LIVRE LOFFOU LE FOU

Littérature/Loffou, le fou: La maturation des germes d’un monde nouveau

Loffou, le fou, le dernier livre en date de l’Ecrivain-Juriste, Beira Ehi Marc, vient d’être publié aux « FUPA Éditions », Abidjan. C’est un roman épais de 259 pages. Pour scruter la conscience de l’humanité afin de mettre à nu ses tares, ses faiblesses. 259 pages qui s’élèvent contre le confort de la pensée acquise, contre la justice partiale et malhonnête, entre autres. Loffou, personnage principal est chargé de cette mission. L’écrivain construit ce personnage dans la logique de l’univers qu’il fait naître et du regard qu’il est décidé à porter sur le monde. Loffou, surnommé le fou, par ceux qui le considèrent comme un égaré, qui le rejettent et l’utilisent comme contre-exemple, et qui semble si banal n’est pas tout à fait ordinaire.Tout au long de ce roman éponyme, c’est-à-dire qui porte le nom du héros en titre, Loffou ne perd pas son caractère héroïque et vertueux. Le lecteur peut s’identifier à lui, car il est un exemple en réalité. Loffou répond au besoin de modèles dans une société fondée sur des valeurs à remettre en cause, ou modèles pour une humanité qui a besoin de faire sa mue ; bien plus pour une humanité qui a besoin de valeurs spirituelles fortes. Le personnage de Loffou est conçu comme un héros, un être hors du commun, un demi-dieu  dont le destin est scellé dès la naissance. Loffou incarne des valeurs collectives, comme la foi, la force et le  courage. Il représente la vaillance et la fidélité. Il est aussi garant de valeurs familiales fortes. Loffou est porteur d’idéaux. Il fait figure de perfection dans ce schéma narratif impeccable, savamment tissé. A travers la succession logique des évènements, l’auteur de ce schéma pose un regard critique, par le jeu de son personnage central. Loffou n’est-il pas l’exemple vivant de ce qu’il est possible de faire autrement, ce qu’on a toujours fait et qu’on croyait immuable ? Le roman s’oppose ainsi aux standards réflexogènes de vie et à l’enferment, qui ont toujours guidé le monde, mais qui n’ont pu introduire la paix dans ce monde, et au sein même des familles. Loffou, le fou, ou-bien un de ces illuminés comme pouvait en sécréter une génération ? Ses réflexions sur le monde le conduisent à aborder la question de la mort sous l’angle de ses rapports à l’homme. Il en fait clairement la démonstration.

Conclusion : l’homme doit être combattu. « Ne vous rendez-vous pas compte, en effet que pendant que les organisations mondiales parlent de paix, les guerres continuent avec les armes fournies par ceux-là mêmes qui siègent dans lesdites organisations….. » ? Dans cette perspective, nous devons tous être gagnés par l’humilité et la décence. Loffou refuse de respecter sans questionnement : «  Les standards de vie que tu évoques dans ton courrier ne sont-ils pas ceux-là mêmes qui ont toujours guidé le monde ? Et pourquoi donc ne sommes-nous jamais en paix ? »

L’œuvre parle  des injustices de la justice, une institution qui régente notre société et de ses ouvertures aux influences de contingences qui sont loin du droit et de la justice.

Tonio Edo