Réconciliation nationale: Un délégué PDCI demande à Ouattara d’accorder la grâce présidentielle à Blé Goudé et Guillaume Soro
6 min readLe délégué du PDCI-RDA de N’dranouan et 2e Conseiller du Conseil régional du Gbêkè, N’dri Yao Simon, se prononce sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale en Côte d’Ivoireet a fait des propositions. « Il n’y aura pas de réconciliation vraie et sincère, si un seul ivoirien demeure toujours en exil forcé… », affirme-t-il. Entretien.
Quelle est votre opinion sur le sujet d’actualité qu’est la réconciliation nationale ?
On a effectivement besoin de cette réconciliation dont on parle tant. En effet, depuis le décès du Président Félix Houphouët-Boigny, il y a eu une déchirure totale du tissu social. Les fils de ce pays se sont dissociés pour aller en rangs dispersés. Il est temps qu’ils se retrouvent tous autour d’une même table pour réfléchir, se faire des concessions mutuelles et interjeter ensemble les bases solides pour réussir la réconciliation et asseoir une véritable paix dans notre pays. Il revient au Président Henri Konan Bédié et au PDCI RDA d’organiser cela en rassemblant tous les fils d’Houphouët-Boigny, qu’ils soient du PDCI-RDA, du RHDP, de l’UDPCI ou autres partis politiques ivoiriens, avec la seule et commune ambition de faire progresser le pays au plan du développement général. Il y a nécessité que nous soyons ensemble, nous nous comprenions, nous taisions nos querelles fratricides. Sans le pardon, la tolérance et la compréhension réciproque, nous ne pourrons jamais bâtir une nation prospère. Ne dit-on pas couramment que ‘’la langue et la dent font souvent palabre mais qu’elles se réconcilient toujours ?’’ Si la nature permet la réconciliation, pourquoi nous les humains qui voyons, qui réfléchissons et qui avons bonne conscience que nous devons vivre dans la paix, ne pouvons pas nous réconcilier. Il est donc primordial que nous réussissions cette réconciliation pour donner une chance réelle au développement de la Côte d’Ivoire.
Akossi Bendjo a été récemment nommé par le Président Henri Konan Bédié, dans le cadre de la réconciliation nationale. Qu’en pensez-vous ?
Akossi Bendjo est une personnalité de grande classe. Je salue son retour au pays et en remercie avec déférence le Président Alassane Ouattara pour avoir ainsi fait preuve d’un esprit de bonne compréhension et de paix en permettant à celui-ci de revenir sur sa terre natale. A dire vrai Akossi Bendjo nous a manqué. Nous savons qu’il a enduré de terribles souffrances du fait de son exil forcé. Comme il est de plus en plus question de faire bouger les choses, je lui demande de se faire entendre lui-même afin de pardonner d’abord lui-même et de prendre le bâton de pèlerin pour contribuer efficacement à la réconciliation du peuple ivoirien encore meurtri par les graves atrocités causées par les crises socio-politiques à répétitions dans notre pays. Je le sais capable à même de le faire brillamment. Je salue et remercie très sincèrement le Président Henri Konan Bédié pour son choix porté sur Akossi Bendjo pour conduire la réconciliation au sein du PDCI-RDA. Je souhaite que tous les autres partis politiques de Côte d’Ivoire adoptent la même démarche en leur sein. Ainsi, le processus de réconciliation qui sera mis en place au plan national sera facilité. La nomination de Akossi Bendjo est un apport très important à la délicate mission confiée à Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Le président Henri Konan BEDIE vient de prouver, une fois de plus, aux Ivoiriens qu’il est un homme véritablement épris de paix, qu’il est le support et le guide du ministre Kouadio Konan Bertin. Ayant perçu que la tâche confiée à celui-ci à la tête de ce ministère stratégique est très colossale et ardue, donc impossible à lui de la mener à bien tout seul, le Président Bédié lui apporte ainsi son secours qui est très appréciable.
Vous êtes un cadre de N’dranouan et opérateur économique. Ne craignez-vous pas que des gens vous taxent de quelqu’un qui n’a pas la qualité pour se prononcer sur des questions à l’échelle nationale ?
Je suis libre de parler aussi bien des problèmes de ma région natale que des sujets touchant à la vie de mon pays. Le débat sur la Réconciliation nationale n’est pas réservé à une partie des Ivoiriens. Les opinions de tous sont attendues.Carchacun des citoyens de ce pays est concerné et doit par conséquent y apporter sa modeste contribution par des idées constructives et/ou des actes concrets. Je souhaite pour mon pays, une réconciliation totale, vraie, réussie et en profondeur. De graves injustices ont été faites à certaines personnes qui vivent toujours avec leurs meurtrissures dans la chair. Beaucoup de sang a coulé pour rien. Est-ce qu’il fallait tout cela ? Est-ce qu’on avait besoin de cela pour arriver là ? On s’explique difficilement ce qui est arrivé à ce beau pays que feu le Président Houphouët avait tant aimé et dont il rêvait de faire un empire de paix par la création d’une Fondation exclusivement réservée à la paix, tout en enseignant aux Ivoiriens la culture de la paix. Nous sommes en droit de nous demander ce que nos aînés ont appris de la paix auprès du père Fondateur du pays pour qu’ils éprouvent tant de difficultés à se réconcilier. Il a prôné tout le long de sa vie, la paix par le dialogue, la tolérance et le pardon. Je voudrais indiquer que nous sommes condamnés à vivre ensemble et n’avons donc de choix que de reprendre les valeurs de paix en termes de comportements que feu le Président Félix Houphouët-Boigny nous a enseignées. Aujourd’hui, la paix se réclame sur tous les plans. Nous en avons nécessairement besoin pour avancer vers le progrès et le bonheur de tous les ivoiriens.
Quel est votre mot de fin?
Je voudrais remercier le Président Alassane Ouattara et son gouvernement pour les actions qu’ils ont posées dans le cadre de la décrispation de la situation socio-politique en accordant la grâce présidentielle à plusieurs détenus politiques, en permettant à de nombreux exilés politiques de retourner en Côte d’Ivoire. Ai-je besoin de dire que le Président Ouattara a bonne conscience de ce qu’il est le maître d’ouvrage du processus de réconciliation et de cohésion sociale que les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux ? Autrement dit, il s’y est inscrit résolument en rencontrant son aîné Henri Konan Bédié puis son jeune frère Laurent Gbagbo. Ces deux grandes rencontres donnent de réels espoirs pour une paix réelle et une réconciliation concertée. Je l’exhorte à accorder également la grâce présidentielle à Charles Blé Goudé et Guillaume Kigbafori Soro que, personne ne l’ignore, sont très importants et indispensables dans la recherche de la paix et de la réconciliation, action qui exige le rassemblement et la contribution de tous les fils de ce pays. Il n’y aura de réconciliation vraie et sincère, si un seul ivoirien demeure toujours en exil forcé du fait de ses idées ou de ses actes.
Réalisé par BKN (Correspondant régional)
Collaboration : Nathanael Yao
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