La Chronique de PAN : Quand l’orgueil prend le pouvoir, on préfère l’égo à la cause !

Il faut avoir le courage de dire les choses. Ce qui empêche l’unité de l’opposition en Côte d’Ivoire n’est pas seulement idéologique ou stratégique. C’est d’abord humain, trop humain.

Nous sommes en présence d’une classe politique fracturée par ce que j’appelle des blessures narcissiques non résolues.

Des egos froissés par des parcours inachevés, des humiliations mal digérées, des ambitions frustrées… Et chacun, au lieu de se guérir, politise sa douleur. Résultat : on ne s’assemble plus autour d’une idée, mais contre une blessure personnelle.

Mais il y a pire : l’hypocrisie endémique. Elle est partout surtout dans les alliances de façade, dans les sourires forcés devant les caméras, dans les poignées de main froides et les mots calculés.

À chaque tentative d’unité, les petits arrangements réapparaissent : « Je te soutiens si tu me donnes ça. », « Je te respecte tant que tu ne me dépasses pas. » Et sous les beaux discours, les coups bas s’organisent. Chacun veut être calife à la place du Calife. Et tant pis si le peuple reste orphelin d’un vrai projet collectif.

Et puis il y a ce manque flagrant d’humilité. Personne ne veut faire un pas de côté, personne ne veut reconnaître ses limites. Très peu sont capables de dire « J’ai échoué » ou « Tu es meilleur que moi pour cette bataille ». Tout le monde veut être tête d’affiche, le messie, même quand le décor s’effondre.

On préfère perdre seul que gagner ensemble, on préfère l’égo à la cause, on préfère se faire applaudir par 10 fidèles que servir 10 millions de citoyens.

Le peuple, lui, regarde. Il comprend, il en a marre.

Il ne croit plus aux “coalitions” sorties des hôtels climatisés. Il veut une opposition vraie, cohérente, debout. Mais pour cela, il faut du courage moral, pas seulement des slogans.

L’unité n’est pas un mot, c’est un sacrifice, un effort de caractère, un renoncement à soi pour le bien commun. Et ça, malheureusement, trop peu dans notre classe politique en sont capables.

Le changement ne viendra que lorsque certains leaders auront le courage de s’effacer, de reconnaître leurs limites et de construire autour d’un projet, pas autour de leur propre reflet.

L’orgueil a déjà trop gouverné ce pays. Il est temps que l’humilité prenne enfin sa revanche.

Pour ceux qui préfèrent la vérité aux slogans.

PAN

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