CIV/Cacaoculture: Pour éviter les décès liés aux accidents ou aux maladies professionnelles… Focus sur la santé et la sécurité au travail à Yamoussoukro

La santé et la sécurité au travail (SST), la lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture sont au cœur des préoccupations des autorités étatiques de la Côte d’Ivoire, des organisations non gouvernementales (Ong) et des institutions du Système des Nations unies. Depuis plusieurs années, cette lutte s’intensifie grâce à de nombreux projets initiés par l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Bureau international du travail (BIT).

En collaboration avec les sociétés coopératives, devenues des partenaires stratégiques, le BIT a intégré la santé et la sécurité au travail (SST) comme un élément central dans ses formations de formateurs. Lors de l’atelier de Yamoussoukro, qui durera six jours, Koffi Paul Agénor, coordonnateur national du projet « Accélérer l’Action pour l’Amélioration du Travail des Enfants dans les Chaînes d’Approvisionnement en Afrique » (ACCEL) au sein du BIT, a souligné l’importance de ces efforts.

« J’aimerais vous exhorter à prendre à bras le corps cet atelier, à accorder un grand intérêt à son contenu. Dans nos interventions pour lutter contre le travail des enfants, la coopérative est une porte d’entrée essentielle dans la communauté. En tant qu’acteurs clés, les coopératives doivent étendre leurs actions à leurs membres, aux producteurs, aux ménages et aux communautés», a-t-il fait savoir à l’ouverture des travaux, ce lundi 10 mars 2025.

LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL : UN LEVIER DE DURABILITE

M. Agénor Koffi a également insisté sur l’importance de la SST (Santé et Sécurité au Travail) pour la pérennité des coopératives et de la filière cacao : « Pour garantir la durabilité des coopératives et de la filière cacao, il est crucial que les notions de santé et de sécurité au travail soient maîtrisées par leurs membres. Nous devons réfléchir ensemble pour fournir aux gestionnaires des coopératives les connaissances nécessaires afin qu’ils intègrent ces principes dans leur fonctionnement quotidien. »

Il a annoncé des mesures concrètes, telles que l’accès à la protection sociale par le biais de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et le renforcement des centres de santé dans les zones cacaoyères.

En provenance de Genève, le formateur Foué Bernard a précisé les grands axes de l’atelier : « Il s’agit de renforcer les capacités des coopératives à promouvoir un travail décent et des conditions favorables aux producteurs et à leurs familles. Une meilleure santé et sécurité au travail garantit de meilleurs revenus et des conditions de vie améliorées. Deuxième axe, le travail continu attire beaucoup de personnes et le troisième axe c’est l’incidence directe entre l’amélioration de la sécurité, la santé au travail et la prévention du travail des enfants. »

Il a rappelé l’enjeu mondial de la SST, soulignant que près de 3 millions de décès sont liés chaque année à des accidents ou des maladies professionnelles.

UN ENGAGEMENT ETATIQUE RENFORCE

Tane Max, représentant la Direction Générale du Travail, a réaffirmé l’engagement du gouvernement ivoirien : « La SST et le travail des enfants, font partie depuis quelques années maintenant des principes et droits fondamentaux au travail. Le gouvernement ivoirien également a compris cela et n’a jamais lésiné sur les moyens pour accompagner l’OIT dans l’implémentation de ces différentes thématiques en Côte d’Ivoire… », a-t-il signifié saluant les efforts des partenaires de l’Oit et du Bit dans la mise en œuvre des différents projets qui bénéficient aux populations des zones cacaoyères : « Nous voudrions, au nom du ministère en charge du Travail, saluer le choix de la Côte d’Ivoire comme pionnière pour cette formation et pour cet outil-là»

Enfin, les participants à cet atelier incluent des représentants de l’ANADER, du Conseil Café-Cacao, de la Direction Générale du Travail, ainsi que des syndicats et organisations intervenant dans le monde paysan.

A.N. LYRANE

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