CIV/Nouveau Code d’Assainissement et de Drainage: «Ce code unique est une véritable « bible » ou « coran » du secteur», selon ministre Bouaké Fofana

Le ministre Bouaké Fofana a fait adopter le projet de loi au Sénat et interpelle la population en cette période de pluie, le jeudi 5 juin à la salle B de la Fondation Félix Houphouët-Boigny.

 « La Côte d’Ivoire a fait de l’assainissement une priorité essentielle, considérant qu’il constitue un indicateur clé du développement économique et de la lutte contre la pauvreté. Cet engagement remonte aux grandes inondations des années 1968-1970, accompagnées d’une épidémie de choléra dans l’agglomération d’Abidjan, qui avaient nécessité des mesures d’urgence. Depuis le sommet de Rio de Janeiro en 1992, le pays a renforcé ses actions, bien que celles-ci aient été freinées par divers facteurs, notamment les programmes d’ajustement structurel et la crise socio-militaro-politique. » Tels ont été les premiers mots du Ministre Bouaké Fofana, à l’entame de l’exposé des motifs du projet de loi relatif au Code de l’Assainissement et du Drainage. C’est dans ce contexte qu’a été présenté le Code d’Assainissement et de Drainage, défendu devant le Sénat par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Bouaké Fofana, le jeudi 5 juin à la salle B de la Fondation Félix Houphouët-Boigny.

UN PROJET DE LOI STRUCTURANT ET HARMONISE

Le texte a été examiné par la Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CRSTE), présidée par Mme AMBLARD Marie-Elisabeth épouse Zunon-Kipré. Lors de son exposé, le ministre a rappelé les efforts entrepris depuis 2011, notamment la mise en place de plusieurs structures spécialisées dans le domaine de l’assainissement. Toutefois, malgré ces avancées, des défis persistants demeurent : les impacts du changement climatique, les activités humaines nuisibles et l’incivisme de certains citoyens. En outre, le cadre législatif actuel demeure fragmenté, réparti entre plusieurs codes (eau, hygiène, environnement, urbanisme, habitat), ce qui engendre une insécurité juridique.

L’objectif du Code d’Assainissement et de Drainage est donc de centraliser et harmoniser les règles afin de mieux protéger les populations et les infrastructures.

Adopté à l’unanimité par les sénateurs membres de la CRSTE, ce texte constitue une véritable référence pour les acteurs du secteur. Bouaké Fofana a souligné son importance en déclarant «Jusque-là, les textes régissant l’assainissement et le drainage étaient dispersés. Désormais, ce code unique est une véritable « bible » ou « coran » du secteur, rassemblant toutes les règles essentielles.»

UN VOLET REPRESSIF POUR LUTTER CONTRE L’INCIVISME

Le ministre a également insisté sur l’aspect répressif du code. Il a rappelé les nombreuses campagnes de sensibilisation exhortant la population à ne pas utiliser les caniveaux comme des poubelles, car cela engendre des désastres environnementaux et sanitaires.

À cet effet, la loi prévoit désormais des sanctions administratives et pénales sévères. Les contrevenants risquent des amendes allant jusqu’à 200 millions de FCFA selon la gravité des infractions, voire des peines de prison.

UN APPEL A LA VIGILANCE EN SAISON DE PLUIES

Profitant de cette occasion, Bouaké Fofana a lancé un message de prudence à la population ivoirienne, en particulier aux résidents du grand Abidjan « Quand il pleut, il faut être vigilant. Chaque année, nous constatons les mêmes drames. Malgré nos alertes, certains continuent de vivre dans des zones à risques et refusent d’évacuer. Malheureusement, les conséquences sont tragiques. À Mossikro, nous avons déploré six décès récemment, toute une famille emportée. »

Il a également exhorté les conducteurs à adapter leur vitesse sous la pluie, rappelant que l’adhérence des pneus est réduite sur une chaussée mouillée.

Avec ce nouveau code structurant, l’État ivoirien marque un tournant décisif dans sa politique d’assainissement et de drainage, visant à améliorer la sécurité des populations et la gestion des infrastructures.

Ange Nicaelle LYRANE

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