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Appel à une transition civile: Ces faits et chiffres qui donnent raison à l’opposition

Appel à une transition civile: Ces faits et chiffres qui donnent raison à l’opposition

Juste après le lancement de l’appel à une transition civile par l’opposition ivoirienne depuis la résidence du président Henri Konan Bédié pour des élections présidentielles entachées d’irrégularités et à faible taux de participation (moins de 10%), Adama Bictogo, Directeur Exécutif du RHDP a réagi. Il a en effet, accusé Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, l’ex-première dame Simone Gbagbo et Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA ďêtre responsables des débordements du 31 Octobre 2020, ďavoir manipulé et armé des jeunes. Pour lui, les opposants « se mettent en marge des lois de la Constitution » en menaçant les institutions. Il demande au gouvernement de « faire preuve de fermeté » pour assurer la protection des Ivoiriens et « met en garde » directement les opposants. Selon RFI, l’organisation de la société civile Indigo a par ailleurs publié dans l’après-midi du samedi, un communiqué portant sur l’ensemble de la journée électorale. L’ONG qui avait un millier d’observateurs sur le terrain indique que 23% des bureaux de vote sont restés fermés toute la journée. Soit plus de 5. 000 bureaux qui n’ont pas ouvert en raison de menaces sur les agents de la CEI, d’attaques contre des centres de vote, de destruction du matériel, ou bien de barricades. Parmi les districts les plus touchés, Goh Djiboua, Lacs, Lagunes, Sassandra- Marahoué, Yamassoukro et la Vallée de la Bandama. L’organisation a ainsi enregistré 391 incidents. Il s’agit de violences, d’intimidations, de suspicions de bourrages d’urnes, notamment à Abobo, Tiébissou, Cocody, Sassandra, Bouaké, Yamoussoukro. Mais aussi de personnes ayant pu voter dans un bureau alors qu’elles ne figuraient pas sur les listes électorales et n’avaient pas de document requis, sans toutefois en préciser le nombre. Indigo rapporte également des affrontements communautaires avec pertes de vie humaine. Là non plus sans donner de chiffres. L’organisation conclut que le déroulement du vote a été émaillé par des incidents sécuritaires majeurs. Et que tous ces incidents n’ont pas permis « l’expression massive et sereine du suffrage pour une partie importante de la population. »
Même si dans un communiqué, Diomandé Vagondo, ministre de la Sécurité et de la Protection civile s’est félicité le dimanche 1er Novembre 2020 dans la soirée du bon déroulement du scrutin sur toute l’étendue du territoire national et dans la diaspora, malgré « des incidents relevés dans un nombre limité de localités », la vérité est là. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Donc une transition s’impose.  

Nathanaël Yao
Avec RFI