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Alerte! Atteinte à la liberté de la presse: « L’Eléphant Déchaîné» menacé par Diarrassouba, un officier de la Gendarmerie

Atteinte à la liberté de la presse : « L’Eléphant Déchaîné » menacé par Diarrassouba, un officier de la Gendarmerie

La présence de l’infernal pachyderme lors d’une opération de déguerpissement et démolition, pilotée par le Port autonome d’Abidjan sous la protection de la gendarmerie du port, a visiblement mis le responsable de ladite gendarmerie dans tous ses états. Au point de proférer des menaces à l’endroit du pachyderme. Retour sur une journée très chaude à Treichville.

Les menaces du colonel Diarrassouba

Il est environ 10 heures 30 minutes, le mardi 15 avril, lorsque « L’Eléphant » reçoit un appel téléphonique d’un de ses contacts. La raison ? Une deuxième opération de déguerpissement suivie de la démolition d’un pont et d’une clôture érigés par la SCI Gero est imminente. Cette opération est menée par le Port autonome d’Abidjan. « L’Eléphant » s’empresse de se rendre sur le site en question pour se faire une nette idée sur cette opération.

Une fois sur les lieux, le pachyderme constate que le port d’Abidjan est assisté par la gendarmerie du port pour la conduite de cette opération. Sachant qu’il existe un différend sur le site entre le port d’Abidjan et la  Société civile immobilière Gero dudit. Par souci de vérification de l’information, « L’Eléphant » joint au téléphone le responsable de la gendarmerie du port d’Abidjan, le colonel Diarrassouba, afin de savoir la raison de leur présence sur le site. A cette question, l’officier de la Gendarmerie lui préconise de s’adresser directement à sa hiérarchie. Quelques minutes après cet entretien téléphonique, une machine bulldozer, escortée par une dizaine de gendarmes, arrive sur le site pour débuter l’opération de démolition. Les gendarmes intiment l’ordre aux occupants du terrain de quitter les lieux.  Le quadrupède se dirige alors vers l’officier de gendarmerie, le colonel Diarrassouba, pour se présenter à lui et lui soumettre à nouveau sa préoccupation. Ce dernier refuse de lui répondre. Cependant, il lui demande : « Comment vous avez eu mon numéro de téléphone ? » A cette question, le pachyderme répond : « Je suis journaliste et dans le cadre de mon travail, je m’arrange toujours pour avoir le contact des personnes qui m’intéressent pour une question ou pour une autre. J’ai des contacts que j’ai appelés pour avoir votre numéro de téléphone. »  Probablement irrité, il riposte : « Je vous préviens, si jamais vous mentionnez mon nom dans votre article, vous allez voir. » La réaction du quadrupède : « Dois-je prendre cela comme une menace ? » La réplique du colonel Diarrassouba : « Je vous ai prévenu. » Il demande par la suite à « L’Eléphant »  de s’éloigner d’eux. Le pachyderme s’exécute.

« L’Eléphant » empêché de faire son travail

Quelques instants après, les responsables du port donnent l’ordre au machiniste de commencer la démolition du pont et la clôture érigés. Le quadrupède commence à faire des prises de vue de la machine qui avait débuté la destruction de la clôture et des responsables du port présents sur le site. Un dirigeant du port mécontent l’interpelle et un agent de la Capitainerie du port demande au pachyderme de lui remettre son appareil photo. Il refuse de le lui remettre et ce dernier le lui arrache de force. Un autre officier gendarme présent aux côtés du colonel Diarrassouba demande à l’agent de la Capitainerie du port de remettre l’appareil. Une fois en possession de l’outil de travail du pachyderme, ce dernier, après avoir pris le soin de visionner les images contenues dans celui-ci, le remet à un de ses subalternes et lui demande de supprimer toutes les prises de vue effectuées sur l’opération de démolition. C’est ce que fait ce dernier. Après que les images aient été supprimées, l’officier demande à son collaborateur de garder en sa possession l’appareil photo du quadrupède jusqu’à la fin de l’opération. Finalement, ce n’est que lorsque « L’Eléphant » manifeste son désir de quitter les lieux, que l’officier fait appel à son collaborateur pour lui demander de restituer l’appareil photo. Tout comme les rastas victimes de brimades de la part des gendarmes il y a quelques jours, le pachyderme a aussi déposé une plainte au tribunal militaire d’Abidjan pour menaces proférées à son endroit.

NOËL KONAN , L’ELEPHANT DECHAINE N°638 du mardi 23 avril 2019