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Santé en Côte d’Ivoire : 85 infirmiers, formés par un Institut privé, ont reçu leurs diplômes

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85, c’est le nombre d’étudiants de la 7e promotion de l’Institut universitaire des sciences et techniques de la santé, qui a reçu, le vendredi 31 mars dernier, son sésame après deux ans de formation.

La remise de diplôme de fin de formation de ces infirmiers généralistes a eu lieu au Pavillon Nennya, à Cocody en présence de plusieurs personnalités du monde sanitaire. Ces infirmiers généralistes spécialisés dans les domaines de l’ophtalmologie, de la diabétologie et de l’addictologie, ont magnifié leur maitre, le professeur Pedro Borges et son épouse Filomena Borges pour le savoir à eux inculqué. Tour à tour donc, Dongo Kouassi Aubin, Président du comité d’organisation, Gninikoho Eusèbe Seloué, porte-parole de ladite promotion et Bouo Nessemon Rubin, au nom de l’Ong Ameeci qu’il conduit, ont marqué leur ferme détermination à mériter la confiance placée en eux. Cela par leur détermination et engagement à travailler selon les enseignements reçus et faire de ce métier un sacerdoce.

Faisant connaître le motif de cette initiative prise il y a un peu plus d’une dizaine d’années, Professeur Pedro Borges de faire noter que «l’unité de formation de l’Etat formant une quantité insuffisante, il vous faut trouver ailleurs en quantité et principalement en qualité les brancardiers, les aides-soignantes, les laborantins et infirmiers polyvalents et spécialistes pour répondre aux besoins et dans la  durée.»

Il préconisera, en guise de solution liée aux questions d’argent, que «mieux sera de financer leur formation et récupérer l’investissement par contrat de service de 5 ans en décomptant  10.000 f par mois sur leurs salaires. Les données cliniques ne sont pas encore informatisées. Envisagez-vous la mise en fonction d’un Réseau à trois niveaux depuis les cabinets médicaux avec un pôle directeur et au niveau des centres médicaux et un troisième concernant cliniques et polycliniques, chacun  avec son pôle directeur, pour concentrer et évaluer afin d’intégrer les données du privé au Plan national du développement», en terme de suivi-évaluation.

Se tournant vers ses filleuls du jour, les 85 infirmiers généralistes dont il a contribué à former, il a dit : « Faites ce qui est votre mission, exécutez votre mission. Si on m’avait dit que je serai un jour en Côte d’Ivoire, j’allais rire et me moquer de celui qui m’aurait dit cela. Jamais cela ne m’a traversé la tête, mais subitement, je me suis retrouvé dans une situation où j’avais besoin d’un arbre pour m’abriter. (…) Ne jugez pas que là où vous êtes c’est la fin de tout, non, c’est le commencement de tout. Si vous adoptez cette position, soyez sûrs, vous allez réussir…»

Avec lui, la directrice de l’Institut universitaire des sciences et techniques de la santé (Iusti) Filomena Lopez Imperial épouse Borges. Qui a relevé les difficultés rencontrées tout au long du chemin parcouru pour arriver aujourd’hui à cette étape de la formation à diplôme. « Lorsque nous commencions la formation avec la première promotion de 100 étudiants, nous ne savions pas qu’un jour la Côte d’Ivoire connaitrait des troubles. Cette première promotion est sortie le 24 décembre 2000 au moment où la Côte d’Ivoire passait de sa situation de paix à une situation de bousculades, de crise. Et ces jeunes avaient beaucoup aidé dans les soins des blessés partout où il y avait des bousculades. Pourtant ils venaient à peine de sortir de la formation sans expérience. Le travail brillant qu’ils ont fait dans les hôpitaux a fait que les directeurs sont venus voir le professeur Borges pour lui traduire leur satisfaction», a-t-elle fait savoir avant d’inviter les impétrants de la 7e promotion à faire bon usage de leur diplôme.

Dr Honé Raphaël, Président national du Syndicat des médecins privés de Côte d’Ivoire, a pour sa part fait le plaidoyer pour la reconnaissance par l’Etat de cette école et du diplôme qui y est décerné au terme de la formation. «  Nous prions pour que cette école puisse avoir tous ses documents administratifs pour qu’elle soit reconnue au niveau national et international. Et que les étudiants qui vont sortir de cette école soient également intégrés à la fonction publique parce que formés dans une école d’excellence. Et c’est cette lutte que nous devons tous, ensemble mener, pour la reconnaissance des diplômes et de l’Institut. C’est par le sérieux dans votre travail auquel vous serez confrontés qui emmènera les gens à prendre conscience de ce que l’école de laquelle vous venez est une école de référence. »

Comme lui, Ladeu Sodemin, Inspecteur à la Direction des établissements privés et des professions sanitaires indiquera aux nouveaux professionnels de la santé ceci : « Vous êtes des agents de développement parce que la santé est la pierre angulaire de tout développement. (…) Nous allons travailler ensemble car nous nous sommes inscrits dans un processus au niveau des établissements privés et des professions sanitaires. Ce processus est l’opération zéro clinique illégale d’ici 2025. Vous allez vous inscrire dans cette opération car nous voulons que vous soyez des agents consciencieux, soyez attentifs car vous travaillerez sur des hommes et non des voitures.»

Maria Louisia Pacheco, épouse de l’ambassadeur d’Angola en Côte d’Ivoire, André Panzo, s’est félicitée de voir une telle initiative, celle de former des agents de santé. Car dira-t-elle «un infirmier bien formé est un infirmier qui gère la santé et une nation sans santé n’est pas une bonne nation. Alors je vous encourage à bien mener votre fonction d’infirmier.»

C’est par une remise de diplôme avec une coupure de gâteau que la cérémonie prit fin.

Ange Nicaelle LYRANE