Au cours d’une messe à Raviart (Didiévi)/Mgr Joseph Aka avertit: «Nous sommes dans une situation de mort… »

Monseigneur Joseph Aka, Evêque du Diocèse de Yamoussoukro, était dimanche 26 mars l’hôte des paroissiens de Saint Pierre de Raviart, chef-lieu de sous-préfecture, dans le département de Didiévi.

C’est dans la ferveur, dans la joie d’accueillir leur Pasteur, que les fidèles chrétiens se sont mobilisés pour prendre d’assaut la paroisse. Pour ce cinquième dimanche du temps de carême, l’abbé Jean Claude Atsin et ses paroissiens, avec l’ensemble des cadres dont le Président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio et son épouse, ont dit toute leur gratitude au Seigneur pour le don d’un Evêque au diocèse de Yamoussoukro. Qui a attendu cinq durant.

Heureux de retrouver cette communauté en joie, Monseigneur Joseph Aka, a une fois de plus dit sa gratitude aux uns et aux autres pour son accueil et surtout pour leur pleine participation à son ordination épiscopale.

« Je profite pour dire que c’est en tant que frère que je vous rends visite aujourd’hui. En tant que frère pour dire merci à mes frères collaborateurs, les prêtres, aux religieux et religieuses pour tout le travail qu’ils déploient ici depuis un certain temps. Père curé merci, mes sœurs merci. C’est en tant que frères que je suis parmi vous chers fidèles et laïcs du Christ pour vous dire merci pour tout le soutien que vous portez à vos frères les prêtres, les frères et sœurs religieux et religieuses. Un merci singulier au président du Sénat pour son implication, son engagement dans le relèvement de cette communauté. Dans un pays, il y avait des militaires qui réclamaient leur argent parce qu’ils ont défendu le pays. Un évêque leur a dit, c’est vrai vous avez défendu, on vous dit merci. Mais un enfant qui a soigné sa maman malade est-ce qu’il a besoin de réclamer un merci ? On doit lui rembourser son argent ? Mais c’est toujours bien de dire merci. C’est dans cette optique que je vous dis, à tous et à toutes, merci et singulièrement au président du Sénat», a-t-il fait savoir.

Cela dit, au cours de son homélie, le patron du diocèse, se basant sur les textes liturgiques de ce dimanche 26 mars 2023, a fait noter la nécessité de mener une vie en Dieu. « Dans la première lecture, le contexte est celui de l’exil à Babylone (…) Contextuellement, nous sommes dans une situation de mort. Je crois que les situations de mort, elles sont aujourd’hui encore apparentes. Soit dans notre vie individuelle, soit dans la vie communautaire, soit dans les associations, les organisations. Quand un couple ne s’adresse plus la parole, c’est une situation de mort. Quand dans un couple monsieur ignore sa femme qu’il a épousée devant Dieu et devant les hommes, nous sommes dans une situation de mort. Quand des jeunes s’adonnent à la drogue, à l’alcool, nous sommes dans une situation de mort. Quand dans une communauté chrétienne les gens se médisent, nous sommes dans une situation de mort. Quand des chrétiens ne s’adressent pas la parole, nous sommes dans une situation de mort… », a-t-il fait comprendre avant d’indiquer que «devant cette situation, pour nous les humains, nous disons qu’il n’y a pas de remède. Mais Dieu dit il y a un remède. Celui qui épouse l’esprit de Dieu trouvera le remède à sa situation de mort… »

Se penchant sur l’évangile du jour, le nouvel Evêque de Yamoussoukro de relever que la résurrection de Lazare faite par Jésus ne signifie pas que celui-ci est venu mettre un terme au cycle naturel de la vie. «(…) Souvent, des frères sont malades, des sœurs sont malades, nous sommes incapables de leur donner ne ce reste que 10000F pour acheter leur prescription médicale. Mais quand on annonce la mort du frère, nous sommes capables de nous organiser pour acheter le cercueil et faire des grandes funérailles. Nous devons nous interroger. Jésus le fait, non pas parce qu’il s’en fout de son ami, mais c’est parce qu’il sait ce qu’il doit faire. Par l’acte que pose Jésus en ramenant Lazare à la vie, lequel Lazare va mourir après, Jésus est en train de nous dire, à travers Saint Jean, qu’il n’est pas venu mettre un terme au cycle naturel de la vie. Il est venu donner une autre vie, qui elle, est éternelle. Et cette vie éternelle passe par l’affirmation de la foi en Jésus», a-t-il souligné avant d’inviter le peuple de Dieu à espérer un lendemain meilleur : « Les conflits et les crises existeront toujours. Mais hommes et femmes de foi que nous sommes ; nous n’avons qu’à faire notre part de la mission ; d’annoncer la bonne nouvelle du salut. Enfin, à travers ces signes, Jésus nous révèle véritablement qui il est. »

Ange Nicaelle LYRANE

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