Soudan/Répression: Des manifestants tombent encore sous les yeux de l’UA
2 min readLes manifestations anti-coup d’Etat au Soudan, le samedi 13 novembre 2021, réprimée dans le sang compliquent encore davantage les médiations engagées pour tenter de remettre le pays sur les rails d’une transition démocratique.
« La répression sanglante de samedi est bien la preuve que le général Burhan n’est pas décidé à chercher une issue à la crise », estimait samedi après-midi, au micro de RFI, un jeune soudanais actif dans le réseau des comités de résistance.
Le front anti-putsch entend donc maintenir la pression et appelle d’ores et déjà à une nouvelle mobilisation, le mercredi 17 novembre 2021.
Du côté de l’armée, et pendant que la rue soudanaise comptait ses morts, le général Burhan a présidé la première réunion du nouveau Conseil de souveraineté. Faut-il y avoir un symbole ? La nomination de ce nouveau Conseil a été qualifiée par l’ONU « d’unilatérale », et perçue par beaucoup comme une manière pour le chef de l’armée d’entériner son putsch.
Selon RFI, les arrestations se poursuivent, tout comme les purges dans les institutions publiques où des opposants au coup d’État sont discrètement remplacés par des cadres de l’ancien régime.
« Les deux camps sont de plus en plus polarisés », résume la chercheuse soudanaise Kholood Khair. Cela risque de compliquer encore la tache de ceux qui, en coulisses, tentent depuis le 25 octobre de réconcilier civils et militaires et de sauver la transition démocratique. Des tentatives de médiation qui se multiplient, sans toujours de cohérence entre elles, et qui se heurtent aussi aux divisions du bloc civil, dont de nombreux représentants sont par ailleurs en prison.
Le peuple de son côté reste debout. Pour lui, plus de militaire à la tête du pays. Pour le général Burhan et ses hommes, pas question de faire machine arrière. Certainement, ils vont poursuivre la répression ce 17 novembre malgré les mises en garde de l’ONU.
Du côté de l’Union africain (UA), c’est jusque-là, le mutisme total face aux crimes perpétrés par la junte soudanaise contre les manifestants aux mains nues.
L’Organe clé de l’UA pour la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent, le Conseil de paix et de sécurité (CPS), n’est-il pas en train d’abandonner sa mission de prévention, gestion et résolution des conflits sur le continent ?
Nathanael Yao
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