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Législatives 2021 à Gagnoa: Le chauvinisme régional refait surface

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Odette Lorougnon EDS FPI

Le chauvinisme, nationalisme agressif et exclusif, refait surface en cette période avant les législatives du 6 mars 2021. Pendant que des personnes, sur les réseaux sociaux, demandent à Michel Gbagbo d’aller se présenter à Ouragahio, la ville natale de son père Laurent Gbagbo, Marie Odette Lorougnon, elle, refuse que Maurice Kakou Guikahué, natif de Dikouéhipalégnoa (Sous-préfecture de Gagnoa) se présente dans sa sous-préfecture natale, parce qu’il est cadre du PDCI-RDA.

« Le V Baoulé est pour le PDCI et il veut partager le Centre-ouest avec nous, Gbagbo a dit non ». Tels sont les propos graves teintés de chauvinisme régional d’Odette Lorougnon, candidate FPI/EDS aux élections législatives à Gagnoa sous-préfecture contre le député sortant Maurice Kakou Guikahué du PDCI-RDA.

Cette ex-députée FPI d’Attécoubé, commune du district autonome d’Abidjan, a récemment affirmé à la surprise générale qu’il était inconcevable que Guikahué, native comme elle de Gagnoa, soit candidat dans cette localité, étant donné que le Centre-ouest appartient au FPI-GOR.

« Gbagbo a dit non », a-t-elle fait savoir.

Odette Lorougnon a expliqué sa position en ces termes :

« Dans la ville où nous sommes, chacun a son bastion. Quand nous avons fait les élections de 2000, Abidjan appartenait à Laurent Gbagbo. C’est à Treichville seule, où il y avait le PDCI. Par défaut, beaucoup ont été élus. Aujourd’hui, ils disent que c’est leur bastion. Konan Bédié est assis sur le V Baoulé, il est assis sur Daoukro, on ne peut même pas y amener une candidature.

Alassane Ouattara a embrigadé le nord de la Côte d’Ivoire, notre pays, le septentrion ivoirien, il l’a embrigadé. Et puis, c’est le Centre-ouest, l’Ouest et le Sud qu’on vient partager. On laisse même le Nord qu’on a embrigadé et on envoie ses candidats partout sur le territoire, et on se vante partout qu’on est un grand parti. Non, le RDR n’est pas un grand parti. Parce qu’il ne peut pas supporter la concurrence. Quand on est un grand parti, on supporte la concurrence.

On engage les choses en face et on se parle. Le RDR ne supporte pas la concurrence. Nous étions avec le PDCI. Mais dans cette concurrence loyale que nous voulions, il y a des endroits où nous n’avons pas pu nous entendre. Par exemple le Centre. Nous avons demandé un poste seulement à Yamoussoukro, Laurent Gbagbo a dit donnez-moi un poste et que là où le PDCI est fort, qu’il y reste. Que là où le FPI de Gbagbo est fort, qu’il y reste.» De l’incohérence. Est-ce que le FPI est fort à Yamoussoukro pour y avoir un député? Juste un prétexte pour affronter le PDCI-RDA dans plusieurs localités et se donner bonne conscience.

Elle a ajouté que dans les discussions, le PDCI a tout pris, même là où il avait accordé, par exemple Marcory.

 «On a partagé Abidjan. A Attécoubé, nous avons deux postes. Nous sommes avec le PDCI. Le PDCI a un poste et nous en avons un, c’est ce qui a marché à Attécoubé. A Marcory, nous avons dit au PDCI de prendre un poste et nous prenons un. A Port-Bouët, le PDCI prend un et nous prenons un. A Yopougon, il y a six postes. Comme c’est notre bastion, nous prenons quatre, ils prennent deux. A Abobo, c’était aussi notre bastion n’eut été la violence. Ils ont dit on prend trois, on dit on est d’accord.

Maintenant pour l’intérieur, Man, ils prennent tout. On leur a dit de nous donner au moins un poste sur Yamoussoukro. Ils ont dit niet, le V Baoulé est pour nous. Entre temps, en disant que le V Baoulé est pour eux, les yeux lorgnent le Centre-ouest et le Sud-ouest. On doit partager l’Ouest, le Centre-ouest et on doit partager le département de Gbagbo ? Gbagbo a dit non. Pour mon éducation, je ne peux pas aller présenter un candidat dans la sous-préfecture de Daoukro.

Tout en sachant que le chef qui est là est de Daoukro. Donc laissez-moi au moins la sous-préfecture. Ils ont dit niet que Guikahué avec ces députés par défaut de là-bas (Ndlr, ce qu’ignore Odette Lorougnon, c’est que le PDCI n’a qu’un seul député sur les 5 sièges de Gagnoa et c’est en sous-préfecture. A Ourahagio et Guiberoua, c’est le RHDP tout comme les deux députés sortants de la Commune de Gagnoa), et qu’ils ne vont pas le retirer. Gbagbo a dit alors, on va s’affronter. C’est dans l’affrontement qu’on vous envoie votre fille que vous avez fabriquée», a poursuivi Odette Lorougnon.

Face à ces propos, l’on fait le constat amer que l’opposition ivoirienne n’a jamais été soudée.

 La haine, la trahison, la vengeance, l’esprit de division a toujours animé certaines personnes ; d’où le musèlement de l’opposition en 2020 alors qu’elle tenait le bon bout.

L’ex-députée d’Attécoubé qui veut revenir au parlement pour le compte de la circonscription de Gagnoa ‘’n’a pas su s’envoyer’’ même si Laurent Gbagbo a réellement dit non à son retrait au profit de Guikahué.

Si une commune ou une ville appartenait éternellement à une ethnie ou à un parti politique, le RDR ne serait jamais maire et député à Bouaké et à Abobo.

Même avec le nom de son mentor, plusieurs électeurs pourraient la lâcher à cause de son esprit de division, de chauvinisme.

Car son adversaire, le candidat du PDCI, grâce à son éloquence, son savoir-vivre et surtout sa proximité avec les populations, n’est pas loin de rempiler.

Selon des témoignages de militants de son parti et d’autres partis politiques, Guikahué est l’un des rares députés à parcourir tous les villages de sa circonscription pour expliquer sa mission et les lois votées à l’Assemblée nationale.

Le divorce d’avec ses populations, à cause des propos d’Odette Lorougnon, serait donc difficile. Que la compétition commence!

Nathanael Yao

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