AFRICANEWSQUICK

Plus qu'une Agence de communication, un journal en ligne

Eglise catholique: De la succession du pape François au débat sur un papabile africain (opinion)

Pape africains 1 copie
7 / 100 Score SEO

Introduction

Le monde entier s’est réveillé le lundi matin de Pâques avec la nouvelle sans surprise mais toute fois surprenante du rappel à Dieu du 265ème successeur de Saint Pierre : le pape François. Telle une trainée de poudre, toute la planète n’a pas tardé à lui rendre les hommages pour son charisme et les bienfaits de son pontificat. Depuis lors des sujets de débat sur la possibilité d’un pape noir se font entendre. Qu’en est-il précisément ?

Pape Francois 1936 2025

De la mort aux obsèques du pape

L’Église catholique est la seule institution religieuse au monde dont la figure visible du chef (le chef de l’Égliseest Christ lui-même) a le double pouvoir spirituel et de chef d’État.Lorsque le pape se rend dans un pays ou reçoit des délégations, c’est tantôt en tant que chef d’État, tantôt en tant que chef de l’Église. Par ailleurs, l’Église est l’assemblée du peuple de Dieu race et sexe confondues, et aussi une institution de plus de 2000 ans d’histoire qui a connu toutes les péripéties imaginables. En tant que tel, un protocole rigoureusement codifié est enclenché dès la constatation du décès du Pape par le Cardinal Carmelingue, jusqu’aux préparatifs du conclave qui élira le prochain Pape, en passant par les obsèques. La constitution apostolique Universi Dominici gregis en constitue le cadre juridique de référence.

En cas de vacance du Siège papal ou apostolique(apostolica sedes vacans), c’est le collège des cardinaux qui assure la conduite des affaires courantes du Saint Siège,notamment à travers les congrégations générales qui sont des réunions stratégiques. Ils ont jusqu’à 10 jours maximum pour organiser les obsèques à savoir : la translation du corps dans la basilique Saint Pierre pour l’hommage des fidèles, la cérémonie de la mise en bière, la messe de requiem et l’enterrement. Ils s’en suivent alors les 09 jours de deuil (novemdiales ou novendiale) ponctués de célébrations eucharistiques en mémoire du pape défunt. C’est généralement pendant cette période que la date du conclave est décidée.Tout ceci témoigne de l’extraordinairecapacitéd’organisation de l’Église catholique. Recevoir 250 000 fidèles sur la place Saint Pierre de Rome avec des délégations du monde entier, nécessite un protocole, des répétitions, des planifications, un centre de gestion et de coordination des informations en temps réel. Un tel événement de masse nécessite des mois de planification. L’Église Catholique a bouclé cela en 6 jours parce que le background d’actions préétablies est thésaurisé dans sa tradition.

Le magistère de François

Le jour de son élection sur le trône de Pierre, quelle ne fût pas la surprise de voir le pape s’incliner devant les fidèles présents sur la place Saint Pierre, demandant de prier pour lui. Cela marqua véritablement un changement de style dans la gouvernance de l’Église. L’empreinte de François, jésuite et sud-américain, bouscule les codes et fait sortir du confort. François était le pape des périphéries comme il aimait le dire lui-même. Il était le frère de tous sans ambiguïté aucune. Et cela dans les composantes de l’Église universelle. Le redoutable C9, qu’il a nommé pour la gestion de certains dossiers stratégiques et sensibles,est aussi l’un de ses signes distinctifs. Les très bons fruits de sa stratégie sont plus qu’une évidence.Un observateur disait que le Sud global détient la majorité des cardinaux au futur conclave. Sans doute, voulant rendre audible, les voix des églises particulières dites des périphéries, des diocèses historiquement, pastoralement et financièrement importants tels que Paris, Lyon, Venise, Milan, Palerme, Turin, etc, ne prendront pas part au conclave. Par contre, Abidjan a 2 voix sur les 135 électeurs en les personnes de leurs éminences nos cardinaux Jean-Pierre Koutouan et Ignace Dogbo Bessi. Cet observateur posa alors la question : les occidentaux, qui longtemps ont vu l’Église comme leur chose, accepteront-ils que le nouveau pape vienne de là ? C’est là toute la problématique du prochain conclave.

Le conclave et la succession

Pape africains 1 copie

Depuis quelques temps, des organes d’opinion, pour se faire mieux comprendre sans doute, essaient de comparer le fonctionnement de l’Église à celui des Républiques et partis politiques. Ainsi les cardinaux sont classés comme conservateurs ou progressistes, traditionalistes ou modernistes, ouverts ou fermés etc. Des voix se lèvent pour réclamer un Pape d’Afrique, un pape noir etc. Poser le problème de cette façon tendrait à faire croire que l’Église Catholique n’eut jamais connu de Pape noir. Une telle caricature n’est pas juste, moins encore exacte. Ceux qui ont aujourd’hui la lourde tâche de trouver un successeur à Pierre sont avant tout des hommes qui ont répondu à un appel : celui d’être au service de Dieu et des hommes à plein temps. C’est un choix priéet mesuré en considération de la vie et des œuvres d’un prélatdont l’action bénéficierait à l’Église universelle.

De ce fait, l’essentiel n’est pas de savoir d’où viendra le pape et son origine, mais qui pourrait faire l’affaire pour l’Église dans le monde d’aujourd’hui avec ses défis, ses dangers et ses opportunités. Si on sort de ce contexte, on pourrait amèrement et lourdement se tromper. Tous les 135 électeurs sont éligibles, et parmi eux, un seul sera élu selon le cœur de Dieu. Les figures présentées ça et là par la presse est un regard purement externe qui ne saurait remplacer l’œuvre de l’Esprit à l’œuvre à l’intérieur de l’Église.

Comme souligne le cardinal Camillo Ruini, le prochain pape doit être « bon, profondément croyant, doté de capacités de gouvernance, capable d’affronter une phase internationaledélicate et dangereuse, et charitable même dans la gestion de l’Église. » Ainsi, le nouveau Pontife « peut venir de n’importe quelle région du monde ». Le plus important est que l’élu réponde aux besoins de l’Église. Le conclave n’est pas une simple élection. C’est une célébration. On célèbre un conclave. C’est pratiquement un acte liturgique (messe, procession, litanies des saints et du veni creator etc.) pour signifier la présence de Dieu et solliciter sa grâce. Le pape élu ne reçoit pas ses pouvoirs de l’assemblée. Il n’est pas un représentant en quelque sorte de la volonté des cardinaux. Il est devant Dieu, qui lui donne mission d’enseigner, de gouverner l’Église et de la sanctifier ! Quand il l’accepte, c’est devant Dieu. Il reçoit ses pouvoirs quelorsqu’il accepte la mission. Le conclave n’est comparable à rien. C’est un acte profondémentspirituel. C’est une ascèse personnelle où il faut sortir d’un ordre pour rentrer dans un autre.En cela, il y a quelque chose de transcendantal et mystique qui échappe à l’entendement humain.

Conclusion

Le devoir des chrétiens catholiques est d’accompagner les cardinauxpar la prière et demander la grâce de l’Esprit Saint afin que l’élu soit selon son cœur. La communauté humaine doit être solidaire de la communauté catholique en la soutenant dans cette phase crucial de son histoire. Avant tout, nous sommes Église. Ce qui se passe actuellement en notre sein est très sérieux. Veillons et Prions !

Aubin Félix AMANI

Chevalier de Colomb


En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur AFRICANEWSQUICK

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture