Lôh-Djiboua/Babli Dominique (VP PDCI) recadre les choses: «Je n’ai pas fait acte de candidature. J’entends de petits margotins qui parlent mais…»

Babi Dominique, vice-président et doyen des cadres du PDCI RDA du Lôh Djiboua dans cet entretien fait une comparaison entre la gouvernance de son parti et celui du RHDP mais aussi se prononce sur l’actualité du PDCI RDA dans le Lôh Djiboua et les prochaines élections locales.
Monsieur le vice-président, vous êtes l’une des figures emblématiques du PDCI RDA dans le Lôh Djiboua, collaborateur du président Houphouët Boigny, aujourd’hui du président Henri Konan Bédié, pouvez vous présenter et retracer en quelque lignes votre carrière politique à la nouvelle génération qui ne vous connait peut être pas ?
Merci, il est absolument difficile de parler de soi parce que le président Houphouët-Boigny nous a enseigné la modestie.
A cet effet, comme il le disait lui-même, il ne pouvait pas écrire ses mémoires mais il appartiendra aux générations futures de les écrire.
Il m’est donc absolument difficile de parler de moi. Toutefois, je peux vous dire que j’ai d’abord milité à l’UNESCI et par la suite fait parti du MEECI à sa création en intégrant le bureau national sous la présidence du Pr Alphonse Djédjé Mady. A mon retour d’Europe, j’ai continué à militer dans le parti. Ainsi donc j’ai eu à diriger plusieurs commissions des congrès mais aussi j’ai dirigé plusieurs délégations pour porter la voix du PDCI RDA sur l’ensemble du territoire national.
Depuis donc les années 80 je fais parti des instances du PDCI RDA. C’est au regard de ce parcours de vieux militant que le président Henri Konan Bédié qui est dans la droite ligne du président Félix Houphouët Boigny m’a nommé vice président dans la région du Lôh Djiboua, avec comme feuille de route la réorganisation de notre parti.
Quel est donc le sentiment qui vous a animé à la suite de cette nomination ?
Un sentiment de fierté parce que cette une confiance que le président Henri Konan Bédié vient de renforcer. Je la considère donc comme le fruit de plusieurs années de militantisme dans la loyauté et le dévouement pour mon parti. Vous savez, je vous fais cette confidence, le président Henri Konan Bédié prends soins de toujours récompenser ceux qui le méritent.
Parlant de l’actualité du PDCI RDA ; certains cadres font défections aujourd’hui, quel est votre commentaire et quels conseils pourriez vous donner a ceux encore restés fidèles au président Henri Konan Bédié ?
Vous savez, nous qui avons côtoyé le président Houphouët Boigny avons notre esprit et notre âme dans le PDCI RDA. Partant de cela nous, à notre époque, quelques soient les problèmes que nous pourrions avoir, nous restons fidèles à l’esprit d’Houphouët-Boigny.
C’est différent de certains de la nouvelle génération qui arrivent ou de personnes qui n’ont pas milité à la base et qui arrivent au PDCI RDA par le Haut. Nous, nous avons commencé par la Base alors que certains ont commencé par le haut en ayant des postes de responsabilités. Par conséquent, ils ne connaissent pas le fondement du PDCI RDA. Je pourrais donc dire que ceux qui partent, comme l’avait dit le président Henri Konan Bédié, au gré de leurs ambitions, parce que à mon sens, ils n’ont aucune raison valable de partir. On entend dire que c’est par frustration, par méchanceté etc. Mais qu’est-ce que la frustration devant la conviction ? Quand on est convaincu d’appartenir à une famille, on ne change pas de nom famille parce que le nom de famille reste éternellement collé à soi. En changeant de nom, cela veut dire, quelque part, qu’on n’était pas ancré dans l’esprit de la famille.
Nous autres qui n’avons connu le PDCI RDA comme seul parti, avons appris à rester fidèles quelques soient les problèmes. Pour vous dire que nous avons la chance d’avoir le président Henri Konan Bédié, un homme que le président Houphouët nous a laissé, nous devons donc, quelques soient les problèmes, nous unir autour de lui. Voyez-vous l’exemple dans la bible de l’enfant prodigue qui était parti et qui n’a pas eu ce qu’il cherchait ? Il est revenu par la suite demander pardon. Ceux qui sont partis pour des raisons diverses reviendront un jour demander pardon parce que la porte PDCI RDA restera toujours ouverte. Le président Henri Konan Bédié ne fermera jamais la porte à qui que ce soit.
Vous vous inscrivez dans cette vision de la reconquête du pouvoir d’état en 2025 ?
Oui bien sûr, parce que tout parti politique aspire à conquérir ou à reconquérir le pouvoir afin de l’exercer au profit de la population. Le PDCI a été aux affaires pendant plus de 30 ans et tout le monde a vu la gouvernance du PDCI RDA, un discours apaisant. Aujourd’hui on nous parle de développement, je vous retourne la question de savoir qui est-ce qui a fait le développement de la Côte d’Ivoire ? Est-ce que la Côte d’Ivoire, à la date de notre indépendance, était comme çà ? Cela veut dire qu’il y a eu un parti politique, le PDCI RDA, un homme de vision, le président Félix Houphouët Boigny qui a amorcé le développement. Aujourd’hui, nous voyons de nouvelles routes et de nouveaux ponts, mais tout ce programme avaient été déjà tracé et conçu par le président Félix Houphouët-Boigny et le président Henri Konan Bédié, il n’y a donc rien de nouveau.
Avec les douze travaux de l’éléphant d’Afrique projet sous la gouvernance du président Bédié?
Bien entendu avec le projet des 12 travaux de l’éléphant d’Afrique, j’ai encore le document avec moi ici, tout était déjà tracé, le président Houphouët et par la suite le président Henri Konan Bédié avaient fait venir des experts qui avaient déjà tout tracé et tout ce qui se fait aujourd’hui n’est rien de nouveau.
Que pensez vous donc de la Gouvernance du régime RHDP ?
Je n’ai pas de jugement particulier à faire, je souhaite simplement que la justice sociale soit prise en compte. Je suis issu d’une classe paysanne, mais regardez vous-même grâce à la politique d’Houphouët ce que je suis devenu et comme moi beaucoup l’ont été. Grâce à Houphouët et le PDCI, même ceux qui sont aujourd’hui autour du pouvoir ont bénéficié de la politique de la promotion humaine du Président Houphouët et du PDCI RDA en ayant des bourses d’Etat pour aller se former et revenir se mettre au service de la Côte d’Ivoire. Je pense donc qu’il faut que tous les enfants de ce pays aspirent à devenir quelqu’un de par leur intelligence et par leur travail. Il faut donner une égalité de chance à tout le monde.
Voyez vous un paysan qui met son enfant à l’école, c’est pour que cet enfant réussisse et revienne le fait sortir de la misère. Mais nous assistons à quoi aujourd’hui ? Nous assistons à une inégalité de chance, de jeunes diplômés qui ont des maitrises ne peuvent pas avoir du travail et ces derniers sont obligés de retourner dans la case de leurs pères. Des maitrisards qui sont même obligés de passer le concours d’adjoint administratif qui ne demande que le BEPC et de surcroit échouent à ce concours, comment pouvez vous comprendre cela ? C’est vrai qu’il y a des postes budgétaires avec des nombres limités mais des gens qui ont le BEPC réussissent à la place de ceux qui ont la maitrise. Des docteurs qui n’arrivent pas à avoir du travail. Il y a donc un problème quelque part qu’il faudra régler.
Le retour du PDCI corrigera selon vous cette inégalité sociale ?
Evidemment !!! Parce que le PDCI RDA pense au peuple, c’est un parti qui est issu du peuple et qui vit dans le peuple, et qui tient compte des aspirations profondes du peuple. Le PDCI repose sur la masse paysanne donc connait profondément les problèmes de la masse paysanne, les produits étaient achetés et il y avait la caisse de stabilisation à l’époque. Mais regardez aujourd’hui, on fixe les prix, mais est-ce que ces prix là sont respectés à la base ? Est-ce qu’il y a un contrôle du prix bord champs du cacao ? Il y a aussi la cherté de la vie, les ivoiriens n’arrivent plus à vivre.
Pour revenir à la région du Lôh Djiboua, il y a eu récemment une restructuration avec les nominations de nouveaux délégués, depuis lors comment se porte le PDCI RDA dans région?
L’investiture a été faite tout récemment, mais il faut d’abord savoir que dans le Lôh Djiboua , le PDCI n’a aujourd’hui aucun élu. Pour nous, il fallait donc insuffler une nouvelle dynamique avec les nominations de jeunes cadres compétents. Nous pensons qu’avec le départ de certains de l’autre côté, la solution n’était pas de mettre des intérimaires. Vous savez, le Lôh Djiboua a une population de plus de 500 000 mille Habitants, est-ce que 3 délégués pouvaient faire le travail ? Je dis non, il nous fallait donc multiplier les délégations et les rapprocher au mieux de nos militants.
Cette restructuration, nous pensons que cela permettra à ces jeunes cadres qui sont la crème des militants de travailler aisément. A notre dernier meeting à « petit Bouaké », presqu’eux tous étaient présents à part quelques délégués qui étaient absents pour diverses raisons.
Pour vous dire dans cette nouvelle dynamique, il y a une synergie qui se met en place. Et nous avons prévu dans les prochains jours une activité dans chaque délégation. De par mon statut de doyen et de vice-président, je viendrai chaque fois leurs prêter main forte parce qu’ils sont jeunes. Pour la simple raison qu’ils ont certes de la volonté et de la détermination mais au delà de cela il y a plusieurs facteurs que nous allons leurs inculquer : la connaissance du terrain , l’expérience du terrain et enfin l’expérience des hommes , c’est tout cet ensemble qui participera à leur formation. J’ai donc le devoir de faire en sorte que ces jeunes là soient bien formés pour un meilleur avenir du parti dans le Lôh Djiboua.
Pensez vous que le PDCI RDA a encore de l’avenir dans le Lôh Djiboua?
Pourquoi pas ? Il y a un vivier qui existe, la base est intacte, vous l’avez-vous-même constaté puisque vous étiez avec nous au meeting de « petit Bouaké ». Vous avez vu avec nous cette mobilisation extraordinaire. Pour vous rassurer que le vivier du PDCI RDA dans le Lôh Djiboua est resté intacte. Ce sont les militants eux-mêmes qui demandent que ce genre d’initiatives se renouvelle et que de temps à temps et régulièrement qu’ils soient consultés, visités, c’est ce que nous sommes avec les nouveaux délégués en train de faire.
Quel est l’état de vos rapports avec le personnel politique et notamment ces jeunes délégués qui vous accompagnent dans ce travail?
Nous avons de très bons rapports puisque je suis « leur père ». Ce sont des rapports de père et fils. Et je vous assure que nous nous entendons très bien. Il n’y a vraiment pas de problèmes particuliers. Ils ont décidé que chaque fois que un des leurs fait une activité, ils doivent tous être là parce qu’il faut qu’il ait une solidarité et une cohésion. C’est avec cette mentalité que nous pourrions réussir notre mission.
Avec ce travail qui sera fait croyez vous que le PDCI glanera des élus à l’issue des prochaines élections locales ?
Nous l’espérons bien, les jeunes se préparent et je suis en train de faire en sorte qu’il y ait de la cohésion. Vous savez que les ambitions personnelles sont telles que cela pourrait créer des problèmes mais toutefois j’essaie de faire en sorte que toutes ces ambitions se confondent en une seule. Et que pour le l’objectif que ce soit le PDCI seul qui compte.
En dehors du PDCI on vous voit constamment à Divo, Guitry et Lakota, on est amené à se demander ce qui explique cet attachement à votre région ?
J’aime ma région, j’aurais pu me mettre à l’écart mais j’aime ma région et partant de cette logique j’aime aider mes parents. Vous voyez, très jeune, j’ai été maire à Lakota. Tout ce qui est aujourd’hui à Lakota est à mon actif et à l’actif du PDCI RDA. Ceux qui sont venus après moi ne font qu’entretenir ce qui était là. Chez moi, sur 29 villages, nous sommes passés à 10 gros villages regroupés. Et c’est grâce au président Henri Konan Bédié que tous ces villages ont été électrifiés et j’ai aussi fait électrifier d’autres villages dans d’autres cantons. Et c’est ce qui explique cet attachement de mes parents à ma modeste personne. Quand j’avais voulu être président du Conseil régional, je ne le voulais pas pour moi ni pour un titre parce que je pense avoir suffisamment donné à la Côte d’Ivoire et à mon parti. Je le voulais pour être utile à mes parents du Lôh Djiboua. Je souhaitais m’investir pour eux. Mais au finish j’ai été chaque fois victime d’injustice. Tout le Lôh Djiboua vous dira ce qui s’est réellement passé lors des précédentes élections. Quand le PDCI est largement en tête on éteint les lumières et on proclame quelqu’un d’autre a gagné. On fait des élections où tout le monde a les résultats, on les annule par la suite et on demande de les reprendre. Tout çà signifiait quoi ? C’est le chiffre constant qu’on me donnait. Vérifiez dans les archives de la CEI locale et vous vous en rendrez compte. Et pourtant mes parents me connaissent très bien, ma manière de voir la vie c’est d’aider les autres, quand ton Dieu t’a donné un peu il faut aider les autres.
Parlant d’injustice et des bons résultats que vous avez obtenus si d’aventure vos parents vous sollicitaient à nouveau pour une candidature aux régionales, quel sera votre réaction?
Écoutez, je n’ai pas fait acte de candidature. J’entends ces temps ci de petits margotins qui parlent mais ce n’est pas ça mon problème. Ma mission aujourd’hui sera de faire en sorte que le PDCI gagne des élections. A ce titre, je ne peux donc pas parler des problèmes de ceux qui ont fait actes de candidature. Il revient à la haute direction du parti de faire les bons choix. Pour ma part, je sais que des jeunes et une grande majorité des délégués et même certains militants de base m’ont sollicité, il y a quelques mois, en me disant que je suis connu dans la région et qu’ils n’ont pas d’argent et comme tout le monde me respecte dans la région, ils m’ont demandé de ne pas les abandonner. A la suite de cette demande pressante, je prends le temps pour l’instant de réfléchir et d’observer, je n’ai encore donné aucune réponse. Aussi faudra savoir que tous ces déplacements que je fais en ce moment, c’est pour le PDCI RDA, mon parti. Je ne le fais pas pour une éventuelle candidature. Mon seul combat aujourd’hui, c’est de me battre pour que le du PDCI survive dans le Lôh Djiboua.
Monsieur le vice-président votre mot de fin ?
Ce que je souhaite, qu’il y ait des élections apaisées dans la région parce que au delà de tout ce que nous voyons, nous sommes tous des frères, qu’on soit de gauche ou de droite de tel ou tel parti nous appartenons à la même entité géographique, nous sommes tous des frères nous devons nous tendre la main, les ambitions ne doivent pas être des moments de palabres, c’est le seul discours que je tiens à tout le monde.
Entretien réalisé par Ange Joël Guédé
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