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Infrastructures à Abidjan : L’achèvement du 4ème pont compromis, l’incroyable ruse des Chinois dévoilée

4eme pont abidjan
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Dans une contribution, de Douglas Mountain de « Le Cercle des Réflexions Libérales », publiée par le confrère connectionivoirienne.net, plusieurs révélations sur les travaux du 4eme pont d’Abidjan ont été faites. Pourquoi les travaux trainent ou sont à l’arrêt total? La ruse des Chinois pour remporter l’appel d’offres dévoilée. Ci-dessous l’intégralité de la contribution.

4eme pont abidjan

La finition du quatrième pont d’Abidjan est-elle compromise ? La question se pose aujourd’hui.

On en sait un peu plus aujourd’hui sur la cause principale des retards accusés dans la livraison du quatrième pont d’Abidjan, dont la construction a été lancée en juillet 2018 par feu le PM Gon Coulibaly. C’est la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) qui avait remporté l’appel d’offres, et s’était engagée à livrer l’infrastructure en Septembre 2020, soit après 26 mois de travaux. D’un coût global de 142 milliards de FCFA, le pont est financé par un prêt de la BAD (103 milliards) et un apport de l’Etat ivoirien (39 milliards FCFA ).

Les entreprises qui soumissionnent à ces marchés, font deux offres. Une offre technique et une offre financière. L’offre financière de la CSCEC était la plus compétitive au regard du prix. Bien sûr les éléments de l’offre technique (les caractéristiques de l’ouvrage) ont aussi été examinés, mais ce sont les coûts mis sur la table par les Chinois qui ont été décisifs. Les Chinois proposaient de construire le pont à un coût global beaucoup plus bas que leurs concurrents.

Leurs coûts étaient si bas qu’à deux reprises, il leur a été demandé de les confirmer, ce qu’ils ont fait. Le marché leur a donc été octroyé. Le problème aujourd’hui, c’est qu’ils demandent des rallonges sur les décaissements prévus, ils réévaluent leurs coûts à la hausse, au motif que le cahier des charges n’avait pas été suffisamment explicite. En définitive cela revient à revoir à la hausse le prix de l’ouvrage, ce que refuse l’Etat ivoirien. D’où le ralentissement des travaux et même leur arrêt à certains endroits.

Les automobilistes qui passent régulièrement par Bori Bana (Attécoubé) ont sans doute remarqué l’extrême lenteur des travaux de l’échangeur qui doit être construit à ce niveau. Les choses en sont au même stade depuis l’année 2021. Quant à la partie du chantier qui part de Bori Bana jusqu’au carrefour de l’indénié, elle n’a jamais vraiment été entamée depuis les 04 années et 07 mois que durent les travaux. Elle comprend une voie express qui mène à la Mairie d’Adjamé, un tunnel en dessous du boulevard Nangui Abrogoua (du même type que celui de la Riviera II ), un fly-over ( un pont ) sur l’avenue Reboul et le raccordement final au carrefour de l’indénié. Les Chinois exigent des décaissements supplémentaires pour entamer cette partie, en totale contradiction avec ce qu’ils avaient présenté dans leur offre initiale.

Se dirige-t-on vers un bras de fer ?

Au départ, il n’avait jamais été question de diviser la construction de l’ouvrage en « phases ». Le pont devait être livré en une seule fois, à l’image du troisième pont d’Abidjan. Mais aujourd’hui on parle de la  «phase I» , qui correspond à la section Yopougon-Bori Bana. Il a été demandé aux Chinois de finir cette section avant la fin Mars, afin qu’elle soit ouverte à la circulation. Ce délai est déjà dépassé. Mais les travaux s’accélèrent, et on peut raisonnablement espérer que d’ici Décembre, cette phase dite I sera achevée. Quant au reste du chantier, le blocage est pour l’instant total. L’Etat ivoirien refuse de renégocier le coût global de l’ouvrage. Le bras de fer se profile à l’horizon, ce qui reporte la perspective de livraison de l’infrastructure en 2024, voire en 2025 !

Il n’est pas exclu que les Chinois aient fait preuve de ruse pour remporter ce marché. Une ruse qui a consisté à proposer un prix bas, remporter l’appel d’offre, puis attendre que le chantier soit suffisamment avancé pour réclamer une renégociation de ce prix, sachant qu’il sera désormais impossible que le marché leur soit retiré et réattribué à quelqu’un d’autre. Aujourd’hui, quoi qu’il arrive, l’Etat ivoirien est condamné à laisser la CSCEC terminer les travaux.

Il est en effet difficile de croire que la CSCEC, géant mondial du BTP, qui intervient sur tous les continents (Afrique, Asie, Europe de l’Est, Amérique Latine, Moyen Orient), puisse se planter dans l’évaluation des coûts d’une infrastructure certes majeure à l’échelle de la Côte d’Ivoire, mais modeste au regard de ce qu’elle construit ailleurs. Les Chinois ne jouent pas toujours la transparence. On l’a vu avec le stade olympique d’Ebimpé. L’Etat Ivoirien a dû réinjecter une trentaine de milliards pour reprendre ce qu’ils avaient fait. Le Ministre de l’Équipement parle désormais de sanctions. La Côte d’ivoire a-t-elle les moyens de faire plier la CSCEC ? Ou sommes-nous face à des paroles désespérées destinées à seulement faire peur ? Une chose est certaine aujourd’hui, l’achèvement du quatrième pont reste compromis.

Douglas Mountain

Le Cercle des Réflexions Libérales

oceanpremier4@gmail.com


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