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Ferro M. Bally (journaliste): «Avec Yodé et Siro, le Zouglou a franchi les franchises universitaires pour dénoncer « la galère et la misère des Ivoiriens »»

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Ferro M. Bally (journaliste): «Avec Yodé et Siro, le Zouglou a franchi les franchises universitaires pour dénoncer « la galère et la misère des Ivoiriens »»

« Héritage ». C’est le tout dernier album des artistes zouglou Yodé et Siro, qui est officiellement disponible dans tous les bacs à disques à travers le pays depuis ce vendredi 3 juillet 2020. Les achats par téléchargements en ligne seront quant à eux disponibles dans une semaine. Ce duo était face à la presse ce jeudi 02 juillet à Cocody Angré, pour présenter cet album qui fait la une de l’actualité musicale en Côte d’Ivoire. Et ça dérange. C’est pourquoi le journaliste Ferro Maurice Bally fait cette contribution sur sa page facebook. Lisons ensemble.

«MISÈRE ET GALÈRE. À sa création et sa vulgarisation avec Bilé Didier, le Zouglou a été défini comme « une musique philosophique pour décrire la galère et la misère des étudiants ».

Avec Yodé et Siro, le Zouglou a franchi les franchises universitaires pour dénoncer « la galère et la misère des Ivoiriens ». Jugez-en vous-mêmes.

• En 2007, sous Laurent Gbagbo, ils ont chanté « Le peuple te regarde ». Un texte sans concessions:

« Le peuple t’a choisi. Toi, à ton tour, si tu choisis voleur, c’est nous, on va t’appeler voleur. Tu seras le comptable de ton choix.

Le bon maçon qui a des mauvais ouvriers, ciment est mal mouillé, son mur est toujours tordu.

On passe les concours, on attend résultat; djaa résultat attend notre argent.

On a souffert dans la guerre. Sur la route de la paix, on vient nous tuer, nous empoisonner avec des déchets toxiques. Si on ne trouve pas les coupables, on dira que c’est toi.

On dit qu’il n’y a pas d’argent. Pourtant, les immeubles poussent comme les fleurs Marguerite. Châteaux et stations poussent.

L’éléphant a quitté le zoo. À tous les carrefours, il est devenu monuments ».

• En 2020, sous Alassane Ouattara, ils récidivent avec « Président, on dit quoi!? ». Un texte qui ne fait pas dans la dentelle:

« Le pays devient joli, il y a goudron partout. Il y a même lumière dans goudron.

Merci au PPTE soutrali des pays pauvres. Mais président, ton peuple a faim.

Les gens sont en prison et tu dis qu’il n’y a personne en prison.

On dit qu’il n’y a pas d’argent au pays et tu dis que l’argent travaille; mais il travaille pour qui!?

Plus de 60 ethnies dans notre pays. Aujourd’hui, du rez-de-chaussée jusqu’au dernier étage, du vigile jusqu’au directeur, si ce n’est pas les Bakayoko, c’est les Coulibaly qui mangent seulement. Et quand ça reste un peu, on donne aux Konan. Maintenant, Konan est fâché et on achète les enfants de Konan.

Faites attention au peuple qui ne parle plus. Quand ça va chauffer, il n’y a plus de clôture pour sauter; maman Bulldozer a tout cassé ».

Merci à Yodé (à d.) et Siro pour leur franc-parler et leur dénonciation courageuse de la mauvaise gouvernance. Car, en Zouglou, gbêh vaut mieux que drap. À bon entendeur…»

GRO

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