Bana Prosper (PDCI-RDA Oumé): «Si Ouattara est sincère, qu’il libère tous les prisonniers… Guikahué fait peur»

Bana Prosper, membre du grand conseil régional du Gôh, porte-parole de la délégation communale de Oumé, s’insurge contre le maintien en prison du Secrétaire exécutif, Maurice Kakou Guikahué, et donne son point de vue sur le dialogue politique né de la main tendue du Chef de l’Etat…

Quelle analyse faites-vous après la crise née du processus électoral et l’acceptation de la main tendue de M. Ouattara?

Pour notre part, le Président Bédié en homme averti, le secrétaire exécutif en chef, Maurice kakou Guikahué avaient dit que le président Bédié, assis, voyait plus loin que nous, même debout.  Donc il a dit  il n’y a pas longtemps qu’il a accepté la main tendue du président Ouattara pour lui donner une chance de s’en sortir et qu’un adversaire politique n’est pas un ennemie et donc c’est dans ce cadre-là avec l’accord de tous les partis de l’opposition membres des différentes plateformes qu’il a accepté la main tendue et nous pensons que cette main tendue va être saisie par le pouvoir en place.

Le président Ouattara avait dit qu’il voulait à travers ce dialogue renouer la confiance avec le président Bédié mais à votre avis pensez-vous que réellement le président Ouattara est dans une logique de sincérité?

C’est à lui qu’il faudra poser la question parce que nous, nous voulons préserver la paix en Côte d’Ivoire et nous au Pdci, nous avons toujours eu cette culture de paix.  Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, et nous au Pdci, nous voulons préserver les acquis laisser par le père fondateur le président Felix Houphouët Boigny. Nous avons des acquis que le PDCI RDA tient à préserver, c’est pour cela que nous ne nous inscrivons jamais dans une logique de guerre, au contraire, nous nous inscrivons dans une logique de dialogue, de paix. C’est en cela que chaque fois que le président Bédié est confronté à une grave crise souvenez-vous du coup d’état de 1999, le président Bédié a toujours œuvré de sorte que le sang de l’ivoirien ne soit pas versé, donc la main tendu qu’il accepte du président Alassane Ouattara est une chance qu’il lui donne de pouvoir s’en sortir.

Avec cette main tendue M. Ouattara maintient en prison certains cadres du PDCI RDA notamment Maurice Kakou Guikahué, N’dri Narcisse, quel commentaire faites-vous ?

Le président Ouattara connait le poids de ces collaborateurs du président Bédié, en les maintenant en prison, il croit affaiblir le président Bédié en lui enlevant ces valeureux cadres. Mais ce qu’il ne sait pas c’est qu’au PDCI RDA il existe d’autres cadres qui peuvent assurer la relève.

Comment réagissez-vous donc à l’arrestation du professeur Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda ?

Si le Pr Maurice Kakou Guikahué n’avait pas été arrêté cela m’aurait étonné, puisque c’est lui la cheville ouvrière, c’est lui qui a dit hier non que le Pdci Rda n’était pas à brader. C’est lui qui a dit non et qu’il fallait préserver l’héritage laissé par le président Felix Houphouët Boigny à savoir le PDCI RDA.  Il a œuvré aux côtés du président Bédié de telle sorte que le Pdci Rda ne disparaisse pas. Il a soutenu le président Bédié jusqu’à ce jour malgré la tempête. Nos adversaires pensent que, en l’arrêtant, le processus de modernisation et de réorganisation du PDCI RDA va s’arrêter alors qu’il n’en est rien.

Avec l’arrestation du Professeurs Maurice Kakou Guikahué, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé récemment Mme Yobouet Antoinette qui avait  été enlevée puis relâchée ne constatez-vous pas que c’est une machine répressive qui  s’abat sur la région du Gôh, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Notre région a tout donné et continue de donner dans la lutte pour la démocratie. Nous pensons que certaines personnes croient affaiblir notre région et mieux ceux qui incarnent les différents partis politiques de l’opposition au plan local, c’est donc dans cette logique d’intimidation qu’ils procèdent à ces arrestations.

Vous qui êtes au contact avec le terrain comment aujourd’hui les militants réagissent face à tout ce qui se passe en ce moment ?

Au PDCI RDA, c’est la discipline. Et nous suivons intégralement le mot d’ordre de la direction de notre parti, nous avons suivi le mot d’ordre lancé par la président Henri Konan Bédié au nom de tous les partis politiques de l’opposition et nous avons suivi le mot d’ordre  de la désobéissance civile pacifique à travers toute la région sans violence  parce que chez nous au Pdci Rda, nous n’avons pas cette culture de violence, nous n’avons jamais eu d’armée. Au PDCI, on ne nous a jamais appris à faire palabre avec des armes. Nous privilégions le dialogue. C’est pourquoi nous  déplorons et regrettons tous ces morts et blessés enregistrés dans la région notamment à Oumé  où il y a eu un mort ce qui en principe ne devrait pas arriver parce que Oumé a été toujours un havre de paix et c’est dans cette continuité avec le maire Lagui Kouassi Joachim que nous œuvrons à toujours maintenir ce climat de paix. Nous saisissons l’occasion pour remercier et féliciter le préfet du département d’Oumé, l’imam de la grande mosquée d’Oumé, Coulibaly Souleymane et les mutuelles des 14 villages Gouro qui se sont impliqués afin d’apaiser la situation et éviter que le pire n’arrive.

Et quel est l’état d’esprit de vos militants ?

Nos militants sont confiants déterminés et sereins parce qu’ils savent que cette lutte là nous allons la gagner.

Et sur quoi comptez-vous ?

Nous comptons sur les démarches politiques que nous sommes en train de faire parce que nous avons les arguments politiques pour pouvoir gagner ce combat.

Ne pensez-vous pas que le préalable posé par le président Bédié serait tiré sur la corde face à ce régime ci?

Non pas du tout, puisque  nous avons toujours demandé le dialogue. Donc le président Bédié ne peut pas accepter une main tendue et aller à un dialogue pendant que tout le monde est en prison. C’est avec tous ses collaborateurs et leaders de l’opposition qu’il doit s’asseoir pour réfléchir sur les propositions faites par le président Ouattara. A lui seul, il ne peut pas décider et aller à un dialogue. C’est pourquoi, il demande à ce que ces derniers soient libérés pour ainsi aller à la table de discussion. Si le président Ouattara est réellement sincère, tous ceux qui sont en prison doivent normalement sortir pour qu’on s’asseye autour d’une table pour discuter franchement et faire le point de ce qui a marché ou qui n’a pas marché pour le bonheur de notre pays.

Vous adhérer donc à l’idée d’un dialogue national ?

Oui, il faut un dialogue national parce que nous avons tous fauté à un certain moment. Il faille que toute cette spirale de violence s’arrête à certain moment.

Avec Ange-Joël Guédé

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