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Projet de loi  d’orientation relatif à la jeunesse : Les députés PDCI votent abstention, le projet passe en commission, explications du GP PDCI

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Le projet de loi  d’orientation relatif à la jeunesse  a été adopté  en commission ce lundi 15 Mai 2023, Avec 20 voix pour et 11 voix d’abstention. Le groupe parlementaire PDCI RDA a voté abstention, Après avoir fait remarquer l’importance et l’urgence des questions liées à la jeunesse.

Selon l’honorable Olivier AKOTO, le projet de loi ne présente pas de manière concrète les actions qui impactent sur les conditions de vie meilleure des jeunes. C’est un ensemble de généralités qui n’informent pas clairement sur le contenu des orientations stratégiques que propose le Gouvernement. Les objectifs visés ne sont pas clairement exprimés dans l’exposé des motifs.

Plusieurs Interrogations relatives au chômage des jeunes, la précarité de la situation des jeunes en milieu rural, l’immigration clandestine, l’ampleur de l’insécurité et  la consommation de la drogue dans la population jeune… l’inadéquation formation-emplois des jeunes, etc. ont été soutenues par les députés.

Le groupe parlementaire PDCI RDA a fait des recommandations…

Tout en prenant en compte les explications de l’émissaire du Gouvernement, le Ministre en charge du Département de la jeunesse, Mr Touré Mamadou, le groupe parlementaire PDCI RDA a voté abstention en commission parlementaire et poursuit ses réflexions et échanges en travaux internes sur les questions touchant la jeunesse avant le vote en plénière prévu en juin prochain..

Déclaration du groupe parlementaire PDCI-RDA

Monsieur le Président,

Le Groupe parlementaire PDCI-RDA a analysé avec grand intérêt le projet de loi d’orientation relatif à la jeunesse.

De l’exposé des motifs, il ressort que le présent projet de loi a pour objectif d’œuvrer à l’autonomisation de la jeunesse en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la deuxième Politique Nationale de Jeunesse (PNJ 2021-2025), par l’adoption des bonnes pratiques qui passent par le renforcement du cadre législatif et réglementaire existant en tenant compte du contexte socio-économique et de l’environnement politique. Le projet de loi d’orientation relatif à la jeunesse à nous soumis s’appuie sur cinq (5) principaux axes dont la création du statut d’« encadreur de jeunes » qui concerne aussi bien des personnes physiques que des personnes morales.

Le Groupe parlementaire PDCI-RDA relève que les jeunes constituent une frange importante de la population ivoirienne. Selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat(RGPH) de 2021, 75,6% de la population a moins de 35 ans, avec un accroissement démographique soutenu. En effet, il n’échappe à personne que la jeunesse ivoirienne est principalement confrontée au quotidien à la privation d’éducation et de soins de santé, au chômage persistant et à grande échelle qui engendre le désespoir. La jeunesse du pays doit faire face, chaque jour, à la cherté de la vie, à la toxicité des réseaux sociaux ainsi qu’à l’immigration clandestine.

Certes, le Gouvernement a élaboré des politiques et des stratégies nationales d’emploi, mais la mise en œuvre de ces différents mécanismes nécessite des connaissances spécifiques. La prolifération de sigles et d’acronymes comme la SNPPJ (Stratégie Nationale de Promotion et de Protection des Jeunes) ou encore la SNCCJ (la Stratégie Nationale du Civisme et de la Citoyenneté des Jeunes) rend floue l’efficacité de l’action gouvernementale en faveur de la jeunesse ivoirienne.

Au regard de la pléthore de politiques et de stratégies mises en œuvre et qui, somme toute, s’avèrent insuffisantes voire inadaptées aux réalités des jeunes en Côte d’Ivoire, le Groupe parlementaire PDCI-RDA constate un manque de clarté dans le suivi et l’évaluation des politiques déjà déployées. Il est donc impératif de bien déceler les vraies sources des dysfonctionnements avant de déclencher de nouveaux mécanismes.

À cet effet, le Groupe parlementaire PDCI-RDA fait remarquer qu’il y a beaucoup d’effet d’annonce de la part du Gouvernement en direction des jeunes, à la veille de chaque rendez-vous électoral. À titre d’illustration, la création de l’Agence Emploi Jeunes en Avril 2015 et la prise du décret d’application en juin 2015. C’est le cas également de l’opération spéciale dénommée « Agir pour les jeunes » lancée en Juillet 2015 et qui avait pour but de lutter contre le chômage des jeunes sur toute l’étendue du territoire. Déjà en 2015, l’opération « Agir pour les jeunes » entendait mettre en activité 2100 jeunes pour un montant d’un milliard cinquante millionsde Fcfa dans 10 régions de la Côte d’Ivoire. Huit années plus tard, quel bilan peut-on dresser de cette opération ?

Le Groupe parlementaire PDCI-RDA relève qu’un fait grave a secoué l’opinion publique et choqué une grande partie de la population ivoirienne. C’est le cas du financement public d’une valeur de 790 160 000 F CFA accordé à Monsieur Charles Kougnon, promoteur du projet de salons de coiffure « Klass Commerce International SARL ». En contrepartie, au-delà du remboursement dudit financement, ce dernier devait employer 500 jeunes au sein de 100 salons de coiffure sur toute l’étendue du territoire ivoirien. À ce jour, Monsieur Charles Kougnon a-t-il honoré cet engagement ? Monsieur Charles Kougnon respecte-t-il l’échéancier de remboursement des fonds publics qui lui ont été octroyés ? Y a-t-il d’autres bénéficiaires dans la même situation ? Quel est le taux de remboursement des prêts accordés ?

À l’effet de rendre la politique de la jeunesse efficiente, le Groupe parlementaire PDCI-RDA formule les recommandations suivantes:

  1. La mise en place d’un vaste plan d’aide en faveur des jeunes vivant dans des zones rurales sur toute l’étendue du territoire en termes d’instruction, de cours d’éducation civique obligatoire, d’apprentissage de métiers, d’appui technique et financier à l’installation ;
  2. La mise en place de structure d’aide publique en faveur des jeunes mères victime de grossesse précoces, des jeunes mères célibataires (création de crèche public à coût compétitif) afin de leur permettre de pouvoir aller à l’école, de se former ou d’occuper un emploi.

Pour finir, le Groupe parlementaire PDCI-RDA s’interroge sur les points suivants :

  1. Que faut-il comprendre du statut d’encadreur de jeune ? Quel est leur mode de désignation ? leurs compétences ?
  2. Que faut-il comprendre par le milliard attribué aux jeunes ivoiriens par jour annoncé par le Chef de l’Etat ? comment cette mesure est-elle mise en œuvre pour impacter tous les jeunes ivoiriens ?
  3. N’y aura-t-il pas un risque de conflit de compétence entre le nouveau statut d’encadreur de jeunes et celui du président du conseil des jeunes ainsi que de celui du président de la jeunesse communale ?

Au terme de son analyse, le Groupe parlementaire PDCI-RDA réserve sa position quant à la prise en considération de l’exposé des motifs du présent projet de loi, et il invite les membres de la Commission des Affaires Sociales et Culturelles à le suivre dans ses conclusions.

Fait à Abidjan, le 15 mai 2023

Le Groupe parlementaire PDCI-RDA


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