Jeunes pro Gbagbo

Côte d’Ivoire: Le mercure monte à Mama, à quelques heures du retour de Gbagbo

Le dernier dimanche (dimanche 13 juin) avant l’arrivée de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, les populations de Mama, son village natal chantent, dansent et rient en coupant les herbes hautes pour dégager la route qui mène à Mama.

Selon l’AFP repris par Le Monde, le village se prépare en effet, à accueillir l’ancien président qui sera de retour ce jeudi 17 juin en Côte d’Ivoire après dix ans d’absence.

« Respecter l’arrivée de Gbagbo ! »« Honorer l’arrivée de Gbagbo ! » : une trentaine d’hommes et quelques femmes scandent en rythme ces mots, en travaillant machette et pelle à la main. C’est le dernier dimanche avant le retour du « fils du pays » et le premier jour des festivités en son honneur à Mama (Centre-ouest).

Laurent Gbagbo, qui a été définitivement acquitté en mars par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye des accusations de crimes contre l’humanité, doit atterrir le jeudi à Abidjan.

Il avait été arrêté en avril 2011, lors de la crise postélectorale qui a duré cinq mois et pendant laquelle plus de 3. 000 personnes ont été tuées.

Les travailleurs du bord de la route sont rejoints en fin de matinée par quelques centaines de personnes venues en bus de Gagnoa, la ville la plus proche, à une trentaine de minutes de Mama. Les bus s’arrêtent là, les passagers descendent en criant « Gbagbo ! Gbagbo ! » pour faire les derniers kilomètres à pied. Une fanfare accompagne cette « caravane de la paix et de la victoire ».

L’image de Laurent Gbagbo figure sur les chapeaux, les tee-shirts et les pagnes colorés. Comme celui de deux femmes, avec le portrait de l’ancien chef de l’Etat et ce message : « Le lion de l’Afrique est de retour. » Ou encore un polo « Bon retour chez toi ». Des femmes scandent : « La joie est totale »« Gbagbo ou rien ».

Loin du tumulte, le « chef des terres », une autorité traditionnelle, Joseph Goli Obou, reçoit ses visiteurs à l’ombre devant une maison proprette. « Si un fils te quitte un certain temps, à son retour tu ne dois pas rester les bras croisés », précise cet homme de 71 ans, auxquels tous s’adressent avec déférence.

 « Je suis en train de balayer autour du village. Je prépare le manger pour ceux qui l’accompagnent, les moutons, les bœufs. J’ai déjà préparé sa maison, sa couchette », proclame, enfoncé dans son fauteuil, le chef qui porte lui aussi un pagne avec le portrait de l’ex-président.

Difficile de rater « la résidence » de Laurent Gbagbo. Difficile cependant de voir la maison, tant elle est bien cachée derrière des murs roses qui s’étendent à perte de vue. Quand Laurent Gbagbo reviendra-t-il à Mama ? Très rapidement après son arrivée à Abidjan, « le lendemain », affirme le « chef des terres ».

Nathanaël Yao avec Le Monde et AFP