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Koumassi-Haoussabougou: La mairie frappe, les commerçants tombent… gros dégâts matériels

Koumassi-Haoussabougou: La mairie frappe, les commerçants tombent… gros dégâts matériels

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Le 7 Octobre 2020, suite au bras de fer entre les responsables du Syndicat des commerçants, artisans et opérateurs économiques de l’Afrique de l’Ouest (SYCAOPAO) et ceux de l’Union des commerçants de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) avec la mairie de Koumassi pour fermeture prolongée de leurs magasins, Soualiho Karamoko, président du SYCAOPAO,  avait annoncé que l’Administration territoriale s’était saisie du dossier et qu’il était convaincu qu’ils auraient une suite favorable.

En effet, les commerçants accusent le maire de Koumassi, Cissé Ibrahima Bacongo d’avoir construits des magasins sous les lignes hautes tension au boulevard Antananarivo et de les relocaliser sans leur avis.

Ils ont ajouté qu’ils ne comprennent pas pourquoi la mairie veut que des commerçants dont les magasins sont sur des domaines  privés soient relocalisés sur un nouveau site. Leur refus de quitter Haoussabougou pour le nouveau site a occasionné la fermeture des 341 magasins le 31 décembre 2019.

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Pour sa part, l’autorité municipale estime tout simplement que la récréation est terminée, et que cette zone est désormais une zone rouge, dans la mesure où les commerçants refusent d’aller occuper les magasins construits pour eux sur d’autres artères.

Il faut rappeler que  c’est  l’Arrêté municipal n° 2019  du 23 décembre 2019, portant interdiction de toute activité de vente de menuiserie-aluminium, de bois et de quincaillerie, le long de certaines artères et rues adjacentes au Boulevard du Gabon (Haoussabougou),  qui est à l’origine de la fermeture des magasins. Se prononçant sur cette situation, l’Honorable Sangaré Yacouba, Député de Koumassi et président de la commission des Affaires économiques, financières et domaniales de la mairie de Koumassi avait précisé que l’Arrêté a été pris pour interdire certaines activités telles que la quincaillerie au boulevard du Gabon qui est dédié à un autre genre d’activité.

«On a décidé de regrouper les activités. C’est en ce sens qu’on a décidé de mettre la quincaillerie sur le nouveau site au boulevard Antananarivo, du carrefour Soweto jusqu’au niveau du camp commando », a-t-il relevé. Pour lui, les commerçants ont bel et bien été associés aux discussions avant la relocalisation.

Cisse Bacongo
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Les négociations entre les syndicats et la mairie vont-elles aboutir ou pas ? Telle était l’interrogation qui trottait dans l’esprit des uns et des autres ce 07 Octobre 2020 où la tension était montée d’un cran. Car la mairie avait fait encercler Haoussabougou par des forces de l’ordre appuyés par la police municipale, afin d’empêcher les commerçants de rouvrir les magasins ou de faire un sit-in sur les lieux comme ils l’avaient promis.

Pendant que les commerçants rêvaient d’un terrain d’entente avec les autorités municipales, le maire vient de faire détruire pratiquement tous les magasins en faisant voler en éclat les portes métalliques et grilles, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 Octobre 2020.

En outre, Soualiho Karamoko du SYCAOPAO, Denis Gbogbo de l’UCAO, le commerçant Djanta Aboubacar et 3 des leurs ont été interpellés avant d’être relâchés 24 h plus tard.

Le constat fait sur les lieux est désolant. On se croirait sur un espace ayant abrité une rude bataille (magasins méconnaissables et pillés, vitres brisées en mille morceaux, matériel saboté…).

Selon des commerçants trouvés sur place, ils ont enregistrés d’énormes pertes financières et matérielles. Des agents de la mairie qui ont préféré s’exprimer sous le sceau de l’anonymat, ont tout simplement fait entendre à qui le veut, que « la loi, c’est la loi. » Pour eux, des commerçants ont violé l’Arrêté municipal pour ouvrir leurs magasins le samedi 10. Lorsque la police municipale leur a demandé de les refermer, elle s’est faite attaquer par des badauds qui ont commencé à s’attaquer aux espaces verts ; d’où la réplique fatale.

Nathanaël Yao