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Justice aux ordres de Ouattara: Le juge des référés Amouroulaye Cissoko se déclare incompétent dans l’affaire du logo du PDCI frauduleusement utilisé par le Rhdp… Fait-il en rire ou en pleurer ?

Justice aux ordres de Ouattara: Le juge des référés Amouroulaye Cissoko se déclare incompétent dans l’affaire du logo du PDCI frauduleusement utilisé par le Rhdp… Fait-il en rire ou en pleurer ?

C’est une grave méprise qui vient faire éclater la justice à deux vitesses en Côte d’Ivoire, sous le pouvoir du président Alassane Ouattara. Une semaine après que la juge des référés Massafola Méité-Traoré a débouté le PDCI dans une affaire politique interne régie par les statuts et règlements intérieurs, son collègue, le juge des référés Amouroulaye Cissoko se déclare pour sa part incompétent, dans une affaire politique similaire (en plus externe mettant en conflit deux partis différents pour l’utilisation frauduleuse du logo du Pdci-Rda par le Rhdp unifié dont le Pdci ne fait plus partie). Faut-il en rire ou en pleurer ?
Le verdict était attendu ce mercredi 26 septembre 2018. Il est tombé. Le juge des référés Amouroulaye Ibrahim Cissoko du tribunal de première instance du Plateau (Abidjan) s’est déclaré incompétent pour traiter du litige dont il avait été saisi par le PDCI, suite à l’utilisation frauduleuse de son logo, par le RHDP.
Désormais, le parti d’Henri Konan Bédié n’a plus aucun recours. Après avoir saisi la CEI de Youssouf Bakayoko qui, avec ruse, avait déclaré sans rire, qu’il avait confondu logo et emblème, le PDCI avait saisi la Cour suprême de René Aphing-Kouassi, à travers sa chambre administrative. Le juge suprême, contre toute attente, s’était déclaré incompétent. Le PDCI avait donc saisi le juge des référés du tribunal de première instance du Plateau, qui traite habituellement les questions en urgence.
Le PDCI se disait fondé de le faire, d’autant qu’une semaine plus tôt, la juge Massafola Méité-Traoré s’était déclarée compétente, pour connaître du litige qui opposait Jérôme N’Guessan, membre du bureau politique du PDCI, à son parti. « Par ces motifs, le juge a donc pris sa décision : « Ordonnons la suspension de toutes les décisions prises par le Bureau politique du PDCI tel que résultant du communiqué final. Mettons les dépens à la charge du PDCI», avait décidé la juge, créant ainsi une jurisprudence dont s’est servi le PDCI.
En se déclarant incompétent dans une affaire politique similaire, avec l’un des mêmes acteurs débouté une semaine plus tôt, le juge Amouroulaye Cissoko prouve combien de fois la justice ivoirienne fonctionne à double vitesse, aux ordres et inspire de moins en moins confiance au justiciable. Cette décision fera date dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et le nom des deux juges des référés du même tribunal qui rendent en une semaine, deux décisions contradictoires, résonnera pendant longtemps dans les écoles de magistrature.
G.R. Omaël avec ivoiresoir.net