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Législatives à Yopougon : Dia Augustin Houphouët (Pdci-Rda) explique le sens et le défi de sa candidature

En lice pour les législatives prochaines à Yopougon, Dia Augustin Houphouët situe l’enjeu de sa candidature et celle de l’opposition dans l’interview qui suit.

Vous avez la charge d’être candidat désigné par le Pdci-Rda pour les législatives à Yopougon. Comment appréhendez-vous cette charge ?

J’avoue que c’est une charge qui est très lourde, car Yopougon, ce n’est pas une petite commune. Et je suis jeune. Dans l’entendement général, je présume que personne n’a pensé que le président Henri Konan Bédié positionnerait un jeune  dans cette grande  commune. Très souvent,  ce sont des personnes qui ont beaucoup d’expériences  dans le  domaine  politique qui reçoivent ce genre de charge. Le fait que le choix du président Henri Konan Bédié soit porté sur un jeune comme moi, montre clairement dans la pratique,  qu’il veut insuffler un changement au sein du Pdci-Rda, assurer la relève. Car, il  peut désigner  beaucoup de jeunes  dans  des  communes   de moindre taille, mais le fait qu’il désigne un jeune pour défendre les couleurs du Pdci-Rda à Yopougon, je dirai que la charge est lourde. Et c’est un défi à relever. Et ce défi   se présente comme un signal à l’endroit de tous les jeunes. Le Pdci-Rda a souvent été présenté à tort d’ailleurs, comme une formation politique de personnes âgées. C’est donc un signal fort que le président Bédié vient de donner à travers notre candidature  dans la circonscription de Yopougon. Certes la charge est lourde, mais j’ai la capacité de porter cette charge.

Vous avez commencé à pratiquer le terrain à Yopougon. Quelles sont vos impressions,  aujourd’hui, quand vous rencontrez les populations de cette grande cité ?

Je constate de l’engouement quand je tourne dans la commune. Les populations sont fières d’avoir un candidat jeune. Cet engouement, il faut le dire, dépasse même nos espérances. Nous avons fait une présentation des candidats du Pdci aux militants de la commune. Et nous avons enregistré la participation de nombreux militants à cette rencontre. Ils voulaient découvrir leurs candidats désignés par le Pdci-Rda. Yopougon est très vaste. C’est vrai que nous sommes avec nos frères de Eds, mais au niveau du Pdci, je dirai que l’engouement  que nous constatons démontre qu’il y a une renaissance au sein du Pdci. Cela nous fait plaisir et nous rassure pour la suite. Les élections présidentielles sont différentes des élections législatives. Et nous sentons que les populations sont motivées pour aller au vote. Cela nous donne la force de dire que nous sommes en train de mener le bon combat.

Des personnes n’hésitent pas à dire que le candidat Dia Houphouët a été parachuté à Yopougon. Que leur répondez-vous ?

La réalité de ce débat est simple. L’engouement que nous constatons aujourd’hui montre que les populations et même les militants du Pdci-Rda connaissent Dia Houphouët. Il faut savoir que Dia Houphouët n’est pas entré en politique pour faire du tapage. Je suis entré pour soutenir le parti  par le canal de mon mouvement, qui est le « Mouvement des cadres et entrepreneurs engagés ». On parle beaucoup de parachutage parce que je ne me suis pas concentré seulement sur la commune de Yopougon. J’ai mené des actions au niveau de Port-Bouët, d’Abobo, de Cocody et aussi à Yopougon. Mais pour moi, les actions sociales ne devraient pas être médiatisées. Mais les populations qui ont bénéficié de nos actions savent qui a été à leurs côtés. Mais sur conseils de certains amis, j’ai donc décidé de médiatiser toutes mes actions maintenant, non pas pour faire de la publicité, mais surtout, pour exhorter les jeunes cadres du parti qui le peuvent, à copier notre  exemple. Ceci pour dire que je ne suis pas un parachuté à Yopougon. Je suis né à Yopougon  Sicogi au quartier Végas. Ma famille y réside encore. C’est là que j’ai grandi. Donc le lien entre la population de Yopougon et moi existe depuis longtemps. C’est pourquoi quand j’ai déposé ma candidature, les populations l’ont épousée aussitôt. Et la direction du parti n’a pas eu à se justifier sur le choix de ma personne. J’ai le soutien de la base.

Quel type de rapport entretenez-vous avec les délégués de la commune de Yopougon ?

Au début, c’était difficile. Et cela peut se comprendre. A Yopougon, il y a 6 délégués  qui, naturellement, se percevaient en potentiels candidats du parti. Ce sont eux les préfets du parti. Avec l’alliance entre le Pdci et Eds pour ces législatives, l’on était en droit de croire que les deux candidatures qui sont attribuées  au Pdci devraient revenir aux délégués Pdci. C’est de bonne guerre, et la politique, c’est aussi le challenge. Je n’étais pas sûr d’être retenu car ce sont les délégués qui ont l’appareil du parti à Yopougon. Mais, la chance que j’ai, c’est que la base me connaissait. Après que ma candidature a été retenue, je me suis approché des délégués pour bénéficier de leurs soutiens, leur demander pardon pour des actions que j’ai posées sans les informer. Et surtout, pour leur demander de rassembler tous les militants autour des candidats de l’opposition. Car il faut le dire, il y avait des frictions au départ. Mais  grâce à Dieu aujourd’hui, tous ont décidé de faire bloc derrière Dr Euphrasie N’guessan et moi.

Vous indiquiez que cette candidature est un défi pour vous. Comment entrevoyez-vous  la bataille contre le Rhdp ?

A Yopougon, il y a un historique qui existe au niveau des élections, parce que le Pdci a participé à plusieurs élections dans cette commune. Nous connaissons aujourd’hui le mode de fonctionnement de nos adversaires. Donc nous prendrons les dispositions nécessaires pour le bon déroulement du scrutin. Avec notre fougue et notre détermination, nous arriverons à convaincre les populations pour qu’elles choisissent la liste de l’opposition. Il faut l’avouer,  ça ne sera pas facile, ça sera une bataille sérieuse, mais au finish, l’opposition aura la victoire.

Sur cette liste de l’opposition, figurent Dia Houphouët qui est le petit fils du président Félix  Houphouët-Boigny et  Michel Gbagbo qui est le fils du président Laurent Gbagbo. Doit-on y voir un symbole ?

Il faut noter que le président Laurent Gbagbo était l’opposant du président Houphouët-Boigny dans les années 90.  Aujourd’hui, le simple fait que le président Laurent Gbagbo choisisse son fils pour Yopougon et que le président Henri Konan Bédié  me choisisse en tant que petit fils d’Houphouët-Boigny  pour défendre les couleurs du Pdci, cela montre aux yeux de tous  que cette alliance entre le Pdci et le Fpi est sincère et se vit dans la commune de Yopougon. C’est un symbole que les populations doivent percevoir. Donc tous ceux qui doutent de l’alliance de l’opposition, Yopougon  démontre clairement qu’elle est sincère.

Quelle est votre vision de la prochaine Assemblée nationale?

Cette future Assemblée nationale sera différente de tout ce que nous avons déjà vu. Aujourd’hui, ces jeunes qui briguent les postes de député ont travaillé dans des entreprises, et pour certains, au niveau international. Donc nous avons vu  les tares et  les lacunes qui existent. Le député est le représentant du peuple, le législateur, c’est-à-dire, il vote les lois et est le contrôleur des actions gouvernementales.  Les jeunes députés auront la charge de faire en sorte que les lois qui vont être votées, soient exécutées par le gouvernement. Dans la future Assemblée nationale, le débat sera ouvert et transparent comme cela se fait dans les pays développés. Quand des députés qui représentent le peuple sont au service du peuple, l’Exécutif doit savoir qu’il y aura des changements, et ce, pour que les populations puissent sentir du bien-être.

Votre message à l’endroit des  populations de Yopougon ?

Je demande aux populations de Yopougon de ne pas avoir peur.  Je leur  demande de sortir massivement pour voter, car la différence va se faire à ce niveau. L’on arrive à tricher quand la marge n’est pas grande. Mais lorsque nous avons  100 mille voix de différence, les dés sont jetés.  Si les présidents Bédié et Gbagbo se sont mis ensemble pour faire une liste commune, c’est parce qu’ils veulent qu’au niveau de Yopougon, la victoire soit écrasante. Et Il faut que la victoire soit écrasante pour qu’il n’y ait rien à redire.

Interview réalisée par Paul Koffi et Jérôme N’dri

In le nouveau réveil / jeudi 11 février 2021 – N°5685 // www.lereveil.net