soro bakayoko 30 avril 2013

Complot-Côte d’Ivoire-Armée: «Plusieurs conseillers d’Alassane Ouattara encouragent le chef de l’Etat à accuser Guillaume Soro de sédition» (révèle La Lettre du Continent)

Complot-Côte d’Ivoire-Armée: «Plusieurs conseillers d’Alassane Ouattara encouragent le chef de l’Etat à accuser Guillaume Soro de sédition» (révèle La Lettre du Continent)

A mois d’un an de la présidentielle, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro disent des choses très différentes en public et en privé.
En ordre de bataille après le remaniement opéré début septembre par Alassane Ouattara, les cadres du Rassemblement des houphouêtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) se persuadent à longueur de réunions qu’une victoire dès le premier tour est possible. Selon des projections internes, le RHDP se prend à rêver d’obtenir 67% des suffrages dès le premier tour, notamment grâce à la multiplication des candidatures d’opposition.
Les calculs des barons du RHDP se basent sur un taux de participation avoisinant les 70% du corps électoral, soit 8 millions d’électeurs.
Tandis que son parti pratique la méthode Coué, le président ivoirien, lui, joue les sphinx. S’il a théoriquement décidé de passer le relais à son premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, Alassane Ouattara continue de laisser planer le doute sur une potentielle candidature auprès de plusieurs de ses visiteurs, suscitant un véritable brouillage ( LC n°806). Un scénario qui pourrait prendre davantage de consistance si le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) venait à présenter comme candidat son leader, Henri Konan Bédié (HKB).
Même stratégie du côté de ce dernier. Agé de 85 ans, l’ancien président ivoirien laisse toujours entendre qu’il sera candidat au premier tour avant d’opter, au second, pour une alliance avec le Front populaire ivoirien (FPI) d’un Laurent Gbagbo plus que jamais fragilisé par l’appel de la Cour pénale internationale (CPI, LC n°804). Début septembre, lors d’un tête-à-tête avec Guillaume Soro à Paris, Bédié a tenté de le convaincre de rejoindre son projet d’alliance.
Néanmoins, l’inimitié de Laurent Gbagbo pour Guillaume Soro, qui fut son premier ministre avant de s’allier avec Alassane Ouattara, fragilise le projet tripartite souhaité par HKB. Ce dernier peut néanmoins surfer sur la réussite du premier meeting conjoint entre le PDCI et le FPI à Abidjan le 14 septembre.
A Paris depuis le mois de juillet, Guillaume Soro souhaite pour sa part rester maître de son agenda politique ( LC n°806). S’il ne cache pas son souhait d’être candidat, il attend le moment opportun pour se lancer. Entre-temps, il prépare depuis plusieurs semaines son futur mouvement politique, Générations et peuples solidaires (GPS). Sur le terrain, plusieurs de ses proches ont déjà commencé à rassembler ses troupes, organisant plusieurs rassemblements de soutien. Nombre de ses partisans ont l’avantage de particulièrement bien connaître la mécanique électorale pour avoir participé à plusieurs élections pour le compte du chef de l’Etat ivoirien au sein de son ancien parti, le Rassemblement des républicains (RDR). Un activisme qui inquiète l’entourage présidentiel, qui accuse ouvertement Guillaume Soro de collusion avec des soldats qui auraient projeté un mouvement de défiance envers Alassane Ouattara le jour de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août dernier.
Une vingtaine de soldats avaient été mis aux arrêts avant qu’ils ne puissent passer à l’acte. Même si l’enquête n’a établi aucun lien formel entre ces militaires frondeurs et Guillaume Soro, plusieurs conseillers de Ouattara encouragent le chef de l’Etat à accuser Soro de sédition.
LA LETTRE DU CONTINENT N°808 DU MERCREDI 25 SEPTEMBRE 2019