Soudan: Le général Burhan pourrait être interpellé par la Cour pénale internationale (CPI)
3 min readDepuis le 25 octobre 2021, le peuple soudanais conteste le coup d’Etat diligenté par le général Burhan. Les comités de résistance appellent même à une nouvelle mobilisation, ce mercredi 17 novembre, après celle du samedi 13 novembre.
Au moins 23 Soudanais, selon RFI ont été tués au cours de plusieurs épisodes de répression et dans les hôpitaux de Khartoum, plusieurs médecins s’inquiètent après avoir constaté des blessures inhabituelles et particulièrement sévères, qui semblent avoir été causées par des balles explosives, interdites au regard du Droit international.
Pour RFI, le docteur Ali Saddiq était de permanence à l’hôpital Aliaa en banlieue de Khartoum le 25 octobre, jour du coup d’État mené par le général Burhan au Soudan, lorsqu’il a dû prendre en charge un jeune soudanais gravement blessé lors des tirs qui ont retentit dans la capitale ce jour-là :
« C’était étrange. Il avait reçu une balle dans le dos, mais on n’a pu trouver par où la balle était sortie. On a fait une radio, mais on n’a pas vu de balle… Seulement tout un tas de petits points. Quand on l’a opéré, on aurait dit que ses poumons avaient été pulvérisés. Ce n’était pas une blessure normale. C’est comme si ça avait explosé. » Le patient est décédé une semaine plus tard.
Le journal français ajoute que le samedi 13 novembre, lors de la manifestation, le même scénario s’est produit dans plusieurs hôpitaux de Khartoum. Au Royal Care, quatre patients sur les 29 admis ce jour-là souffraient eux-aussi de ce type de blessures, s’étonne le docteur Salman Oussama :
« Je n’avais jamais vu ce type de blessure avant. L’un des patients avait reçu une balle dans le cou, et toutes les artères de son cou étaient atteintes. En l’opérant, on a été surpris par l’ampleur des dégâts. Une balle classique ne peut pas provoquer ça, à moins qu’elle explose à l’intérieur. On ne savait pas quoi faire. Il est impossible de retirer tous les éclats sans aggraver l’état du patient… »
Après cette manifestation, la police soudanaise a nié avoir tiré à balles réelles et a assuré s’être limitée à un « usage minimal » de la force contre les manifestants.
L’usage de balles explosives en lieu et place de gaz lacrymogène est interdit par le Droit international surtout contre des populations aux mains nues.
Le général Burhan est donc coupable de crimes contre l’humanité et ce, malgré les multiples interpellations par les responsables de l’ONU.
La poursuite de la répression par le chef très contesté de la junte, pourrait occasionner l’intervention des forces armées régionales ou onusiennes pour rétablir l’ordre. Et le général Burhan pourrait être interpellé par la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes et la défiance vis-à-vis de la communauté internationale.
Le général de corps d’armée, Abdel Fattah al-Burhan est une personnalité apparemment inconnue. Mais il a une expérience des combats au Yémen et des liens avec la Force de soutien rapide, le groupe paramilitaire responsable des atrocités perpétrées au Darfour. Tout cela peut également jouer en sa défaveur.
Joseph Koffi
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