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Le député Olivier Akoto dénonce une politisation du prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la recherche de la paix… 2e report

Le député Olivier Akoto dénonce une politisation du prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la recherche de la paix… 2e report

La cérémonie de remise du prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la recherche de la paix, prévue ce 22 novembre 2019 à Paris au siège de l’Unesco, n’a plus eu lieu après un premier report en juin 2019.
Selon nos informations, le lauréat, Ahmed Abiby, Premier ministre éthiopien qui doit également recevoir le prix Nobel de la paix à Oslo début décembre 2019, a souhaité que la cérémonie de remise du prix par l’Unesco, ait lieu en terre africaine, notamment dans son pays, Addis Abeba, siège de l’union africaine, en présence des chefs d’État et de gouvernement du continent, à l’occasion du sommet annuel de l’UA, entre fin janvier et début février 2020.
L’Unesco qui avait souhaité organiser la cérémonie de remise à Paris, avant celle du Prix Nobel en Norvège, est en train d’étudier la proposition faite par son lauréat qui souhaite conférer un caractère particulier au prix Unesco-Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix, qui a une tradition plus flexible et moins rigide que celle du prix Nobel, avec les dates d’attribution et de remise du prix qui ne sont pas immuables, comme pour les prix Nobel.
Des observateurs notent à cet effet, qu’une cérémonie de remise a déjà eu lieu à Yamoussoukro, et une autre à Dakar, et que la tenue de l’événement au siège de l’Union africaine (à ne pas voir comme le pays du lauréat), pourrait rehausser le prestige déjà reconnu du prix.
À côté de la requête du lauréat, il y’a la question des personnes invitées par le Président Henri Konan Bédié, protecteur du prix, dont la position et la posture semblent poser problème. Selon nos informations, le protecteur du prix a reçu une cinquantaine de cartes d’invitation. La liste des invités du Président Bédié, serait composée essentiellement des acteurs de l’opposition politique en Côte d’Ivoire.
« On dit que le Président Bédié est le protecteur du prix, mais en réalité n’est-ce pas l’État de Côte d’Ivoire qui l’est puisque c’est lui qui prend les choses en charge ? Il faut voir clair dans cette affaire entre le parrain Abdou Diouf et le protecteur Bédié. Même du temps du Président Laurent Gbagbo, le gouvernement ivoirien prenait en charge les personnes invitées par l’Unesco, ou par le protecteur Bédié », a confié une source à l’IA (L’Intelligent d’Abidjan).
Selon cette source, si le choix d’Addis-Abeba, est accepté, les questions de préséance et d’ordre protocolaire, les questions d’invitation et de déplacement, que pose la tenue de la cérémonie à Paris, pourraient être reléguées au second plan.
« Cela dit, rien n’est encore définitif ! Oui le report n’est pas encore définitivement acté, bouclé et géré, même si le Président Bédié, le gouvernement ivoirien et toutes les parties prenantes ont été déjà avisées de ce que la cérémonie pourrait ne plus avoir lieu le 22 novembre 2019, comme retenu», a précisé la même source.
« Si le Premier ministre éthiopien peut se rendre en décembre 2019 à Oslo pour recevoir le prix Nobel, il pourrait faire un détour par Paris s’il tient comme il le dit , à contribuer renforcement du prestige du prix Félix Houphouët Boigny, d’autant plus qu’il a été proclamé lauréat par l’Unesco avant le comité Nobel. Les deux exceptions passées avec l’organisation de la cérémonie du prix à Yamoussoukro et à Dakar, ne peuvent pas faire oublier que c’est à Paris, siège de l’institution, que la cérémonie se tient selon les textes et les usages », a réagi une source proche du dossier.
Du côté du Président Bédié, l’IA a appris que l’ex Président de la République et toujours dirigeant du Pdci Rda, ne saurait constituer un obstacle à la tenue de la cérémonie de remise du prix.
« S’il est averti à temps pour qu’il prenne les dispositions , le Président Bédié se rendra disponible sans conditions pour honorer la cérémonie en sa qualité de protecteur du prix, et d’héritier politique du Président Felix Houphouët Boigny. Les invités du Président Bédié sont de tous les horizons. Il n’est pas juste de dire qu’il n’a invité que l’opposition parce qu’il a rejoint l’opposition depuis peu.
En dehors du cabinet du Président Bédié constitué d’une dizaine de personnes, avec sa qualité d’ancien Président de la République, les autres invités auxquels il a droit pour le prix, se prennent en charge eux mêmes, et ne sont pas à ma connaissance à la charge du gouvernement ivoirien, ni de l’Unesco », a confié une source proche de l’ex chef de l’État.

Olivier Akoto
Le député Akoto Olivier, porte-parole du groupe parlementaire Pdci

Également contacté pour réagir sur la question, Akoto Olivier, cadre du Pdci-Rda, a dit : « Ce prix Félix Houphouët-Boigny, est statutaire. C’est un prix institutionnalisé. Ce qu’il y’a de plus difficile, c’est de trouver quelqu’un à qui le décerner. Mais, dès que c’est fait, la remise devient un problème d’agenda. Et lorsqu’il y a un conflit d’agenda, comme vous l’expliquez, il revient à chaque partie de faire des efforts sur soi pour que la remise soit faite au plus vite. Et je pense que c’est ce qui va se passer. Qu’il y ait report ou pas, le prix
sera remis.
On devait le remettre au Premier ministre d’Ethiopien , à Paris, malheureusement, la remise avait été reportée à cause de la crise qui a éclaté dans son pays. Il recevra son prix le moment opportun.
Maintenant, s’agissant de la prétendue liste de personnes invitées qui seraient des opposants politiques, je pense qu’il faut arrêter les commentaires politiques autour de ce prix-là.
Il ne faut pas politiser le prix. Il faut arrêter de tout politiser en Côte d’Ivoire. La cérémonie de remise se tiendra absolument. Je ne sais pas pourquoi les gens ont tendance à tout politiser en Côte d’Ivoire, même pour ce prix qui est un prix pour la recherche de la paix».
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Charles Kouassi avec J-H Koffo *