Lutte contre le blanchiment dargent

Blanchiment d’argent: La Côte d’Ivoire est-elle interpellée par le FMI ?

L’information  selon laquelle des experts du Fonds monétaire international (FMI) effectueront en mars 2022, une mission en Côte d’Ivoire pour l’évaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a été livrée le 19 août 2021, au cours de la cérémonie d’ouverture de la deuxième plénière extraordinaire de la Commission technique du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), qui s’est tenue du 16 au 20 août 2021 dans un hôtel d’Abidjan.

A cette occasion, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo Diomandé a, selon fratmat.info, souligné que toute la sous-région ouest africaine, fait face, depuis quelques années, à une situation caractérisée par des actes terroristes. Et comme le terrorisme se nourrit de capitaux, affirme-t-il, chaque Etat a mis en place, un mécanisme sous la houlette de la CEDEAO, pour faire face à ce fléau, qui ruine les économies des pays, et qui plombe le développement de chaque région.



Il s’est aussi félicité des avancés observés en Côte d’Ivoire en la matière. « Nous constatons qu’en Côte d’Ivoire, le gouvernement a pris toutes les dispositions. Les flux financiers sont contrôlés. Nous sommes au courant de toutes les transactions et tout fonctionne de façon parfaite. Bien sûr, c’est un dispositif qui est à améliorer pour l’instant nous pouvons donner notre satisfaction aux résultats enregistrés », a indiqué Vagondo Diomandé dans les colonnes du confrère.

Le ministre de l’Intérieur rassure, cependant, les populations quant aux progrès de la Côte d’Ivoire en matière de contrôle des flux financiers.

 Mais le classement 2021 des pays africains selon l’indice de perception de la corruption publié par l’ONG Transparency International, classement  établi sur la base d’enquêtes faites auprès de businessmen, d’universitaires et d’analystes de risque locaux, amène à réfléchir.

La Côte d’Ivoire est en effet, parmi les pays les plus mal classés avec un rang de 20è africain à cause de son score de 36 et est 104è mondial derrière des pays de la région tels que le Sénégal 8è africain et 67è mondial ; le Ghana 11è africain et 75è mondial ; le Bénin 12è africain et 83è mondial ; le Burkina-Faso 14è africain et 86è mondial.

L’on se pose alors la question de savoir si l’évaluation de mars 2022 par le FMI n’est pas plutôt une interpellation sur les phénomènes de la corruption et du blanchiment d’argent en Côte d’Ivoire et une invitation des autorités en place à se conformer aux normes pour une économie plus prospère, elles qui sont déjà dans une logique pour débarrasser les administrations des Directeurs généraux et collaborateurs adeptes de mauvaise gouvernance.

Nathanaël Yao