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Kouamé Yao Séraphin, député-maire de Brobo: «Voici la condition pour que le pouvoir d’Etat soit reconquis par le PDCI»

En 2013, Kouamé Yao Séraphin se porte candidat pour la première fois à une élection politique, la remporte et devient le plus jeune maire de l’histoire de la commune de Brobo. Il remet sa victoire au PDCI-RDA, ce qui fera de lui le plus jeune maire dudit parti sur la durée du mandat en cours. Il est réélu en 2018 sous l’étiquette du PDCI-RDA. En mars 2021, il se présente aux législatives, sous une bannière indépendante, dans la circonscription électorale de Bounda, Brobo, Mamini communes et sous-préfectures, Bouaké sous-préfecture et élu député de la Nation. Sans la moindre condition, il remet sa victoire au PDCI-RDA et intègre son groupe parlementaire à l’Assemblé nationale. Dans l’entretien qui suit, il dit ce qui le motive pour son parti, le Pdci-Rda.

Quels enseignements tirez-vous des élections législatives à Brobo ?

Je note, sans le moindre étonnement, que Brobo reste foncièrement PDCI-RDA et je m’en réjouis. Certes la liste estampillée, par le parti est arrivée dernière avec un large écart de voix. Mais la liste légitime du parti, la liste indépendante, la mienne, bien que non estampillée, a été adoubée. C’est un message univoque et fort : à Brobo, comme dans toutes les localités du pays, la base veut que la direction du parti l’écoute. C’est à cette condition que le pouvoir d’Etat sera reconquis.

Votre candidature s’imposait-elle selon vous ?

Absolument ! Les résultats sont là pour le témoigner avec éloquence. Je reste convaincu que le député Martin Kouadio, dont je salue ici publiquement le courage et l’honnêteté politiques, et moi-même, avons pris la meilleure décision possible, dans l’intérêt du parti. Cette décision salutaire a permis au PDCI-RDA, notre grand parti, d’éviter un vote sanction massif de ses propres militants et la perte inqualifiable de deux sièges capitaux pour le contrôle non seulement de la circonscription disputée, mais aussi et surtout de la région de Gbêkè.

Quelles sont les perspectives pour le PDCI-RDA à Brobo et plus globalement dans la région de Gbêkè ?

Elles sont globalement bonnes. Il n’y a aucune inquiétude à Brobo. Sauf erreur grossière comme celle qui a été commise dernièrement, la localité ne peut échapper au PDCI-RDA. Notre travail, c’est de fortifier, d’amplifier cette emprise. En ce qui concerne l’ensemble de Gbêkè, il faut savoir humilité garder et reconnaître qu’il y a du travail à faire. La zone est potentiellement et largement à la portée, mieux sous contrôle du PDCI-RDA, mais tant que le cœur qui est Bouaké commune nous échappera, il faudra continuer à travailler. Personnellement, j’y crois.

Quelle lecture faites-vous de l’actualité politique nationale ?

Dans un camp comme l’autre, celui du parti au pouvoir comme celui de l’opposition, je sens et je lis la tristesse, les regrets. Personne ne voulait du tout ce que nous avons dû vivre et qui continue. Malgré les grands discours fiers et altiers, on sent le grand malaise. Maintenant, il faut de la grandeur d’esprit de part et d’autre. C’est pourquoi, j’apprécie le choix des présidents Bédié et Gbagbo d’aller aux législatives, malgré tout ce qu’il s’est passé, et le discours apaisé du président Ouattara. Pour ma part, je garde espoir en la démocratie et l’Etat de droit en Côte d’Ivoire, au développement profitable à tous les fils et filles de ce pays.

Quels sont les grands changements qui pourraient intervenir, selon vous ?

Beaucoup de choses sur le plan politique. Mais ce que je pressens, le plus, c’est le changement des mentalités, surtout celles des jeunes. Les jeunes Ivoiriens mûrissent et comprennent de plus en plus qu’ils ne doivent plus se faire manipuler. Ils comprennent mieux leur responsabilité historique. Je crois qu’il y a urgence quant au passage de flambeau générationnel.

Quel est votre avis sur le gouvernement d’union nationale dont certains font échos ?

C’est devenu inévitable. J’encourage mon parti, le PDCI-RDA, et le reste de l’opposition significative à y aller en toute confiance, c’est-à-dire sans se préoccuper des interprétations mesquines et tendancieuses. De même, j’exhorte le président Ouattara à saisir cette chance unique de ramener l’espoir de la Paix.

In le nouveau réveil / Mardi 30 mars 2021 – N°5725 // www.lereveil.net