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Affi N’Guessan prévient le pouvoir Ouattara-RHDP: «Il ne faut pas douter de notre capacité à empêcher ce coup d’Etat électoral»

Après les propos liminaires de la Conférence de presse de la plateforme de la désobéissance civile, vendredi 16 octobre 2020, au siège du PDCI-RDA, Pascal Affi N’guessan, porte-parole de ladite plateforme a répondu aux questions des journalistes.

S’OPPOSER PAR DES MOYENS LEGAUX

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Nous entendons dire que notre action est légalement fondée et légitime et que nous allons agir toujours dans le cadre des lois de la République parce que tout citoyen a le droit d’empêcher la commission d’une infraction. Je dirai même l’obligation de s’opposer à tout ce qui est attentatoire à la loi, attentatoire au fonctionnement régulier des Institutions. Or ce qui est en train de se faire viole les lois de la République, viole les accords internationaux. Donc nous avons le droit, au nom de la Côte d’Ivoire, de nous opposer à ces violations, d’empêcher une partie de la population ivoirienne de commettre des actes au nom de la République, en violation de la loi. Ce que nous entendons par moyens légaux, défendre les Institutions. Défendre les lois de la République, les accords internationaux que la Côte d’Ivoire a ratifiés est légitiment et légalement fondé. C’est au nom donc de ces principes-là que nous engageons la désobéissance civile

MEDIATION DES CHEFS D’ETAT DE LA SOUS-REGION?

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C’est parce qu’aucun chef d’Etat ne nous a encore saisi d’une intention ou d’une volonté de médiation ou de facilitation, en tout cas au niveau de la plateforme de façon officielle. Si les chefs d’Etat de la Cedeao nous saisissent officiellement de ce qu’ils sont engagés auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire en faveur d’une facilitation, d’une médiation, nous en tiendrons compte et nous rendrons compte à nos militants et à nos populations de ce qu’à l’issue  de cette première phase de la désobéissance civile, se sont mobilisés pour assurer la facilitation et que pour favoriser cette facilitation, nous suspendons le mot d’ordre. Pour le moment, nous n’avons aucune information de cette nature, ni venant de la Cedeao ni venant de l’Union Africaine ni venant des autorités ivoiriennes. Donc, nous poursuivons la désobéissance civile, jusqu’à ce que nous soyons saisis d’une volonté de négociation ou que le Gouvernement, de façon formelle et officielle, annonce l’ouverture des négociations avec l’opposition. Tant que nous n’aurons pas obtenu gain de cause  de ces négociations ou que nous n’avons pas obtenu un compromis sur le contentieux qui nous oppose au régime, nous continuerons la désobéissance civile.

BILAN DU MOT D’ORDRE DE DESOBEISSANCE CIVILE

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Je peux dire que la désobéissance civile monte en puissance. Si nous annonçons maintenant la 2ème phase, c’est pour dire qu’il y a eu une première phase qui a été principalement une phase d’interpellation. Le meeting du 10 octobre était un acte d’interpellation, montrer l’ampleur de la mobilisation nationale, de la contestation du processus électoral en cours pour amener le pouvoir à aller dans le sens de la mobilisation et éviter que cette force montante entre action. Nous pouvons donc considérer que le bilan est positif, si on en juge par les commentaires qui ont été faits aussi bien par la presse au niveau national qu’international. Ceci, en dépit des obstructions, des intimidations qui ont été orchestrées par le pouvoir. Donc la première phase de la désobéissance civile est un succès. Etant donné que le pouvoir n’a pas daigné prendre acte de cette mobilisation pour ouvrir les négociations que nous attendons afin de trouver des solutions aux revendications de l’opposition, nous passons, depuis hier, à la 2ème étape. Si vous suivez la presse et les réseaux sociaux, vous allez vous rendre compte que cette phase a déjà démarré. Il ne faut pas douter de notre capacité à empêcher ce coup d’Etat électoral. Comme le savez, le régime actuel est esseulé et acculé. Il ne peut pas venir à bout de toute la Côte d’Ivoire mobilisée. L’opposition est majoritaire en Côte d’Ivoire. Ce pouvoir est minoritaire. Nous n’avons pas au programme la violence contre les symboles de l’Etat. Nous manifestons pacifiquement, mais si nous sommes attaqués, nous nous défendrons. Si nous sommes agressés, nous nous défendrons parce que nous serons en situation de légitime défense.

UNE TRANSITION AVEC OU SANS ALASSANE OUATTARA ?

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Si lui-même prend l’initiative de la transition…Si c’est nous qui lui imposons la transition, nous la ferons sans lui. C’est-à-dire qu’il n’a pas compris la nécessité d’une transition, il n’a pas compris la nécessité d’un rassemblement de toute la classe politique pour assainir l’environnement national, réconcilier les Ivoiriens, fonder un nouveau contrat social, pour permettre à la Côte d’Ivoire de tourner la page de ces 30 années de violences, de conflits et ouvrir une page de paix et de stabilité. La transition, c’est la prise de conscience qu’il faut s’arrêter pour discuter, s’asseoir autour d’une même table pour faire le diagnostic de la marche du pays, identifier les raisons des crises successives que le pays a connues, réconcilier les Ivoiriens, panser les blessures et ensuite, analyser les Institutions qui gouvernent le pays, de manière à ce que nous nous donnions une Constitution qui serait le fruit de nos aspirations, qui tiendra compte de nos spécificités, de nos traditions, de nos ambitions futures, parce qu’une Constitution, c’est la traduction de la volonté de vivre-ensemble. C’est-à-dire organiser les Institutions, organiser la transmission du pouvoir, la distribution de la richesse. Jusque-là, nous n’avons pas fait cet exercice, malgré la crise que nous avons connue, le pouvoir refuse, avec obstination, d’ouvrir le dialogue national, pour que nous voyions comment faire le diagnostic pour apaiser les uns et les autres et comment fonder un nouveau contrat social. Si monsieur Ouattara, par sagesse politique, anticipe ce besoin, prend lui-même les devants des choses, pour ouvrir cette période de transition et convoque toutes les forces vives de la nation, à ce grand dialogue national, il n’y a pas de raison que nous refusions. En ce moment, nous allons négocier avec lui les termes de cette transition. Combien de temps va durer cette transition. Un an ? Un an et demi ? Ce sera le lieu d’une négociation entre les acteurs politiques. Pendant la phase de transition, comment le pays sera gouverné. Ce veut dire qu’il faudra mettre en place un gouvernement de transition. Tout cela peut se négocier. S’il ne prend pas les devants et que la transition a lieu sans lui, cela veut dire qu’elle sera sans lui.

MARCHES INTERDITES

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Cette décision est pitoyable. Un gouvernement, dans un pays normal, où nous sommes dans un processus électoral, ne peut pas avoir le courage d’annoncer ce genre de décision. L’annonce de cette décision est la manifestation de la volonté de dictature, de cette faillite politique. Nous ne voulons pas nous associer à cette faillite d’un régime qui est totalement discrédité. Nous, Ivoiriens, devons savoir que ces décisions sont entendues à l’extérieur, sont interprétées et évaluées par rapport à la maturité politique, à la maturité démocratique de la Côte d’Ivoire. Ce pays a besoin de changement, d’assainissement, pour qu’on n’assiste plus jamais à ce genre de décisions, pendant une période électorale. Cela signifie aussi que ce n’est pas un processus électoral auquel nous assistons. Si on avait un processus électoral, c’est le moment de s’exprimer.

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Même dans le temps du parti unique, quand on dit qu’on est en campagne, on ouvre un espace à tous les courants d’opinion. On améliore un tant soit peu le contexte démocratique, de manière à ce que les uns et les autres puissent s’exprimer librement, faire connaître à l’opinion leur projet politique. Dans notre cas, nous sommes dans un processus électoral, nous sommes censés être à un moment où il faut permettre aux uns et aux autres de s’exprimer librement, d’aller et revenir et c’est là qu’on ferme, qu’on cadenasse, parce qu’on veut s’autoproclamer à huis-clos. C’est cela que nous refusons. Comme eux-mêmes savent que cette décision est illégale, c’est pourquoi, ils ne peuvent l’observer. Cette mesure ne concerne pas les activités électorales. Quelle différence font-ils entre les activités de monsieur Ouattara et les activités de l’opposition ? Ils auraient pu dire que pendant cette période, seuls les partisans de M. Ouattara ont le droit de manifester sur la voie publique. On les aurait compris. Si c’est une mesure discriminatoire, nous n’avons pas le droit de nous y soumettre. Cela fait partie de la désobéissance.

Propos recueillis par GRO avec JBK.