Amon Tanoh

Menaces de poursuite contre Bédié et nomination d’Amon Tanoh : Un deux poids, deux mesures ennemi de la paix

Alors qu’une menace de poursuite contre le Président Henri Konan Bédié du PDCI-RDA plane depuis quelques jours pour avoir été l’un des acteurs principaux de la désobéissance civile de 2020, Marcel Amon-Tanoh, ex-ministre des Affaires étrangères ayant démissionné pour rejoindre l’opposition en ce moment-là, vient d’être nommé à la tête du Secrétariat exécutif du Conseil de l’Entente.

Il a pris fonction le mardi 04 janvier 2022 à Abidjan, lors d’une cérémonie de passation de charges entre lui et son prédécesseur, Dr Patrice Kouamé, sous la présidence du ministre délégué auprès du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, chargé de l’Intégration africaine, Alcide Djédjé.

Qui l’aurait cru à quelques semaines des élections calamiteuses quand Amon- Tanoh lors de sa prise de parole dans un stade Houphouët-Boigny acquis à la cause de l’opposition, avait craché du venin contre le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

« N’ayez pas peur. Nous sommes prêts à mourir pour libérer notre pays de la dictature d’Alassane Ouattara et nous ne reculerons plus devant rien. Nous en avons marre », a laissé entendre Amon-Tanoh devant des milliers de militants de l’opposition au stade Félix Houphouët-Boigny.

Il a même ajouté qu’« aucun Ivoirien ne ferait à ses frères ce qu’Alassane Ouattara fait » à ses concitoyens, à savoir prendre la « Côte d’Ivoire en otage », Avant de réclamer ceci: « dites-lui de libérer notre pays et de nous le rendre ».

Ces paroles ont été prononcées en pleine désobéissance civile avant qu’Amon Tanoh, sans doute apeuré par la chasse aux opposants, les emprisonnements, les blocus en novembre 2021 ne viennent demander pardon à son mentor, qui lui refait confiance en le nommant à la tête du Conseil de l’Entente.

Nommer un acteur de la désobéissance civile et menacer de poursuivre un autre pour avoir été à la tête de l’opposition lors de la désobéissance civile, relève du deux poids deux mesures à un moment où le régime et l’opposition ont entamé un dialogue politique pour un environnement sociopolitique plus sain et de futures échéances plus transparentes et plus paisibles.

Cette poursuite pourrait être source de tensions inutiles.

Le président de la République qui dit attaché du prix au dialogue politique en cours, devrait abandonner les poursuites contre les opposants et tracer les sillons d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire.

Joseph Koffi