcory. C’est la question fondamentale qui se pose. Dans l’application des mesures édictées, c’est là que souvent le bât blesse. Et puis, on est en train de s’amuser. A la télé, on dit : tel député est allé donner tel don. Non ! On est en train de faire du folklore qui va nous emmener dans le décor. Pourquoi, parce qu’il aurait fallu…c’est pourquoi, l’opposition avait demandé la mise en place d’un cadre de concertation multidisciplinaire. Je demande à JMK Ahoussou qui est journaliste d’aller faire la sensibilisation à Attécoubé. Mais le message doit être unique. Quel message livre le député qui est à Ouangolo, à San-pédro ? Il doit avoir un message unique, parce que lorsque vous parlez aux populations, ils vous posent des questions sur le Coronavirus. Mais, il faut qu’on vous donne un minimum de formation. Et c’est pour ça que comme ça on va dans tous les sens, il y a n’importe quoi sur les réseaux sociaux, ça ment etc. C’est parce que ce n’est pas coordonné.

 

Vous avez réclamé la mise en commun des compétences, mais votre message semble ne pas être entendu par le Gouvernement ?

Le jour où ils vont nous écouter, vous verrez que ça va bien se passer. Donc, il leur appartient de nous écouter. 

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Revenons sur la politisation de cette pandémie, on commence à distribuer des dons estampillés de logo de parti politique. Qu’est-ce que vous en pensez ?

C’est ce qu’il ne faut pas faire. C’est désastreux. On nous dit aujourd’hui, le Premier ministre a donné tant, le président a donné tant, la Première Dame a donné tant. Maintenant, moi, je me pose la question de savoir : l’Etat de Côte d’Ivoire a donné quoi ? Ça veut dire que depuis que l’affaire a commencé, les 95 milliards annoncés par le président pour la riposte ce n’est pas encore utilisé. Parce que jusqu’ à présent, c’est le Premier ministre Amadou Gon et le président de la République et sa femme qui font les dons. Donc les 95 milliards, qu’est-ce qu’on fait avec. Quand est-ce qu’ils vont faire les vrais dons ? Ça, ce sont des dons des individus. Nous, on le fait, mais on n’a pas besoin… c’est comme une question de principe. Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse, moi je suis homme politique, je suis de Gagnoa. Vous n’allez jamais voir dans la presse que j’ai donné du sucre aux musulmans. Jamais, parce que je pense que c’est un don spirituel, on n’a pas besoin de faire la publicité. Aujourd’hui, il y a plein de cadres du Pdci qui sont sur le terrain, dans leur village, dans leur région, ils tournent, mais on ne les montre pas à la télévision. Donc, la télévision ivoirienne qui est la télévision de tout le monde, au lieu de faire le travail, fait la propagande pour montrer un député qui est en train de faire un don à Ouangolo ou quelque part. Il parle, on ne sait même pas… donc, la politisation, elle est mauvaise. Et puis avec ce qui est arrivé à Abobo et à Koumassi, le Gouvernement doit prendre du recul et réorienter les choses. Ça veut dire que la population, ne fait pas confiance aux mesures qui sont édictées. Ensuite, un deuxième point. Moi, j’ai un maquis et puis vous le fermez, vous faites le couvre-feu qui est nécessaire. Mais la journée mon maquis est fermé. Et puis à côté de mon maquis, se trouve le centre d’enrôlement pour la Carte nationale d’identité. Qui lui est ouvert. Est-ce que vous pensez que je vais continuer de ne pas ouvrir mon maquis ? Voilà ! Donc, le Gouvernement donne l’occasion. Ensuite, le directeur de l’Office d’identification qui n’est pas médecin donc qui ni connaît rien du tout et qui est assis à Abidjan pond un communiqué pour dire qu’il a pris des dispositions. Tout est clair, les mesures de sécurité sont bonnes. Est-ce qu’il sait où dorment tous les jeunes qui travaillent au centre d’enrôlement ? Comment ils se transportent pour venir au travail, quel est leur style de vie et puis, ils manipulent le matériel où les gens mettent leur doigt. Comment, lui, il peut nous garantir qu’il y a la sécurité sanitaire partout ? C’est de l’amusement, c’est irresponsable. Les Ivoiriens n’ont pas besoin de ça, ils ont besoin qu’on soit sérieux. Donc, l’enrôlement, c’est comme le Gouvernement envoie les gens à l’abattoir pour les contaminer. Nous, on a demandé qu’on arrête, d’autant plus que ce n’est pas efficace. J’ai envoyé mon chauffeur au Commissariat du 12 ème arrondissement, parce qu’au 12ème, on fait les Cartes d’identité. Ils ne prennent pas plus de 10 personnes par jour. On a 11 millions de personnes. Dans combien de temps, on va finir ? Ça veut dire que ce n’est plus efficace, mais les risques de contamination sont là. Pour une procédure qui, avant la maladie du Covid-19, était décriée. Et la maladie s’ajoute maintenant. Donc, une chose qui ne marche pas, on oblige les gens à y aller avec des risques de contamination. Après, on va être surpris que le virus a pris toute la Côte d’Ivoire. Il faut arrêter ça. Ne pas l’arrêter, c’est prendre des risques inutiles pour les populations. Moi, si mon parent est là et qu’il dit qu’il va aller faire sa Carte d’identité, je vais lui dire, ne fais pas ta Carte d’identité. On a dit : Abidjan, Marcory sont atteints, donc, il faut prendre des masques. Ça veut dire qu’il faut réduire la circulation des hommes et pendant ce temps, le centre d’identification est ouvert. Donc, on demande aux gens de rester chez eux, d’être disciplinés et en même temps, on les fait sortir. Et moi qui ai mon maquis, pourquoi, je n’espacerais pas mes chaises pour continuer ? C’est dramatique ! Nous sommes à la maison du Pdci-Rda. Tous les vigiles ne trouvent pas à manger. Ce sont de bonnes volontés qui leur apportent de la nourriture. Donc, qu’ils ferment tout en même temps.  On ne peut pas fermer certaines choses et ouvrir d’autres. Vous emmenez les populations à ne pas croire à ce que vous dites.

 

Relativement à ces mesures, l’opposition tout entière a produit une déclaration signée par les présidents Bédié et Gbagbo. Pour une fois,  les deux grandes signatures ont été aperçues au bas d’un document. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C’est parce que le président, dans son discours, avait appelé à l’union sacrée. Nous avons dit, nous sommes disponibles. Donc, on les attend maintenant pour que cette union sacrée autour de la pandémie se fasse avant que beaucoup d’Ivoiriens ne meurent. On a dit trois. Mais,… on veut croire, mais on est très résistants. Ça meurt beaucoup de l’autre côté et nous, on ne meurt pas beaucoup. C’est une chance pour nous. Donc, profitons-en pour essayer d’endiguer la pandémie. Nous, notre offre est toujours-là. On a besoin d’un cadre de concertation global avec toutes les compétences pour canaliser les informations et puis voir comment est-ce qu’on sensibilise. La sensibilisation a déjà commencé, mais elle est folklorique. Ce qui est folklorique n’est pas efficace, on peut faire autrement.

 

Mais vous semblez ne pas être suivis ?

Oui, on n’est pas suivi, on, n’est même pas écouté. Maintenant, les chiffres sont là aussi.

 

Mais qu’est-ce qu’on fait à ce niveau-là ?

Vous voyez, je suis venu devant vous ce matin, j’ai refusé de porter le pagne PDCI. C’est une maladie grave qui atteint les Ivoiriens, qui ne trie pas les partis politiques. Donc, ce n’est pas une affaire de parti politique. Le PDCI n’a rien à voir, c’est le gouvernement légal qui doit s’occuper de la santé des Ivoiriens. C’est une crise sanitaire, ce n’est pas une crise pour s’amuser et les partis politiques ont arrêté toutes leurs activités pour dire : nous nous mettons à la disposition du gouvernement. On ne peut pas poser des actes de cacophonie ; nous écoutons, nous regardons le gouvernement. Donc que le gouvernement nous utilise. Il y avait un débat, les gens disent oui mais Guikahué, il va faire quoi sur un plateau. Mais ils oublient que le cardiologue est important, parce que le microbe, quand il va dans les bouches, il va au niveau des alvéoles, il dégage des toxines qui vont attaquer les plutiriomes et les vaisseaux. Et donc à partir du moment où il y a une septicémie, c’est-à-dire, qu’il envahit tout le corps, les vaisseaux se dilatent de telle sorte que le rythme cardiaque augmente. La pneumonie fait mal respirer, si vous avez une veine qui ne tient pas bien, mais si elle est insuffisante, vous allez développer une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, en tout cas, c’est complexe pour vous. Donc, tout le monde est nécessaire dans cette affaire. Et c’est à juste titre qu’en cardiologie, sans que personne ne le demande, des jeunes professeurs nous ont contactés et des dispositions ont été prises au cas où les gens arrivaient là-bas. Donc, c’est une maladie sérieuse, ce n’est pas le moment de faire des choses du genre, je veux tirer la couverture sur soi. Parce que souvent, vous êtes couché, vous tirez tellement la couverture qu’elle tombe et vous avez froid.

 

Je voudrais revenir sur les propositions. Je veux dire les mesures du Premier ministre Amadou Gon où il parle aussi de reporter le paiement des factures, de prendre en compte les factures des ménages pauvres, de discussions entre locataires et propriétaires. Monsieur le ministre, que pensez-vous de ces propositions ?

Je veux vraiment ne pas entrer dans la polémique. Mais ce qui concerne ces mesures sanitaires-là, il faut les appliquer d’abord parce que tout ce qu’on dit-là, c’est pour rester en vie. Sinon,  si tu es mort, tu vas payer facture où ? Tu vas payer loyer où ? Tu ne payes plus d’impôts. Donc, il faut que tu vives d’abord. Donc moi, je me concentre sur tout ce qui est sanitaire, la sécurité sanitaire pour dire qu’on doit prendre conscience. Dire que le Premier ministre lui-même a été atteint. Hamed Bakayoko dit-il a été atteint. La première personne qui est décédée au Burkina, elle est vice-présidente de l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui où je vous parle, le Premier ministre de Grande Bretagne est hospitalisé. Donc la maladie a atteint même le sommet, donc il ne faut pas s’amuser. Elle peut décimer les gens. Prenons les choses au sérieux, pas de polémiques, pas de partis politiques. Dans un pays où il n’y a pas de consensus, ça ne marche jamais. On était dans nos palabres politiques et puis Coronavirus est arrivé, donc c’est le moment de tout taire. Houphouët-Boigny disaitt, « On ne se bat pas au chevet d’une mère malade. Or la Côte d’Ivoire est actuellement malade, donc, on doit oublier la politique politicienne. Bictogo va à Agboville, il dit : Guikahué, rejoignez-nous. Mais lui, en tant que Directeur exécutif du parti au pouvoir, quel acte il a posé avec les animateurs des partis de l’opposition ? Aucun ! Donc, il faut arrêter de faire de la démagogie, de faire du folklore et de montrer que l’état n’existe pas. Aujourd’hui, qui a pris le leadership en France ? Qui ils ont appelé ? C’est le ministre Philippe Douste Blazy, qui est professeur de médecine, qui a été ministre de la Santé. Aujourd’hui, on l’a mis en première ligne. Il sait qu’il ne peut pas le faire sans le consentement du gouvernement, on l’a mis en première ligne. Voici un exemple palpable.

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Monsieur le ministre, si vous le permettez, vous ne cessez de recommander l’union, vous appelez à l’union sacrée, toutefois, l’opposition fait toujours l’objet de poursuites judiciaires…

Ça, on l’avait mentionné dans notre déclaration. On dit qu’il ne faut pas se toucher, il ne faut pas se saluer,  et on convoque les gens. Le juge qui est assis devant, est-ce qu’il est contaminé ou pas ? Donc au moment où on dit d’éviter les contacts, on crée les conditions de contacts. Et puis en général, moi je ne suis pas juge, mais j’ai appris, parce que je fais la politique, on dit il y a les fautes et l’opportunité de poursuite. Quand un juge est là, il voit l’opportunité de la poursuite, raison pour laquelle des fois, il y a des fautes mais il est là, il attend et puis, il y a un jour, il convoque. Aujourd’hui là, où on est là, c’est convoquer les gens au tribunal qui est important ? Ce n’est pas ça ! Donc moi, je pense qu’il faut vraiment concentrer l’attention de tous les Ivoiriens, quel que soit leur bord politique sur cette pandémie. Et j’espère que ce soir (Ndlr Hier), le chiffre qu’on va nous annoncer ne soit pas au-dessus de 62. 

Tout est fait pour que ce soit au-dessus de 62. Donc je voudrais lancer cet appel pour dire que dès le départ, le président Bédié a fait  l’essentiel, car c’est un chef de parti politique, c’est un chef de famille. Les partis politiques sont comme des familles. Dans un village, il y a des familles et il y a le chef de village. Aujourd’hui, les chefs de familles, c’est les chefs des partis politiques. Donc, il a dit à sa famille, voici ce qu’il faut faire. Heureusement, pour l’instant, le responsable de sa famille suit ce qu’il a dit. Et ce qu’il a fait, il n’a pas demandé aux gens de faire ce que lui-même veut, mais il a dit à sa famille de suivre ce que le chef de village a dit de faire.  Il ne peut pas faire plus. Et puis, chaque matin, il vérifie pour voir si ces consignes sont suivies.  Ensuite, il réunit tous les chefs de familles et leur dit d’aller aider le Chef de village. Et le président demande au chef de village de les rassembler pour qu’ils mettent ensemble leurs intelligences pour trouver la solution au problème auquel est confronté le village. Mais le Chef de village refuse d’appeler les chefs de familles. C’est dans cette situation que nous sommes actuellement. Vous êtes au village et pendant que vous attendez que le chef du village vous convoque, c’est plutôt sa famille qu’il envoie dans un autre village. C’est à cela que nous assistons aujourd’hui. Donc, je pense qu’il faut faire les choses autrement. C’est difficile, mais c’est aussi facile. En matière de santé publique, c’est une question de cohérence et de rigueur. Ce n’est pas le lieu où chacun vient s’exhiber. Le microbe ne regarde pas cela. Tu viens, tu t’exhibes, tu offres les seaux et autres. J’ai vu un programme qui a été fait ou pour la sensibilisation, l’on passe 10 minutes dans tel village et 10 minutes dans un autre village. Mais quand on regarde dans le fond, cela n’est pas tenable. Quand les gens se lavent les mains, il faut mettre au moins deux minutes. On le fait comme quand on va au bloc opératoire. On lave les mains, les ongles et si tu as la chance d’avoir une brosse, tu te brosses les mains. Quand on regarde ce que les gens montrent à la télévision, c’est comme si on veut répandre le virus dans les mains. Les démonstrations que nous suivons à la télé sont mal faites. Il faut que les gens apprennent à bien faire avant d’aller faire les démonstrations à la télé. Et puis, les idées reçues, c’est-à-dire les projections de crachat pendant que nous parlons. Donc, je me protège et je protège celui qui est en face de moi. Je voudrais dire aux uns et autres, ne sortez pas de chez vous sans masque. Une des mesures, c’est de faire en sorte que le maximum de masques soit livrés et qu’il ait une distribution gratuite des masques et des gels aux populations par l’Etat de Côte d’Ivoire. Car chacun porte un masque pour se protéger et protéger les autres. Ce n’est pas une fatalité. On peut venir à bout. Mais nous ne savons pas quand parce nous ne maitrisons pas. Le directeur général de la Santé a été clair et cela est à son avantage. Il dit qu’ils ont manqué de pédagogie. Si c’était à Yopougon seulement que les gens avaient manifesté, l’on dirait Yopougon la rebelle. Mais Koumassi aussi est entrée dans la danse. Cela voudrait dire  qu’ils ont manqué vraiment de pédagogie. Le ministère de la Santé est subdivisé en district sanitaire. Vous ne pouvez pas poser un acte de santé dans un district sanitaire sans que le directeur qui est le chef du district ne soit au courant. C’est le chef du district que l’on appelle, le directeur départemental de la santé. Tout gravite autour de lui. Où ces sites devraient être installés, il doit avoir aux alentours un dispensaire. Donc le personnel de ce dispensaire doit être également informé. Pourquoi le directeur départemental ne s’est pas fait accompagner par les gens de la mairie de Yopougon pour qu’ils aillent rencontrer les chefs de famille du quartier de Toits rouges, parler avec eux, leur expliquer l’intérêt du projet ? Cela n’a pas été fait. Donc, cela traduit la ligne politique de la gestion de cette crise sanitaire. Il y a des choses imposées, il n’y a pas de concertation. Ce qui est arrivé est le sommet du manque de concertation. On ne peut évaluer un élève en fin d’année, un élève à qui l’on n’a pas dispensé des cours. Il faut informer les populations. Et quand la population va bien comprendre, va bien prendre conscience et participer au projet, alors, nous allons. Et c’est sur que le nombre de contamination va baisser. Mais tant que nous ne faisons pas cela, nous aurons toujours ces problèmes.

 

Que pensez-vous du nettoyage et du balayage des routes les nuits ?

Dans tous les cas, cela n’est pas nouveau. Quand nous étions enfant, l’on arrêtait le marché à Treichville et Adjamé qu’on nettoyait et on pulvérisait. C’est une bonne chose. On avait pris de mauvaises habitudes. Si aujourd’hui, on revient aux anciennes habitudes, il faut saluer cela. Toutes les mesures qui ont été éditées par le Conseil national de sécurité et que le président de la République a ajouté sur le plan sanitaire, concourent à faire partir le virus. Et ces mesures sont bonnes. Mais soit il y a laxisme dans l’application, soit c’est mal appliqué et il y a beaucoup de folklore. Les gens veulent politiser un dossier qui est au-delà des partis politiques. C’est  un dossier humanitaire. Aujourd’hui, la crise sanitaire est là. Si nous n’en sortons pas vite, cela pourrait être une crise alimentaire et une crise humanitaire ensuite. Mieux en sortir tôt.

 

Vous aviez souligné que l’on pouvait endiguer cette épidémie et sortir de là?  Est-ce possible ?

Oui cela est possible. Il suffit d’être concret et nous pourrons sortir de là. D’abord, si nous avions bien géré la situation de l’Injs, nous ne serions pas là aujourd’hui. Cela veut dire que nous le pouvons. Ensuite, la dernière  fois, le ministre a fait une annonce qui faisait peur. Je ne critique pas mais je pense que ce n’était pas nécessaire. Il a dit qu’un cas qui était confiné à Abidjan, que l’on l’a retrouvé à Duekoué. Peut-être, ce cas a été retrouvé. Il pourrait avoir des cas que l’on ne pourra pas retrouver. Ceci pour dire qu’il ne faut pas faire peur au gens. Il faut leur dire que la maladie est sérieuse et être rigoureux. Ensuite, faire des concertations, et les populations vont prendre conscience, enfin, les cas vont diminuer.

 

Est-ce que le folklore auquel nous assistons, ne fait pas craindre que le pire est à venir?

On peut consulter avec le thermomètre et puis tu peux ne pas avoir la fièvre mais avoir la maladie. Au terme de ce résultat, tu peux rentrer chez toi, on te félicite, on te congratule. Ensuite, tu t’en vas en laissant trois ou des personnes que tu as contaminées sans savoir derrière toi.

 

Votre adresse à l’endroit des militants du Pdci-Rda, en cette période difficile ?

Je voudrais rappeler aux militants du Pdci-Rda, le message du président Henri Konan Bédié. Il faut que nous suivions ce que le président Bédié nous a dit. Mais au-delà des militants du Pdci, le président Bédié a donné des conseils à tous les Ivoiriens. Et vu son expérience, il faut que nous suivions ce que le président nous a recommandé, à savoir se laver régulièrement les mains, être prudent et respecter à la lettre ce qui a été dit.

Interview réalisée par PDCI TV