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Olivier Akoto, député de Daoukro-N’gattakro, dénonce: «Tous les dossiers sont bloqués dans les sous-préfectures»

Olivier Akoto, député de Daoukro-N’gattakro, dénonce: «Tous les dossiers sont bloqués dans les sous-préfectures»

Honorable Olivier Akoto, député de Daoukro-N’gattakro, dans votre circonscription, il semble qu’il y a beaucoup de désagréments dans l’opération spéciale d’établissement de jugements supplétifs et de délivrance de certificats de nationalité. Qu’en est-il en réalité ?
On a promulgué la loi, il y a à peine deux mois qu’elle est entrée en vigueur. On a lancé l’appel et on a fait le tour de tous les villages et hameaux et les requérants se sont inscrits. Depuis pratiquement un mois, tous les dossiers sont bloqués dans les sous-préfectures. Quand on a la chance de faire un soit-transmis pour arriver au tribunal, là-bas aussi, tout est bloqué. Or ce sont ces requêtes-là qui produisent les certificats de nationalité pour permettre aux nouveaux majeurs de s’inscrire sur la liste électorale. Aujourd’hui, tous ces dossiers sont bloqués. Moi-même qui ai été l’un des premiers à activer cette affaire, c’est maintenant que mes dossiers sont arrivés au tribunal. Il faut imaginer ailleurs. Alors que dans 09 jours, c’est la fin de la révision de la liste électorale. C’est fait sciemment ? Un boycott ou bien c’est une action orientée ? Il faut qu’on en parle dès maintenant.

Concrètement, le blocage se trouve à quel niveau, à la sous-préfecture ou au tribunal ?
Quand les agents de l’Unitec sont en nombre insuffisant, ils ne peuvent pas, à eux seuls, saisir toutes les requêtes. Ils sont basés dans les sous-préfectures. Ils sont débordés par le poids du travail. Ils sont sans moyens. Pour tirer un soit-transmis pour aller au tribunal, il se pose un problème de logiciel. Quand par miracle on réussit à faire le tirage, il faut maintenant aller au tribunal. Il faut donc franchir cette étape pour faire sortir les certificats de nationalité en vue de l’achat des timbres. La révision de la liste électorale a commencé. A quel moment les nouveaux majeurs qui espéraient avoir leurs certificats de nationalité pourront-ils s’inscrire sur la liste électorale ? On a l’impression que tout est fait sciemment pour bloquer les requérants.

Est-ce que vous, autorités politiques, avez approché les autorités administratives pour trouver des solutions à ce problème ?
Nous les avons approchées mais elles ne font que ce qu’elles peuvent mais la réalité est là. Le problème réside dans la contrainte de temps imposé par la Cei. C’est par rapport à tout cela qu’on a demandé de prolonger l’opération de révision de la liste électorale. On ne peut pas demander aux nouveaux majeurs de venir s’inscrire alors qu’ils n’ont pas les papiers requis. Il faut compter avec les contraintes exogènes et la pandémie du coronavirus.

Quel est l’engouement au niveau des nouveaux majeurs pour cette opération ?
Nous nous sommes promenés partout pour mobiliser les nouveaux majeurs pour se faire enrôler par rapport à la déclaration de naissance. Ils attendent maintenant l’obtention de leurs documents pour aller se faire inscrire sur la liste électorale. Que vont-ils faire ? Ils sont restés à la maison et les centres d’enrôlement sont vides.

A qui s’adresse votre appel ?
L’Unitec démontre ses limites pour faute de moyens humains et matériels. Il n’y a pas de personnel adéquat. Nous interpellons encore la Cei qui doit se conformer à cette loi qui demande que les personnes physiques puissent avoir leurs papiers. Qu’allons-nous faire si les nouveaux majeurs n’ont pas de papiers ? Le droit de vote est un droit civique, un droit citoyen. Le nouveau majeur qui a 18 ans, la loi lui permet d’avoir un certificat de nationalité. Voilà qu’il sera privé de s’inscrire sur la liste électorale. Ce n’est pas normal. Il faut donc accélérer le processus de délivrance des certificats de nationalité et rallonger le délai de la révision de la liste électorale.

Interview réalisée par JB.K.