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Enseignement supérieur: Mabri Toikeusse accusé de ‘’corruption’’ et de ‘’vente’’ d’étudiants affectés de l’Etat aux établissements privés

Enseignement supérieur: Mabri Toikeusse accusé de ‘’corruption’’ et de ‘’vente’’ d’étudiants affectés de l’Etat aux établissements privés

Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur privé de côté d’Ivoire (SYNASUP) s’insurge contre la mauvaise répartition des bacheliers dans les grandes écoles et universités privées de Côte d’Ivoire au titre de l’année académique 2019-2020. Dedi Koudou, secrétaire général du SYNASUP exige un audit sur les critères d’affectation dans les grandes écoles et dans les universités privées, opérée par le ministère de l’Enseignement supérieur d’Albert Toikeusse Mabri. Affectation bacheliers Côte d’Ivoire et soupçons de corruption ?

Que reprochez-vous au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique concernant la répartition des bacheliers ?
C’est la mauvaise répartition des étudiants dans les grandes écoles. Nous constatons que les bacheliers sont affectés par affinité. En effet, dans certains établissements, il y a eu seulement deux étudiants affectés dans la filière gestion commerciale, un en Réseau Informatique et Télécommunication (RIT), zéro dans des filières existantes.
Pire, des établissements qui ont eu un taux de réussite de 100% au BTS session 2019 dans des filières et en retour pour la rentrée 2019-2020, ne reçoivent aucun affecté. Selon nous cela n’est pas juste. S’il y’a eu 100% cela veut dire que la formation est bien dispensée dans cette école. C’est le cas du groupe Offoumou Yapo de Yopougon, de l’établissement Saint Jacques.

Qui est derrière cette mauvaise répartition selon vous?
Je ne sais pas mais selon nous, c’est la méconnaissance du système BTS. Pour cela, notre syndicat avait proposé au premier ministre Amadou Gon Coulibaly à travers son conseiller technique, au directeur de l’enseignement supérieur, au sous-directeur de la Direction des examens et des concours (DEXCO), les états généraux du BTS et le classement des établissements en fonction des résultats aux différents examens.
Car nous ne pouvons pas comprendre qu’un établissement qui fait 100% de réussite dans une filière et l’année qui suit ne reçoive aucun affecté dans la filière. Pour aller plus loin, certains établissements qui ont eu leur agrément cette année ont reçu 200, 300 voire 1000 affectés. Nous dénonçons avec la dernière énergie cette répartition ciblée du ministère de l’enseignement supérieur et nous demandons au premier ministre de mener un audit sur les critères d’affection.

On entend souvent dire que les étudiants affectés dans les établissements privés est moyennant de l’argent payé par le fondateur. Qu’en savez-vous ?
C’est ça qui est la vérité. Cela se fait au détriment de l’avenir de nos enfants. Donner de l’argent pour avoir des affectés est grave. Mais pourquoi vous ne dénoncez pas cette forme de corruption ? C’est bien ce que je dénonce. L’achat des affectés qui est la conséquence de la mauvaise répartition. C’est le concept de : si tu ne donnes pas, tu n’as rien. Regardez deux affectés dans une filière même pas une classe. Soyons sérieux. Si le ministère épouse notre idée, qui est les états généraux du BTS. Durant ces états généraux, nous allons dénoncer tout cela. A savoir, l’achat des affectés, les programmes inachevés, la formation inutile, l’organisation de la tricherie, le niveau de l’enseignement. Sans oublier les origines de l’utilisation des téléphones portables aux examens, l’annulation des cours de renforcement avant les examens qui est l’une des principales sources de la tricherie.

En somme, nous avons beaucoup de choses à soumettre au ministre. Avez-vous un message à lancer?
Nous demandons au ministère à travers la structure qui est en charge des orientations d’afficher la répartition des affections des bacheliers dans les écoles. Cela permettra de mettre à nue cette injustice. Nous demandons à tous les fondateurs de se joindre à nous afin de dénoncer ce fait. Aux étudiants dont les choix n’ont pas été respectés de se joindre à notre lutte. Enfin nous demandons à tous les enseignants de s’attendre à notre mot d’ordre dans les jours à venir.

Entretien réalisé par Karina Fofana (afriksoir.net)
NDLR : La réaction des services du ministre Albert Toikeusse Mabri, est attendue.