Angoua Yeboue DC Plateau

Attendu demain à Abidjan: «Bendjo a un grand rôle à jouer pour le pays» (Angoua Yéboué, Délégué PDCI)

Akossi Bendjo, secrétaire exécutif du Pdci en charge de l’Organisation et de la Mobilisation, arrive, à Abidjan, ce week-end, après  3 ans passés en exil. Le Plateau, commune qu’il a dirigée, pendant 20 ans, s’organise à lui réserver un accueil triomphal. Le délégué communal Pdci-Rda du Plateau, Yéboué Angoua Yéboué, adjoint au maire du Plateau, donne plus de détails dans cette interview.

Angoua Yeboue DC Plateau

Monsieur le délégué communal Pdci-Rda du Plateau, On a appris que le maire Akossi Bendjo, en exil depuis 3 ans, arrive à Abidjan, ce weekend. Est-ce que les militants Pdci-Rda du Plateau ont eu cette information ?

Oui, nous avons appris cette nouvelle. Nous avons appris la très bonne nouvelle, le retour du maire Bendjo sur ses terres natales.

Quelle place entendez-vous prendre dans son accueil ?

Au niveau de la délégation communale du Plateau, le maire Bendjo est l’un de nos très grands militants, parce qu’il n’est pas n’importe qui, au niveau du Plateau, même au niveau du Pdci-Rda. Il a été un grand maire du Plateau, pendant plus de 20 ans et il a fait beaucoup de choses. C’est un très grand militant. Au niveau du parti, il est non seulement au Bureau politique mais il est secrétaire exécutif chargé de l’Organisation et de la mobilisation. Le maire Bendjo n’est pas n’importe quel militant. On s’apprêtait à aller l’accueillir à l’aéroport avec plusieurs cars et puis, la haute hiérarchie de notre parti nous a dit non. Comme dirait le président Gbagbo, si on t’envoie, il faut savoir t’envoyer. Ce que nous avons vu ne doit pas se répéter. On ne va pas envoyer des gens encore à l’aéroport pour aller les gazer. On n’a pas fini de pleurer nos morts, de panser les plaies de nos blessés lors de la désobéissance civile, on ne va pas en rajouter. Nous demandons aux militants et sympathisants du Plateau de se déporter en masse au siège du parti à Cocody. Là-bas, c’est chez nous et, Dieu merci, c’est clôturé. Donc, nous sommes prêts pour l’accueil. Nous sommes à notre 2ème réunion préparatoire de l’accueil. Là, c’est le volet Plateau et il y a un autre volet qui nous dépasse, au niveau supérieur et qui relève de la haute Direction du parti, c’est-à-dire le Secrétariat exécutif.

Qu’est-ce que le Plateau retient de Bendjo et comment vous avez vécu son absence ?

C’est une grande question. Pour nous qui sommes ses proches, après 20 ans de collaboration et au niveau municipal et au niveau politique au Pdci-Rda, nous savons beaucoup de lui. N’oublions pas que Bendjo était maire et, à ce titre, il a posé des actes forts. Beaucoup de jeunes du Plateau ont bénéficié des bourses d’études de sa part. Au plan environnemental, il a laissé beaucoup de traces que notre nouveau maire est venu améliorer. Son absence a été vécue comme un marteau sur la tête de la commune du Plateau, un coup de massue qui est descendu du ciel  pour aplatir complètement les femmes, les jeunes et les hommes du Plateau pour ne pas dire tous les militants plus tous les sympathisants. Certains ne sont pas du Pdci-Rda mais qui ont pleuré avec nous. Ils ont veillé ici. On a pensé qu’on allait se soulever et les forces de l’ordre ont envahi complètement la cour. On est resté là. Nos femmes étaient là. Pour nous, le retour du maire Bendjo, ici au bercail, est vécu comme un très grand rêve. Ce rêve-là, Dieu merci, est devenu réalité. Le samedi 3 juillet 2021, nous allons le recevoir au siège du Pdci à Cocody pour lui demander les nouvelles. Le Plateau sera là. Les militants seront là. Il y aura d’autres accueils dans son village à Abobo Doumé, à son domicile à la Riviera et chez lui au siège de son parti au Plateau et ensuite chez lui à la mairie du Plateau qu’il a dirigée, pendant une vingtaine d’années. Tout cela va donner lieu à des fêtes, des manifestations grandioses, pacifiques. Après toutes ces étapes, on nous irons dire merci à Dieu dans les mosquées et dans les églises.

Pensez-vous que le maire Bendjo a encore un rôle à jouer dans la vie politique nationale ?

Oui et non. Je dis non parce qu’on ne peut pas répondre. La politique, c’est une volonté. C’est l’intéressé lui-même qui pourra  dire s’il arrête, comme au football, parce qu’il est fatigué et comme dirait Voltaire, « je m’en vais cultiver mon jardin ».

Oui, en tant que militant Pdci, en tant que responsable municipal, monsieur Bendjo n’est pas vieux. Il a encore un très grand rôle à jouer, au niveau politique, au niveau de la Côte d’Ivoire et, peut-être, au niveau africain. Donc là, sur ce volet, je suis affirmatif.

Pensez-vous que pour le tort qui a été fait au maire Akossi Bendjo, il lui faut rendre justice et réparation ?

D’abord, vous connaissez notre pays, vous les journalistes qui informez les gens. Ici, à l’heure qu’il fait, d’abord, il faut que l’autorité reconnaisse qu’il a fait du tort au maire Bendjo. Sur cette base-là, on peut parler de réparation. Mais si l’autorité, elle-même, ne reconnait pas son tort…Prenons le cas du président Gbagbo, il est venu mais il y a encore des nuages et on ne sait comment ça va se terminer. Il était récemment chez lui à Mama et dans son intervention, moi, j’ai retenu une petite phrase : « Respectez mon acquittement ! » Cela veut tout dire. Il a été acquitté, non pas à moitié mais il a été acquitté complètement, totalement. Il n’y a donc pas de « mais ». Toutefois, nous sommes en Afrique, on attend. C’est le cas pour notre champion, le maire Bendjo.

Avez-vous un appel à l’endroit de vos militants, quant à la mobilisation pour l’accueil de votre champion ?

En tant que doyen et délégué communal du Plateau, nous disons à toutes les structures, secrétaires généraux, présidents de Comités de base, Ufpdci, Jpdci et, au niveau supérieur, tous les membres du Bureau politique qui militent au Plateau, les membres du Grand Conseil régional, inspecteurs du parti, tout ce monde-là, le délégué que je suis, leur demande de venir en masse, le samedi, à partir de 16h, au siège du Pdci, à Cocody, pour non seulement montrer à tous les Ivoiriens y compris les étrangers, ceux qui nous font l’amitié de venir vivre avec nous sur nos terres, que le maire Bendjo est bel et bien rentré et que son parti, son village, tout ce monde-là et ses amis continuent de l’aimer et continuent de le soutenir dans les actons qu’il compte mener   un peu plus tard. Donc, c’est une belle occasion pour nous, surtout les militants et les habitants du Plateau, d’être dans nos plus beaux habits. Pour les militants du Pdci, quand on parle de plus beaux habits, c’est naturellement la tenue du parti du président Félix Houphouët-Boigny.

Interview réalisée par JB KOUADIO

In le nouveau réveil / Vendredi 02 juillet 2021 – N°5799 // www.lereveil.net