Crise de la data internet/Action-Réaction: Assalé Tiémoko tacle le groupe parlementaire RHDP…«Et si on s’écoutait un peu ?»
Pendant que le député Assalé Tiémoko, initiateur du boycott, qui ne voulait pas d’ingérence des politiques, demande un débat télévisé en direct à l’Assemblée nationale maintenant, le RHDP demande une commission d’enquête qui va travailler sur 2 mois. Ont-ils les mêmes intérêts ? Qui défend le peuple et qui défend les opérateurs ? Déjà que le gouvernement n’est pas du côté du peuple, la lutte continue…
S’invitant dans le débat de la crise des datas internet, le groupe parlementaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, a saisi l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire pour ‘’ situer les responsabilités’’ relativement à la crise consécutive à la hausse du prix de la Data mobile dans le pays, selon abidjan.net qui a dévoilé le contenu du communiqué.
‘’ ( …) Face à une telle situation de nature à porter atteinte à l’ordre socio-économique et à entacher la quiétude sociale, et dans son souci constant du bien-être de nos concitoyens dans le respect des lois et de l’éthique attendue de tout parlementaire, le Groupe parlementaire RHDP de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire informe l’opinion nationale et internationale qu’en application de l’article 125 du Règlement de l’Assemblée nationale, qu’il a saisi, la chambre parlementaire dont il relève, d’une proposition de résolution en vue de la création d’une Commission d’enquête parlementaire’’, annonce le Groupe parlementaire RHDP dans un communiqué signé par Maître Abdoulaye Ben Méité, son porte-Parole.
Selon les députés du parti d’Alassane ouattara, cette commission d’enquête parlementaire, aura pour missions d’enquêter sur la crise dite de l’augmentation du prix des crédits datas internet et en situer les responsabilités, d’inspecter les coûts des services et produits des opérateurs de Téléphonie Mobile ainsi que ceux de Canal + Horizon en Côte d’Ivoire, en comparaison avec ceux pratiqués dans d’autres pays africains en tenant compte des réalités socioéconomiques.
Par ailleurs, cette commission d’enquête devrait évaluer la politique gouvernementale en matière de gestion des télécommunications en Côte d’Ivoire et faire éventuellement toutes recommandations en vue de l’amélioration de cette politique et produire, in fine, un rapport dans un délai de deux (2) mois à compter de l’adoption de la résolution sollicitée.
‘’ Le Groupe parlementaire RHDP de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire invite, par conséquent, les populations à la retenue’’, conclut le communiqué.
Depuis le 06 avril dernier, le prix de la Data mobile a connu une hausse en Côte d’Ivoire créant une crise qui oppose des internautes à l’Autorité de régulation des télécommunications en Côte d’Ivoire ( ARTCI, régulateur) et aux opérateurs de téléphonie mobile.
Toutefois, les opérateurs de téléphonie, après plusieurs concertations, se sont engagés ‘’ à un retour au plus tôt des prix de l’internet mobile avant le 06 avril 2023’’.
De son côté, le gouvernement assure que la Côte d’Ivoire ‘’ est l’un des pays les moins chers en termes de Data mobile’’.
La réaction d’Assalé Tiémoko : « Et si on s’écoutait un peu ? »
«Nous disons que la « data » est trop chère en Côte d’Ivoire au regard de l’accroissement des revenus et des consommateurs.
Nous disons que le coût de la « data », désormais denrée de première nécessité, doit être réduit, en Côte d’Ivoire.
Nous disons qu’il n’y a aucune transparence de la facturation ni des appels, ni de la « data », ni de tous les autres produits de la téléphonie mobile, en Côte d’Ivoire.
Nous disons que la tendance mondiale de la vente de la « data » est une tendance baissière, personne ne peut contester cela et donc la Côte d’Ivoire qui est un grand pays, n’a pas à ramer à contre-courant de cette tendance avec des augmentations que rien, objectivement, ne justifie.
Nous disons que ces augmentations de 100% du coût de la « data » le 6 avril, ne se justifient donc pas, au regard de la rentabilité forte du secteur.
Nous disons que les sociétés de téléphonie mobile, depuis des décennies et au mépris des décisions du régulateur, ont piétiné et continuent de piétiner impunément des dispositions de l’ordonnance sur les Télécommunications en Côte d’Ivoire.
Nous disons qu’elles facturent de force leurs clients pour des services qu’ils n’ont ni demandés ni consommés et que cela est un fait.
Les victimes de cette pratique se chiffrent en dizaines de millions.
Nous disons que les plaintes des victimes, preuves à l’appui, n’aboutissent ni auprès des opérateurs fautifs ni auprès du régulateur et, par conséquent, les sommes, des milliards pris, ne sont jamais remboursés et que cela ne peut pas continuer, nous saisirons la justice pour y mettre fin.
Nous disons et le régulateur le reconnaît lui-même dans sa dernière décision confligène, que les sociétés de téléphonie mobile, au mépris de la décision de 2020 du régulateur, ont retiré les avantages acquis par leurs clients, qu’ils ont revendu des produits déjà achetés et que cela ne peut pas être passé en perte et profits, il s’agit de dizaines de milliards indûment engrangés et que cet argent doit être remboursé.
Nous disons depuis plusieurs mois que « Canal+ » n’a pas à se comporter ainsi qu’il le fait dans notre pays avec des facturations anormalement élevées et à priver les Ivoiriens d’accès à leur télévision nationale en cas de non renouvellement de leur abonnement.
Nous disons que devant tout ce qui précède et pour tirer tout au clair une fois pour toutes, nous avons appelé le parlement de Côte d’Ivoire via la commission des affaires sociales et culturelles, à organiser des séances de questions orales suivies de débats, avec tous les acteurs du secteur de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire.
Nous disons que nous sommes heureux que le groupe parlementaire majoritaire, le groupe parlementaire Rhdp, ait introduit une requête en vue de la mise sur pieds d’une commission d’enquête parlementaire aux fins de faire la lumière sur ce qui se passe dans le secteur de la téléphonie mobile et avec l’opérateur « Canal + ».
Nous disons que cette enquête doit s’étendre également à la recherche des raisons pour lesquelles la Côte d’Ivoire a investi plus de 114 milliards de Fcfa dans la construction d’un réseau national de fibre optique et que ce projet soit tombé à l’eau, torpillé comme une enquête de l’éléphant déchaîné l’a révélé.
Nous disons que la transparence doit s’étendre à tous les secteurs sensibles, ne serait-ce que pour donner la vraie information aux populations ivoiriennes afin qu’elles puissent défendre leurs droits.
Nous disons qu’il y’aura un avant 6 avril 2023 et au après 6 avril 2023 et que plus rien ne sera comme avant.
Nous disons que cette affaire a montré la fragilité de notre dispositif de protection des consommateurs, les relations incestueuses entre des associations de consommateurs et des grands groupes et qu’il y’a lieu de prendre des dispositions au regard de la loi, pour mettre sur pieds d’autres organismes de veille, de contrôle et de propositions plus indépendants.
Nous disons que les populations ont le droit de se plaindre pacifiquement si elles ne comprennent pas des situations et qu’elles doivent être écoutées et par le gouvernement et par les élus.
Nous disons que plus rien ne doit être et ne sera comme avant.
Nous disons que la lutte continue… »
Gilles Richard OMAEL
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