Nommé Sous-préfet de Yamoussoukro, le 20 octobre 2022, Yéo Dohogninnina a pris fonction le 18 janvier 2023. Après cette prise de fonction et la rencontre avec les différentes couches socioprofessionnelles de la capitale politique, il a entamé depuis deux semaines la visite des 33 villages Akouè.
Le lundi 3 avril 2023, le nouveau Commandant et sa délégation étaient dans les villages de Subiakro, Abakro, Duokro et Koukroubo. Accompagné de nanan Kouassi Kouassi, Secrétaire général de l’association des chefs Agoua, chef d’Abakro, c’est par des mobilisations exceptionnelles que le désormais nommé Yao, a été accueilli dans chacun des villages, avec la présence des cadres.

Après avoir recueilli les différents problèmes que connaissent les villages, notamment les coupures intempestives d’eau et du courant, les routes à réhabiliter ou à reprofiler, construction de logements maitres et/ou d’infirmiers et de sage-femmes, conflits agriculteurs-éleveurs, les chasseurs ambulants qui mettent le feu aux plantations, et surtout la question foncière et de la chefferie, le nouveau Sous-préfet, Yéo Dohogninnina, désormais baptisé Yao, a apporté des réponses idoines à chacune des préoccupations posées.
Pour ces journées de prise de contact pour établir le cadre de collaboration entre lui et les villages sous sa gouvernance, le commandant comme on l’appelait partout, s’est voulu véridique et clair vis-à-vis de ses administrés.
Ainsi abordant la question cruciale de la chefferie que connaissent la plupart des villages Akouè (on observe aujourd’hui des villages avec deux chefs), l’Administrateur civil a d’emblée établi le rôle du chef ; à savoir qu’il est le premier maillon de l’administration et que son choix qui se fait selon les us et coutumes baoulé ne doit souffrir d’aucune contestation.
« Je voudrais dire à chacun et chacune, à tout le monde que j’attache un prix au respect des chefs, au respect des us et coutumes et des anciens. Je n’accepterai jamais qu’on puisse manquer de respect à un chef de façon publique. Un chef n’est pas un super homme, il peut se tromper. S’il se trompe, c’est à vous de savoir l’interpeler et lui faire des remarques si les erreurs persistent. Si malgré tous vos efforts pour le ramener sur le droit chemin n’aboutissent pas alors venez me voir. Car moi aussi mon rôle c’est d’encadrer les chefs, leur donner des orientations. J’ai un rôle de médiateur entre vous et les chefs si les choses ne marchent pas comme elles ont été prévues», a-t-il indiqué avant d’interpeler les cadres.
« Chers frères et sœurs cadres, je vous interpelle sur votre rôle. Votre rôle n’est pas de vous substituer aux chefs mais de les accompagner à faire avancer le village. Parce que bien souvent c’est nous les cadres qui sommes derrière pour tirer les ficelles et bloquer le développement des villages. Arrêtez et évitons de fabriquer des chefs de nos poches pour semer le désordre dans nos villages. Parce que nous le savons tous, en pays baoulé on nait chef on ne devient pas chef», a-t-il martelé.

Et d’insister sur l’usage du dialogue pour le règlement des conflits. « Aujourd’hui, à cause du foncier, le baoulé n’a plus peur du tribunal. Pour peu, les uns les autres se trimbalent devant le Juge. Revenons aux fondamentaux, c’est-à-dire au dialogue. Il faut se parler, apprenons à nous parler. C’est en se parlent qu’on arrive à régler nos différends et qu’on consolide la cohésion, la paix. Comprenons le sens de la fraternité, du dialogue, du vivre ensemble et de se parler. Laissez le Juge se reposer un peu et venez pour qu’on se parle au village et au bureau afin d’éviter les divisions dans les familles et dans nos villages», a-t-il conseillé.
Aussi le Sous-préfet de Yamoussoukro, dans chacun des villages visités, a fait connaître le rôle des comités villageois de gestion foncière. Qui n’est autre que « sécuriser les terres des villages et non s’ériger en propriétaire terriens pour faire des lotissements. »
« Seul le chef a droit de signature sur les attestations villageoises. En dehors du chef, ni le président du comité villageois, ni un propriétaire terrien qui initie un lotissement, ni un chef intérimaire, ni la mutuelle, n’a le droit de signer une attestation villageoise. Celui qui le fait s’expose à une peine pénale, donc la prison», a-t-il prévenu.

Puis de conclure son intervention en ces termes : « Je vous annonce de façon officielle la suspension des lotissements jusqu’à nouvel ordre. Cela, parce qu’au niveau de la commune, nous attendons le nouveau plan directeur de Yamoussoukro et la nouvelle loi d’approbation qui a changé. Et donc le Préfet est entrain de mettre en place les nouveaux Comités par rapport à la nouvelle loi. Donc demandez aux opérateurs de tout suspendre jusqu’à la levée de la suspension. »
Notons que les villages de Zambakro, Aboukro et Akpessekro ont été visités ce 4 avril.
Ange Nicaelle LYRANE
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